Le G5, outre sa mission principale de coordination et de suivi de la coopération entre les États membres en matière de sécurité et de développement, est également un instrument de développement. Sur près de deux milliards, pour ses deux volets sécurité et développement, seulement 13% du montant est identifié et 87% sont à rechercher. C’est l’objet de la conférence de coordination des Partenaires et Bailleurs de fonds du G5 Sahel prévue pour le 6 décembre prochain à Nouakchott, en Mauritanie. Ce Budget doit servir le financement dudit programme.
En ce qui concerne la mobilisation des ressources, la conférence internationale pour le financement du Programme d’Investissements Prioritaires (PIP) 2019-2021 du G5 constitue une véritable opportunité pour le G5 et ses partenaires. Il s’agira pour eux de conclure des relations partenariales mutuellement pour le financement urgent des projets et programmes du PIP, gage d’un développement humain durable des populations sahéliennes et de l’instauration de la paix. Le PIP a été élaboré depuis 2014, avec un portefeuille de 40 projets. Sa finalité est de traduire dans les faits les efforts des États membres en vue de garantir la sécurité des personnes et des biens et mettre sur pied une politique zonale de développement durable. Le Groupe de cinq pays du Sahel, dénommé G5 Sahel, regroupe le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad. Ces pays ont décidé de mutualiser leurs moyens pour assurer leur sécurité et leur développement. La situation de l’espace G5 Sahel se caractérise notamment par un faible taux d’accès de certaines communautés aux services sociaux de base (Éducation, Santé, Eau et Assainissement, Transport), une insécurité ambiante, la nécessité de renforcer la présence de l’Administration dans certaines zones, une insécurité alimentaire et une malnutrition affectant les populations les plus vulnérables, etc.
À l’issue du Sommet de février 2014, à Nouakchott, en République Islamique de Mauritanie, les Chefs d’État du G5 Sahel ont instruit le Secrétariat Permanent de formuler la Stratégie pour le Développement et la Sécurité (SDS), adoptée en 2016. Cette stratégie est articulée autour de quatre axes : Défense & Sécurité ; Gouvernance ; Infrastructures ; Résilience et Développement humain.
La SDS est mise en œuvre par un Programme d’Investissements Prioritaires (PIP) triennal glissant dont la première phase couvre la période 2019-2021, pour un coût total d’un milliard neuf cents millions d’euros (1,9 milliard €). À date d’aujourd’hui, les États membres du G5 Sahel se sont engagés à financer 13% du coût total du PIP. C’est le gap de ce financement qui fait l’objet d’une conférence de coordination des Bailleurs et Partenaires du G5 Sahel prévue pour le 6 décembre prochain, à Nouakchott, en Mauritanie. L’objectif de cette conférence est de mobiliser des ressources auprès des Partenaires et Bailleurs de fonds pour couvrir le besoin de financement du PIP. Les participants attendus sont des acteurs du développement dans les pays du G5 Sahel (Secteur privé ; Société civile ; Organisations de jeunes ; Organisations de femmes), des personnalités ciblées, les partenaires bilatéraux et multilatéraux, les institutions financières régionales ou internationales, les investisseurs privés nationaux et internationaux, les fonds souverains, les Organisations Non Gouvernementales (ONG) spécialisées et certains mécanismes innovants de financement. Elle sera présidée par les plus hautes autorités politiques du G5 Sahel et constituera une plateforme de dialogue politique entre le G5 Sahel et ses principaux partenaires techniques et financiers.
Quatre ateliers seront animés par des panélistes pour échanger sur des thématiques couvertes par la Stratégie pour le Développement et la Sécurité du G5 Sahel. Il s’agira des thématiques ci-après : Accès aux ressources naturelles, Pastoralisme résilient et économie verte ; Jeunesse sahélienne et lutte contre la radicalisation et l’extrémisme violent ; Place de la Femme dans les problématiques du Sahel ; Investir dans les pays du G5 Sahel et Promouvoir l’économie et l’emploi des jeunes.
Mahamadou YATTAARA : LE COMBAT