La conférence nationale de l’URD a suscité des interrogations. Le Président par intérim, Pr Salikou Sanogo a refusé de faire voter toutes les motions, mêmes les siennes.
Cette attitude a été déplorée par des délégués du parti qui le soupçonnent d’un être en train de filer un tissu de complot sur le dos d’une bonne partie des membres de l’URD.
La tension est très vive et les opposants à sa démarche estiment qu’il n’est pas impartial.
Dans deux motions qui nous sont parvenues, il est clairement mentionné des disfonctionnements et des propositions pour une sortie de crise. Lisez l’intégralité de ces motions.
EXPOSE DE MOTIFS POUR JUSTIFIER LA MOTION DE CONVOCATION D’UN CONGRES EXTRAORDINAIRE DE L’UNION POUR LA REPUBLIQUE ET LA DEMOCRATIE – URD
Chers Camarades, j’ai suivi avec beaucoup d’attention la lecture du Rapport d’Activités du BEN soumis à notre auguste assemblée.
Etant donné, qu’à l’instar de certains camarades, j’ai essayé de contribuer à l’amélioration de la version provisoire de ce rapport je m’en voudrais de pas insister sur certaines observations de fonds.
Le rapport n’est pas explicite sur nos relations avec le FSD et le M5-RFP et notre positionnement dans la transition en cours. De ce point de vue il convient de relever :
- la nécessaire mutation de la plateforme du FSD et du partenariat avec le M5-RPF à reconstruire pour les adapter aux évolutions et exigences nouvelles du contexte et notamment vers une alliance électorale plus opportune ;
- A l’adresse de tous les partenaires politiques, dire que l’URD a déjà élaboré des projets de plateforme politique et électorale avec différentes modalités de partenariats envisagées.
Au chapitre des perspectives, il convient d’orienter sur 4 défis majeurs :
- Le premier défi est d’engranger les dividendes du désenchantement du peuple malien vis -à- vis des partis politiques en se positionnant comme un pôle dans les nouvelles configurations ;
- Le second défis est de rendre irréversible le processus de refondation de l’Etat, en faisant la promotion de l’amélioration de la gouvernance du développement,
- Le troisième défi est l’actualisation du programme du parti pour prendre en charge les nouvelles situations et le contexte;
- Le quatrième grand défi, pour l’URD, est de sortir grandi de la crise interne qui l’a secoué. (La relecture des textes et la mise en œuvre des résultats de ses réflexions et orientations stratégiques deviennent urgentes et prioritaires).
Passé ces observations, je voudrais partager toutes mes inquiétudes sur le reste de la Conférence.
Chers camarades en suivant le déroulé et le programme présentés, j’ai comme l’impression que la conférence en elle-même n’est qu’une simple formalité à remplir.
Le rapport qui est la substance de la conférence ne traite pas des grandes questions et des défis qui se posent à l’URD, alors même que nos concitoyens et le peuple de l’URD sont inquiets de ce qu’ils entendent et voient tous les jours en termes d’incompréhensions au sein des membres de son Directoire et du BEN.
Nous sommes au bord de l’implosion et notre direction actuelle du parti fin de l’ignorer.
Globalement, il y a des réalités que l’on ne peut occulter.
En effet, avant d’en arriver aux questions stratégiques et de positionnement du parti, il y a des dysfonctionnements graves du parti qui constituent des sources d’inquiétudes sur l’avenir du parti et des points de divergences.
- Le non-respect de la fréquence des réunions tant du SE que du BEN.
- Les délais de convocation des BEN qui sont plus fréquemment d’un à 2 jours, ce qui réduit le nombre de participants et la qualité de la participation;
- La qualité de préparation des réunions et des décisions à analyser pour cause de clanisme au Secrétariat général
A titre d’exemple ,sur la période du 20 août 2020 au 21 août 2021, c’est-à-dire sur une année, il s’est tenu seulement 4 réunions BEN contre 12 , les réunions étant mensuelles et 10 réunions du SE contre 52 réunions hebdomadaires statutaires soit moins de 20 % des performances attendues.
On notera que, malgré la fixation de la Conférence Nationale au 23 octobre 2021, les réunions du SE ou du BEN ont été expressément suspendues jusqu’au 12 Octobre 2021 soit à seulement 10 jours de la tenue de conférence.
Ce niveau de performance est sans commentaire. Le Rapport ne nous en parle pas.
Le Rapport ne parle pas non plus de la tenue chaotique des réunions, de l’absence de PV, de CR et de prises de décisions, la plus part des réunions se terminant, en queue de poisson.
Le rapport ne parle pas de nos rapports avec le FSD, le M5-RFP, notre fierté et le résultat de nos combats. Il ne dit rien de notre incapacité à orienter aussi bien le FSD que le M5 au bénéfice d’une critique objective et des orientations à hauteur d’attente étant donne le contexte et des enjeux de la transition pour l’avenir de notre pays.
La question de renforcement de capacité de gestion et de direction du parti est par conséquence devenue indispensable.
En vérité nous ne pouvons-nous complaire dans une situation où les SE et BEN, principales instances de décision du Parti, ne se réunissent pas.
LE STATUQUO N’EST PAS UNE OPTION ENVISAGEABLE
J’ai été témoin des violations de nos textes :
- pour la tenue des réunions du SE et du BEN, non-respect des dispositions des articles 8, 9, 95, 97, 101 et 102 des Statuts et 45, 56, 57, 67 et 90 du Règlement Intérieur ;
- imposition de textes au BEN sans qu’ils soient préparés et adoptés par le SE et le BEN (Appel à candidature, lettre explicative et mise en place d’une commission chargée d’élaborer des propositions de critères à l’investiture de l’URD pour les présidentielles ;
- refus de diffuser et de mettre en œuvre les rapports des 4 commissions techniques pourtant validés lors d’ateliers du BEN.
J’ai été témoin des refus de mise en œuvre de solutions portant à notre portée dont :
- La décision du BEN du 21 aout qui a demandé la mise en place d’une commission technique pour statuer sur le processus de désignation de notre candidat aux présidentielles et trancher techniquement et nous indiquer la voix à suivre ;
- De l’initiative de suspendre la pétition pour la conférence nationale extraordinaire;
- Des médiations tout azimut : des sages et présidents d’honneur du parti, du secrétariat politique, des présidents de fédérations qui ont finis par écrire, du groupe de Sikasso, du groupe dit des non-alignés, des vices présidents et des initiatives individuelles ;
- Des lettres de demande d’éclaircissement des sections sur l’appel à candidature qui ont toutes alerté sur le recul démocratique et la violation des textes ;
J’ai été témoin de la désinvolture avec laquelle ont été traitées des questions pourtant préjudicielles alors même que les réunions nous portent au bord de l’implosion.
J’ai été présent à la toute dernière réunion du BEN (celle du 18 octobre) convoquée sans la tenue d’une réunion du SE et qui n’a pu se tenir qu’à la faveur du recours à un des présidents d’honneur, Mr Bandiougou DOUCOURE qui a plaidé pour plus de retenue et de responsabilité.
Je suis arrivé à la conclusion que quand il devient quasi impossible de tenir nos réunions, il faut se convaincre que notre parti est bien en danger et en tirer toutes les conséquences. Il devient donc impératif pour nous tous, de sauver notre parti avant toute chose.
Ainsi, convaincu que l’immobilisme actuel et le statuquo vont davantage nous diviser, je voudrais constater avec vous tous que la seule solution durable est dans le respect de nos textes.
La solution c’est le renouvellement du BEN avec un président élus, qui va assurer la plénitude du leadership nécessaire pour sauver le parti.
C’est pour cela que je propose à cette auguste Conférence une motion pour convoquer un Congrès extraordinaire sous quinzaine. Je voudrais vous faire lecture de la motion qui doit faire l’objet d’un vote des membres délégués ici présents.
Lecture.
Proposition de Motion pour Convocation Congrès Extraordinaire
Nous, Délègues, membres de la Conférence Nationale Ordinaire de l’Union pour la République et la Démocratie (URD) ce 23 octobre 2021 au Palais de la Culture Amadou Hampaté BA de Bamako,
Vu les articles 58 et suivants des Statuts de l’URD,
Convoquons un Congrès extraordinaire de l’URD le 14 novembres 2021 à Bamako pour le renouvellement du Bureau Exécutif National du Parti.
La Conférence dit que la Direction actuelle ne peut prendre aucune décision relative aux élections présidentielles à venir.
La Conférence suspend le processus d’appel à candidature et de désignation de Candidats aux présidentielles.
La Conférence, donne mandat à Abdoul Wahab BERTHE, pour organiser la Conférence national extraordinaire.
Bamako le 23 octobre 2021.
La Conférence
Source: LE PAYS