Il s’agit d’une initiative qui encourage les femmes à se faire dépister les vendredis et samedis. Son objectif est d’atteindre une couverture de 70% de la population au bout de 3 ans.
L’épouse du président de la République et présidente de l’ONG Agir, Mme Keïta Aminata Maïga, est à l’avant-garde du combat en faveur de la promotion de la femme. Elle en a administré la preuve, une fois de plus, en présidant, samedi dernier, au Centre de santé de référence de la Commune VI la Journée de sensibilisation, organisée par l’Amicale des femmes de l’opérateur de téléphonie mobile, Orange-Mali. L’initiative intègre, selon l’expression consacrée, le suivi du programme «Week-end 70» du cancer du col de l’utérus.
Pour la Première dame, l’engagement est manifeste pour éliminer la maladie mais, il faudra plus, c’est-à-dire redoubler d’effort pour entraîner ceux qui ne le sont pas dans la lutte contre le cancer du col de l’utérus. L’épouse du chef de l’État a estimé aussi qu’on a beau avoir de l’équipement et de la technicité si l’engagement n’est pas là, ça ne sert à rien.
Elle a exhorté donc les femmes dépistées positives au cancer du col de l’utérus à continuer les soins, mais aussi celles qui ne le sont pas ou qui sont à la ménopause à faire le dépistage. Mme Keïta Aminata Maïga a vivement salué l’initiative des femmes d’Orange-Mali, en partenariat avec le département de la Santé et des Affaires sociales et le personnel du CSREF de la Commune VI. Elle a invité à la mobilisation générale contre la pathologie. Selon le Pr Ibrahim Téguété, gynécologue-obstétricien, le cancer du col de l’utérus est causé par une infection sexuellement transmissible dont l’origine est le virus du papillome humain. Il a expliqué que c’est un virus qui ne donne pas seulement une infection mais il induit aussi de petites anomalies au niveau col de l’utérus.
Ces anomalies vont évoluer en moyenne sur 15 ans voire 20 ans avant de devenir le cancer. C’est un problème de santé public à l’échelle mondiale mais il est plus répandu dans les pays en développement. Environ 90% des décès dus à cette maladie sont recensés dans ces pays.
Le médecin a révélé que c’est pour éviter cela que l’Amicale des femmes d’Orange-Mali ainsi que les prestataires de soins de santé ont initié une stratégie de prévention secondaire. Cette stratégie appelée «Week-end 70» n’est rien d’autre que le dépistage. Le programme 70 permet aux femmes de venir se faire dépister chaque vendredi et samedi.
Il mise sur une couverture de 70% de la population au bout de 3 ans. En 18 mois d’activités, le programme a dépisté 210 000 femmes dans le District de Bamako. En termes de couverture, Dr Téguété a souligné que le programme a permis de passer de moins de 15% à 42 %.
Une remarque : avec les femmes en âge de procréer la couverture est satisfaisante tandis qu’elle est faible avec les femmes ayant dépassé cet âge.
À ce propos, le médecin gynécologue a précisé qu’une grande sensibilisation sera faite et que le programme fera en sorte que la couverture dépasse 70%, afin d’atteindre l’élimination du col de l’utérus dans notre pays.
Le chef de cabinet du ministre de la Santé et des Affaires sociales, Sidi Diallo, a déclaré que chaque année plus 1.200 femmes meurent du cancer du col de l’utérus malgré la simplicité de la prévention. Et selon les estimations de 2018, le nombre de cas se chiffrait à 1.862, dont 1.565 chez les moins de 65 ans et 297 cas chez les 65 ans et plus. Il a rappelé que l’Organisation mondiale de la santé (OMS), lors de sa 144è session a prôné l’élimination de ce cancer à l’horizon 2020-2030.
L’objectif spécifique visé est d’amener 90% des filles à être vaccinées contre le virus responsable de cette maladie au plus tard à 15 ans, et 70% des femmes à bénéficier du dépistage du col de l’utérus. En outre, 90% des femmes atteintes de la maladie doivent bénéficier des soins appropriés pour une prise en charge des cas graves.
Parlant du programme «Week-end 70», le chef du cabinet a indiqué que c’est une activité de son département qui vise à atteindre 70% de la population. Mais, il a ajouté que le département de la Santé envisage d’étendre l’initiative aux régions. Mieux, il ambitionne même d’introduire le vaccin du cancer du col de l’utérus dans le Programme élargi de vaccination de routine (PEV), et le démarrage des soins palliatifs dans le programme gratuit de la prise en charge de la maladie.
Brelotte Ba, porte-parole de l’Amicale des femmes d’Orange-Mali, a confié que leur place économique doit les amener à participer à l’amélioration de la qualité de vie des populations. Elle a aussi souligné que c’est pour cela que 20% du budget pour concrétiser l’initiative ont été apportés par l‘Amicale.
Fatoumata NAPHO
Source: Journal l’Essor-Mali