Le collectif des acteurs du ‘’Bazin teinté’’ dénonce l’envahissement du marché malien par des modèles de contrefaçon chinoise de leurs marques qui est la cause de la faillite de tous les acteurs du domaine. Ils exigent l’arrêt de toute importation de ces modèles.
Le collectif des acteurs du Bazin teinté malien est victime de la concurrence déloyale chinoise. Plusieurs acteurs de ce domaine sont au chômage et des entreprises entières risquent de mettre la clé sous la porte. Et pour cause, il y’a une concurrence chinoise qui risque fort de mettre le secteur dans le noir. En effet ces modèles maliens de Bazins teintés (Touloumani, Bogolan, VIP, Facebook, Poliman…) ont été piratés par des sociétés chinoises comme King Team, Blue Sky, Super Youma, Joutex etc. qui acheminent leurs productions (Bazin Piraté) au Mali pour les vendre à un prix défiant toute concurrence.
Ce collectif composé de plusieurs associations de diverse profession dont les vendeurs de Bazin, les teinturiers, les tapeurs de Bazin, les vendeurs des produits de teinture, a fait part de son calvaire lors d’un meeting organisé au grand marché de Bamako.
Les acteurs du domaine ont ainsi appelé l’Etat à prendre des mesures protectionnistes de ce secteur qui contribue efficacement à la réduction du chômage, donc de la pauvreté au Mali. Les acteurs ont insisté sur la nécessité de se donner la main pour bien mener cette bataille à terme.
Pour le chroniqueur de radio, Ras Bath, qui était aussi présent à l’évènement, «ce n’est ni le gouvernement, ni le président de la République qui doivent être mis en cause, c’est plutôt la chambre des métiers qui n’a pas protégé les acteurs du Bazin ». Il a toutefois reconnu la nécessité de mettre la pression sur l’Etat pour l’application des mesures protectionnistes.
Les témoignages de plusieurs acteurs du secteur ont permis de mesurer le danger que constitue cette contrefaçon chinoise du Bazin teinté malien. « Auparavant je peux gagner jusqu’à 50.000 F CFA aujourd’hui, on a moins de 5 000 F par jour» a affirmé Ali Sall, qui a ouvert un centre de teinture. Ses employés qui étaient au nombre de 400 personnes selon lui, sont aujourd’hui seulement de 5 et le centre risque d’être fermé.
Le teinturier Mariko reconnait être approché par des chinois qui lui ont proposé 2 millions de F CFA contre son modèle qu’il a refusé de livrer.
Mais la fête ne semble pas être pour demain car le secteur est mal organisé et les acteurs œuvrent dans l’informel sans aucune considération des règles du jeu en matière de commercialisation et de protection de la propriété intellectuelle que garantie l’organisation mondiale du commerce (OMC).
Oumar Alpha
Le Matin