Ce n’est pas ce qu’on peut appeler une ambiance de sérénité au sein du gouvernement Choguel K. Maïga. Au contraire, le climat est si lourd dans l’équipe gouvernementale que plusieurs ministres ont fait le choix, Conseil des ministres après Conseil des ministres, de répondre aux abonnés absents. Une posture absentéiste qui illustre le vent de grand malaise qui souffle sur le vaisseau gouvernemental. Officiellement, aucun des « absentéistes » ne s’est fendu d’une explication médiatique. Mais, en coulisses, des sources notent que beaucoup de membres du gouvernement éprouvent de plus en plus de réserves (et c’est un euphémisme !) à « continuer de travailler avec le chef d’équipe ». Lequel, c’est le moins qu’on puisse dire, a le plus grand mal à se dépêtrer des marais boueux de l’affaire dite des « Logements sociaux ».
Preuve que la situation est grave et est prise très au sérieux par Koulouba, une lettre confidentielle en date du 01 mars 2022, signée des mains du Premier ministre “Himself”, et portant en objet « Communication absence des ministres au Conseil des Ministres », exhorte les membres du gouvernement à ne plus faire la politique de la chaise vide « sauf empêchement dûment justifié ». La correspondance du PM martèle comme « obligatoire » la présence de tous au « Conseil des Ministres ». Mais, la teneur de la lettre sera-t-elle entendue et appréhendée de manière péremptoire par les ministres qui, en s’absentant, montrent qu’ils se méfient voire se défient de leur chef ?
La position de Choguel K. Maïga devient de plus en plus intenable. Face à cette fronde sourde mais tenace d’un genre inédit qui secoue le sommet de l’Etat, le PM saura-t-il trouver les arguments solides pour convaincre les ministres « frondeurs » de revenir dans le rang ? Ou bien en tirera-t-il les leçons et comprendra-t-il qu’on ne peut mener une barque avec un grand nombre de matelots qui refusent de tenir leurs postes pour faire avancer la voilure ?
A moins que ce ne soit le colonel Assimi Goïta qui décide de constater l’incapacité du navire à avancer ainsi en eaux troubles et prenne ses responsabilités en sonnant la fin de la récréation. Mais fin de la récréation pour qui ? Les prochains jours nous le diront.
MOHAMED MEBA TEMBELY ET SEYDOU FANE
Source: journal les échos Mali
