L’opération « Bouclier du désert » aura lieu en novembre dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, a annoncé l’agence de presse russe Tass. Cet exercice va être d’exercices conjoints avec les forces armées algériennes sur la base de Hammaguir à Béchar, près de la frontière avec le Maroc.
Moscou et Alger ont récemment renouvelé leur partenariat stratégique dans plusieurs domaines notamment militaire. La volonté commune de consolider ce lien de relation historique entre ces deux pays a été renouvelée avec l’arrivée au pouvoir en 2019 du président Tebboune.
C’est dans ce cadre que les deux partenaires intensifieront les efforts dans la lutte contre le terrorisme, une gangrène pour plusieurs États en Afrique. A ce titre, l’opération « Bouclier du désert » est programmé à partir de novembre dont la réussite est un nouveau défi pour les deux États dans la dynamique de renforcer leur coopération.
L’exercice sera «axé sur la recherche tactique, la détection et l’élimination de groupes terroristes en terrain désertique», a fait savoir le ministère de la Défense de la Fédération de Russie. Selon la même source, les manœuvres, qui sont les premières du genre, se dérouleront avec la participation de 80 soldats russes, issus des unités de fusiliers motorisés mobilisés dans le Caucase du Nord, et de 80 soldats algériens.
Par ailleurs, Alger compte aussi sur l’appui de Moscou pour rejoindre le groupe des Brics, un groupe économique et politique composé de la Russie, de la Chine, de l’Inde, du Brésil et de l’Afrique du Sud. Le président Tebboune cherche à instaurer un nouvel ordre économique basé « sur la parité et l’équité entre pays ».
Ces dernières années, les développements internationaux concernant le conflit du Sahara ont poussé l’Algérie à se rapprocher de son allié historique, la Russie, notamment après la reconnaissance américaine du Sahara marocain, et le soutien espagnol à la position marocaine sur le conflit.
Ce rapprochement a été évident dans la position du régime algérien aux côtés de la Russie après sa guerre contre l’Ukraine, d’autant que l’Algérie compte sur le soutien russe au Conseil de sécurité concernant la question du Sahara.
L’Algérie a auparavant mené des exercices militaires avec la Russie, notamment en octobre 2021 dans l’arène de Tarskoy, au niveau de la région de l’Ossétie, disputée avec la Géorgie. Le même mois également, les armées russe et algérienne ont mené des manœuvres militaires navales conjointes en Méditerranée.
Au cours de la dernière décennie, les exportations d’armes russes vers l’Algérie ont augmenté de 129% par rapport à la décennie précédente. En 2022, l’Algérie est le troisième acheteur de la Russie, derrière l’Inde et la Chine.
Cette action, au-delà de l’Algérie, dont la réussite pourrait susciter l’envie de la Russie de s’impliquer davantage dans la lutte contre l’insécurité et le terrorisme en Afrique, surtout que le pays est fortement sollicité par une partie de la population du continent. C’est le cas notamment du Mali qui est en train de tourner la page Barkhane tout en donnant plus de poids à ses relations avec Moscou.
PAR SIKOU BAH
Source : Info-Matin