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Conseil économique, social et culturel (Cesc) : Les Six Présidents qui se sont succédé à la tête de l’Institution

Depuis 1988, début de son fonctionnement, cette institution consultative a connu plusieurs mutations. Conseil économique et social sous la 2è République, elle devient ‘’Conseil économique, social et culturel’’ sous la 3è République. Sa dénomination dans la Constitution de la 4è République récemment adoptée est ‘’Conseil économique, social, culturel et environnemental’’.

Le Conseil économique, social et culturel a compétence sur tous les aspects du développement économique, social et culturel. Il participe à toute commission d’intérêt national à caractère économique, social et culturel. Il rédige, avec la participation des différentes entités qui le composent, à l’attention du Président de la République, du Gouvernement et de l’Assemblée Nationale, le recueil annuel des attentes, des besoins et des problèmes de la société civile avec des orientations et des propositions.

Le Conseil Economique, Social et Culturel est obligatoirement consulté sur tout projet de loi de finances, tout projet de plan ou de programme économique social et culturel, ainsi que toute disposition législative à caractère fiscal, économique, social et culturel.  A ce jour, l’institution a connu six Présidents, à savoir : Général Amadou Baba Diarra, Amadou Ali N’Gari Niangadou, Moussa Balla Coulibaly, Jeamille Bittar, Docteur Boulkassoum Haïdara et Yacouba Katilé.

Général Amadou Baba Diarra, président de 1988 à 1991

Né vers 1933 à Diéna, dans le cercle de Koutiala, Amadou Baba Diarra a est recruté le 1er juin 1953 au sein de l’armée coloniale. Il est mis au compte du détachement motorisé d’artillerie de Ségou, puis à la batterie d’artillerie et de transport de Kati.

En avril 1954, il est promu au grade de Caporal après un peloton spécial agrémenté par un Certificat d’aptitude technique n°1 en mécanique de chars. Le jeune sous-officier mène une campagne à Tindouf en février 1957. L’année suivante, il accède au grade de Sergent. La même année, c’est-à-dire en 1958, il est déployé à Dakar.

A l’accession du Mali à l’Indépendance, Amadou Baba Diarra quitte l’armée coloniale pour porter les couleurs de celle de la jeune République. En octobre 1963, l’enfant de Diéna est admis à l’École militaire interarmes de Kati. Il sort Major de la première promotion de l’EMIA dite Promotion Mamadou Konaté.

Sous-Lieutenant en février 1965, puis Lieutenant deux ans plus tard, le jeune officier de la cavalerie blindée effectue un stage de perfectionnement en Égypte. A son retour en 1967, il assume la fonction de moniteur de sport à la 9è Compagnie de commandement.

Membre du Comité militaire de libération nationale (CMLN) qui prend le pouvoir le 19 novembre 1968, le Lieutenant Diarra entreprend ensuite une longue carrière dans la sphère dirigeante du pays. Promu au grade de Capitaine en octobre 1971, il se voit nommé ministre des Finances en 1972, puis ministre du Plan en 1975. Lieutenant-Colonel en octobre 1976, Colonel en 1978, Amadou Baba Diarra occupe à nouveau les fonctions de ministre des Finances de 1976 à 1978. Et devient la même année Secrétaire général adjoint de l’Union démocratique du peuple malien (UDPM), le parti unique d’alors.

Promu Général de brigade en octobre 1982 et Général de division quatre ans plus tard, il deviendra successivement ministre d’État chargé de l’Équipement (1983-1985), ministre d’État chargé du Plan (1985-1988). En 1988, il est nommé président du Conseil économique et social jusqu’en mars 1991.

Grand officier de l’Ordre national du Mali, Général Amadou Baba Diarra a fait valoir ses droits à la retraite en 1992. Il est décédé le 19 mai 2008 à Bamako.

Amadou Ali N’Gari Niangadou, président de 1994 à 1999

Amadou Ali N’Gari Niangadou a présidé de 1994 à 1999 le Conseil Economique Social et Culturel du Mali.

Né à Bamako en 1930, Amadou Ali N’Gari Niangadou fit ses études primaires à Saraféré dans le cercle de Niafunké, ses études primaires et supérieures, à Terrasson de Fougère (actuel Lycée Askia Mohamed) où  il obtint son Diplôme  d’études primaires supérieures (EPS).

De 1946 à 1954, il évolua dans le secteur privé en tant qu’employé de commerce et s’occupa également de l’entreprise familiale. De 1954 à 1958, il intégra la Fonction publique malienne et servit aux Finances à Koulouba, au sous-ordonnancement à Mopti et à l’Agence Spéciale de Djenné.

De 1958 à 1960, il prit une disponibilité pour aller poursuivre ses études en France. Après l’éclatement de la Fédération du Mali, Niangadou fut rappelé au pays. Ainsi, il occupa d’importants postes de responsabilité. Il est Agent comptable, chef de la comptabilité générale, Directeur financier de l’Office du Niger (1963 à 1982). Président de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Ségou, il fut président d’honneur de la jeune Chambre économique du Mali.

Fondateur du Rassemblement pour la Démocratie et le Travail (R.D.T), Niangadou a été candidat à l’élection présidentielle de 1992.

En juin 1994, Niangadou  est élu à la tête du Conseil Economique Social Culturel. Son mandat prend fin en 1999. De 2002 à 2007, il siège à l’Assemblée nationale en qualité de Député.

Moussa Balla Coulibaly, président de 1999 à 2009

Né le 19 septembre 1933 à Tinkodougou, Moussa Balla Coulibaly a passé son enfance dans la Cité des balanzans. Après son Certificat d’étude, il fréquenta le Collège technique de Bamako. Diplômé des travaux publics de l’AOF (Afrique occidentale française) et de l’Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques de Paris, il est ancien auditeur du Centre d’Etudes de Programmes Economiques de Paris.

De 1960 à 1990, il a eu une carrière administrative et entrepreneuriale  bien réussie. De 1960 à 1973, il a été respectivement directeur national de la statistique et du plan, conseiller technique au ministère des travaux publics, secrétaire général à l’industrie et aux énergies et directeur général puis Président directeur général de la SEMA. De 1973 à 1990, Moussa Balla Coulibaly fut, entre autres, directeur général de Mali industries, Président du conseil d’administration de la Société d’exploitation minière Bouré-Sa et PDG de la Compagnie aérienne Malitas. Il était le président du groupe Industries Kulibali IKSA qui compte comme filiales: le groupe Stellis (Réseau d’agence de communication et de régies publicitaires au Mali, en Guinée et au Burkina Faso) Europe Handling Mali, Antarès Mali, Mandé Mine et les  mines de Bouré.

Sur le plan politique, Moussa Balla Coulibaly a été l’une des personnalités les plus influentes de l’ère démocratique. Président fondateur de l’UDD (Union pour la démocratie et le développement), un parti qu’il présida pendant deux décennies, il a été candidat à l’élection présidentielle de 2002.

Moussa Balla Coulibaly a présidé de 1999 à 2009, le Conseil économique, social et culturel. Il a été aussi pendant très longtemps Président du Conseil national du patronat du Mali avant de céder la place à la jeune génération.

Il était présenté comme un homme politique calme, éclairé qui n’avait pas sa langue dans sa poche.

Récipiendaire de plusieurs  distinctions honorifiques nationales et internationales, dont la dignité de la lésion d’honneur de la France, Le père de Tiéma Hubert Coulibaly a tiré sa révérence le 17 juin 2019.

Jeammille Bittar, président de 2009 à 2013

Né le 8 mars 1967 à San dans une famille de commerçants, Jeammille Bittar emprunte, dès l’âge de 4 ans, le chemin de l’école. Titulaire d’un Master’s of Sciences en Ingénierie de l’Université d’Etat de Kharkov en URSS, il a reçu des formations en gestion d’entreprise et management et en commande électrique et automatisation des installations industrielles.

Président de la Chambre de commerce et d’Industrie du Mali de 2002 à 2012, il a été vice-président de la Chambre consulaire régionale de l’UEMOA, vice-président de l’Union africaine des Chambres de commerce, d’industrie, d’agriculture et d’artisanat ; membre de l’Organisation patronale des Industries (OPI) ; membre du Conseil présidentiel pour l’investissement.

Ancien Président de la Fédération malienne d’athlétisme, il fut vice-président du Stade malien de Bamako, un club dont il est aujourd’hui l’un des présidents.

Homme politique, Jeammille Bittar a brigué la magistrature suprême en 2013. Il a dirigé le Conseil économique, social et culturel de 2009 à 2013.

Docteur Boulkassoum Haïdara, président de 2015 2020

Pharmacien de formation, Docteur Boulkassoum Haïdara est un homme politique qui a assumé des responsabilités importantes au sein du Rassemblement pour le Mali (RPM), un parti dont il fut Président par intérim suite à l’élection d’Ibrahim Boubacar Kéita à la magistrature suprême en septembre 2013. A ce titre, il a piloté la Convention de la majorité présidentielle lors du premier quinquennat de Feu IBK.  Après son échec à l’élection législative en commune I du district de Bamako, Docteur Boulkassoum Haïdara prend les commandes du Conseil économique, social et culturel.

En 2017, il a été élu Président de l’Union des conseils économiques, sociaux et institutions similaires d’Afrique (UCESA). En janvier 2020, Docteur Boulkassoum Haïdara a quitté la présidence du CESC à la fin de son mandat. 

Yacouba Katilé, depuis 2021

Né en 1965 à Macina, Yacouba Katilé est un haut fonctionnaire des Douanes. Juriste, il est titulaire d’un Diplôme d’études approfondies en Droit public.

En mars 2014, le patron du Syndicat national des travailleurs de l’administration, non moins Secrétaire général de la section syndicale des Douanes prend les commandes de l’Union Nationale des Travailleurs du Mali (UNTM), la plus grande Centrale syndicale du pays.

De 2014 à 2020, Monsieur Katilé a été membre du Conseil du Travail et du Dialogue Social (CTDS) de l’UEMOA. Il assure les charges de Vice-président de l’Organisation de l’Unité Syndicale Africaine (l’OUSA).

En juillet 2021, il est élu Président du Conseil Economique, Social et Culturel du Mali, à la faveur de la session inaugurale de la 6è mandature de cette prestigieuse institution. Avant, ce syndicaliste pur et dur a assumé les charges de Vice-président de la 5è mandature de cet organe consultatif avec la lourde et exaltante charge de conduire la commission ad hoc des réformes politiques et institutionnelles.

Il est Officier de l’Ordre National du Mali.

Le Challenger

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