Condamné par contumace à la réclusion criminelle à perpétuité pour détournement de deniers publics au Mali, Mamadou Diarra dit John est agent consulaire du Mali en France, au vu et au su de tous. Mamadou Diarra dit John et Koroma avaient détourné, courant 1997, plus de 72. 000.000 de Fcfa (soixante douze millions) quand ils travaillaient à la BMCD. Un temps détenus, les sieurs Diarra et Koroma avaient bénéficié de la liberté provisoire.
Mettant à profit ses réseaux, en attendant son procès devant la Cour d’assises, Mamadou Diarra dit John a fui pour la France. Une fois dans ce pays, il ne perd pas son temps. Il est recruté par Mohamed Salia Sokona, alors ambassadeur du Mali en France, pour le compte de notre mission diplomatique et consulaire. Aujourd’hui, il est agent consulaire officiant à la section des passeports au premier étage du Consulat. Mohamed Salia Sokona avait été sous Alpha Oumar Konaré, ministre de la Défense et des Anciens combattants. Ce détail a son importance. Le procès de Mamadou Diarra, qui devait avoir lieu en 2006, traîne depuis. Heureusement pour le Mali, la prescription de l’instance n’a pas eu lieu.
Daniel Tessougué est nommé Procureur général près la Cour d’Appel de Bamako. Il décide de faire juger tous les dossiers en souffrance. Mamadou Diarra dit John et Koroma sont alors jugés par contumace et condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité par la Cour d’assises de Bamako en novembre 2014. Une fois condamnés, les responsables de l’Ambassade et du Consulat ont été informés car tout leur personnel ou presque avait imprimé les articles de presse y afférents. Nul au Consulat ou à l’Ambassade ne pouvait l’ignorer. Évidemment, sauf celles ou ceux de mauvaise foi.
Nous avons informé personnellement l’Ambassadeur Cheick Mouctary Diarra et le Consul général Mangal Traoré pour tirer les conclusions qui s’imposent. Mais, rien à faire. Au lieu d’agir, tous les jours quelqu’un de nouveau, d’insouciant de la communauté malienne de France, nous appelle pour tenter de nous faire laisser tomber l’affaire. Car, au Mali, ce cas n’est pas un cas isolé, selon leurs argumentations. Mais on oublie un détail : nous nous battons pour le Mali, notre Patrie et rien au monde ne nous fera dévier de notre route. Nous dénoncerons tous les cas que nous saurons, ici et ailleurs. Promesses faites devant l’Éternel ! Si nous avons tenu à informer personnellement l’Ambassadeur et le Consul, c’est pour ne pas leur permettre de dire après : Nous ne le savions pas. La bonne foi est présumée, la mauvaise foi doit être prouvée. Nous avons donné le temps.
Cette affaire soulève beaucoup d’interrogations
Pourquoi l’Ambassadeur et le Consul se comportent-ils de façon passive, comme s’ils n’ont pas d’autorité, de pouvoir ? Ont-ils quelque chose à cacher ou à protéger ? Ou réellement sont-ils justes des faire-valoir comme ils le laissent suggérer très adroitement ? La Bdm-Sa a racheté l’ex- BMCD. Tous les jours, on nous raconte que le Pdg de la Bdm-Sa, Abdoulaye Daffé, est un homme honnête et intègre. Comment alors est-ce possible que tous les agents de la Bdm-Sa en France savent cette situation, et ni M. Daffé, ni son service contentieux, ni les avocats de la Bdm-Sa n’aient levé le moindre doigt depuis que M. Diarra est au Consulat ? Pourquoi M. Daffé feint-il d’ignorer la situation alors qu’il est constamment à Paris ?
Depuis que nous avons dit à l’Ambassadeur et au Consul de mettre le Mali dans ses droits, un avocat malien installé en France est saisi par M. Diarra dit John. Une tentative de faire rouvrir le dossier est en marche pour gagner encore du temps, rester agent consulaire. Pourquoi l’avocat n’avait-il pas été constitué, avant notre intervention ? Ou au moment des assises ? Mais, en matière de Cour d’assises, la personne condamnée par contumace doit se constituer prisonnière pour pouvoir être jugée à nouveau. M. Diarra fera-t-il exception à cette règle ? John aura-t-il le courage d’aller se constituer prisonnier à Bamako ?
Ne sachant quand le Procureur Tessougué sera débarqué de son poste, le pari est risqué. Il est vrai que s’il lui reste un peu du magot, il le pourra.
Par la suite, il obtiendra la liberté provisoire illico presto, reviendra servir au Consulat en attendant, soit : que son dossier se perde ou qu’on le fasse perdre dans le meilleur des cas. Au pire, d’être déclaré blanc comme neige et dédommagé par le Mali.
Me Fanta Sylla, ex -ministre de la Justice, a bien dit : «La justice malienne est indépendante de tout sauf de l’argent sale». Pis, contre l’État du Mali, si on est présent à la barre et riche, on gagne toujours son procès. C’est un fait. Amer. Triste. Mais réel hélas. Mamadou Diarra dit John est moralement, éthiquement, pénalement disqualifié pour demeurer un agent public de l’État malien. Il aurait dû partir de lui-même en toute dignité, sur la pointe des pieds de notre Consulat.
Chacun se débrouille à sa façon
Une chose est certaine. On ne peut pas illégitimement fermer les yeux sur les sangsues de la République et s’étonner que nos uniformes militaires se vendent sur le marché de Kourémalé. Chacun se débrouille à sa façon. Ces mauvais exemples à coup de milliards et de millions détruisent l’amour de la Patrie pour la majorité des citoyens. Il ne faudrait pas faire semblant de s’étonner par la suite que 400 bandits armés nous mettent en déroute. La Patrie ne se construira sur le dos de personne. Ensemble, nous la construirons, ou ensemble, nous la mènerons à sa perte, notre naufrage collectif.
Les Maliens de France doivent enfin comprendre pourquoi notre pays est à terre. La jeunesse dite dynamique des foyers a là une belle occasion pour magnifier son patriotisme. Exiger le renvoi de Mamadou Diarra dit John. Non pas parce que sa personne soit importante ou pas, mais par justice pour ceux qui risquent tous les jours de perdre leur vie pour la Nation. Pour des millions d’enfants qui ne peuvent aller à l’école parce que le pays est trop mal géré. Pour nos naufragés de la mer parce que nos ressources sont impunément pillées. La jeunesse des foyers doit enfin se mobiliser, car l’ennemi n’est ni Serval, ni Barkhane, ni Minusma, mais l’impunité que nous encourageons par notre indifférence. Notre insouciance. Oumar Mariko, Mme Aminata Dramane Traoré, Soumana Sako, l’Occident n’a rien à voir dans cette espèce. C’est à vous, à nous tous, d’agir. Évitons les fuites en avant ridicules.
- Daniel Tessougué, espérons que vous irez au bout de votre honneur, vous savez désormais où se trouve Mamadou Diarra dit John. M. Abdoulaye Daffé, on vous dit intègre. Vous voilà publiquement informé. La lutte pour un Mali meilleur reste pour nous un combat sans merci. En douter est suicidaire. Allah nous est témoin en cela !
Boubacar SOW
boubacarsow@hotmail.fr
source : Reporter