Une réunion informelle du Conseil de sécurité de l’ONU s’est ténu ce mardi 03 mai sur le Mali. Elle a été convoquée par les autorités russes. Cependant, aucune information officielle n’a pour l’instant filtré de cette rencontre.
Cette rencontre à huis clos intervient au lendemain de l’annonce de la rupture des accords de défense avec la France. Dans les coulisses, la diplomate russe à l’ONU aurait rappelé que “le Mali a récemment exprimé ses inquiétudes concernant les violations de l’espace aérien malien par les forces Barkhane”. La France, quant à elle, affirme que c’est une »décision injustifiée » des autorités maliennes. Elle a contesté par ailleurs toute violation du cadre juridique bilatéral imputable à la force Barkhane.
Dans une déclaration préliminaire, l’ambassadeur français à l’ONU, Nicolas de Rivière, a déclaré que réunion est « une bonne occasion de discuter de la situation ». Selon lui, le Mali a passé des contrats avec des mercenaires privés et ils violent déjà les droits humains. « Nous espérons qu’il y aura un certain degré de mise en responsabilité à ce sujet », a-t-il ajouté.
La Russie défend la pertinence du sujet
« Il est important d’en discuter au conseil de sécurité, les inquiétudes exprimées par les autorités maliennes concernant les violations de l’espace aérien par des forces étrangères », a déclaré Anna Evstigneeva, ambassadrice russe adjointe à l’ONU.
Paris a réaffirmé sa vigilance à l’égard de toute tentative de manipulation de l’information. Jean Yves LeDrian a rappelé la détermination de la France à assurer la sécurité de ses soldats et ceux de l’Europe.
De son côté, le gouvernement malien a dénoncé plus de 50 violations de l’espace aérien malien par des aéronefs militaires.
« Le Mali obligé de saisir le Conseil de Sécurité »
« Cette saisie du Conseil de Sécurité par l’État Russe pourrait signifié leur volonté de remplacer les français où de s’impliquer dans la lutte contre le terrorisme au Mali ». C’est du moins l’analyse faite par Ibrahim Soumaré ancien ambassadeur et analyste en diplomatie et en Stratégie. Selon lui, « le Mali est dans l’obligation de saisir le Conseil de Sécurité pour acter la décision de sortie des accords de défense avec la France ».
Source : Studio Tamani