Des experts sociologues, linguistes dont des partisans de l’écriture n’koh, des psychologues de la communication expérimentés et des experts communautaires traditionnels étaient en conclave de lundi à mercredi au Centre Aoua Kéita à la faveur d’un atelier de ré-catégorisation organisé par l’APDF avec le soutien financier de l’Unicef pour définir les contours d’une campagne genre Saleema au Mali.
Ils étaient plusieurs participants à prendre part à cet atelier de ré-catégorisation des MGF qui est une étape importante de la stratégie du projet pilote intitulé : “Protéger les droits des filles au Mali en mettant fin aux mutilations génitales féminines (MGF), mariage d’enfant et autres formes de violences basées sur le genre (VBG) adaptées au contexte de Covid-19 dans 30 villages du cercle de Nioro du Sahel”. Cette initiative, selon la présidente de l’APDF, Bintou Coulibaly est issue d’un partenariat fécond entre l’APDF et l’Unicef.
Les principales stratégies qui seront utilisées pour la mise en œuvre de ce programme vont s’articuler selon elle autour d’une approche participative avec la mobilisation et l’implication des divers décideurs et des personnes influentes tout en respectant les mesures préventives liées à la Covid-19, notamment : un fort engagement des adolescents et adolescentes et des jeunes en tant qu’acteurs de changement, la prise en compte de la problématique VBG dans les écoles ; l’approche innovante d’implication des hommes engagés pour promouvoir les droits des femmes/filles. S’y ajoutent le renforcement de capacité des hommes et femmes des medias traditionnels et modernes, la ré-catégorisation des MGF genre Saleema au Mali pilote à Bamako. Aussi cet atelier vise à définir les contours d’une campagne genre Saleema (MGF) au Mali-pilote à Bamako. En outre, il s’agira ici d’analyser la pratique des MGF comme dans l’initiative Saleema au Soudan. “Cette initiative encourage l’abandon des MGF en associant des valeurs positives communes au fait de ne pas exciser les filles. Saleema signifie pureté, entière, saine de corps et d’esprit, indemne, intacte immaculée dans un état donné par Dieu et parfaite”, c’est également un prénom de fille”, a expliqué la présidente de l’APDF.
La première responsable de l’APDF a remercié leur partenaire technique et financier, l’Unicef qui n’a ménagé aucun effort pour la tenue de cette activité.
Pour la représentante de l’Unicef, Aminata Dicko Sangaré, c’est un atelier innovant en ce sens qu’il va permettre de trouver une terminologie propre au Mali pour une campagne genre Saleema, un concept développé au Soudan pour mettre fin aux MGF.
“L’initiative c’est de trouver un nom pour inciter à laisser les filles intactes de ne pas l’exciser pour qu’elles grandissent dans un esprit saint, un corps saint, qu’elle ne soit pas mutilée, qu’elle ne fasse pas objet de violence”, a soutenu la représentante de l’Unicef, Aminata Dicko Sangaré.
De son côté, le représentant du ministère de la Promotion de la femme, de l’Enfant et de la Famille, Anaye Sagara d’ajouter que malgré toutes les stratégies explorées, l’excision est toujours pratiquée au Mali. Il a aussi rappelé que cette rencontre vient surtout en appui aux efforts du gouvernement déjà entrepris dans ce domaine.Aux termes des travaux les participants ont jeté leur dévolu sur trois noms : “Ndantoko”, “Tematé”, “Ntotokola”. Des noms qui seront soumis à l’Unicef pour n’en retenir un.
K. Théra
Source : Aujourd’hui-Mali