« Au moins 7 péagistes ont été tués de 2017 à nos jours », a condamné la section syndicale des péagistes du Mali (SSPM) ce samedi 2 juillet. Des drames qui auraient pu être évités si les mesures sécuritaires notamment avaient été prises en compte par la direction. Outre cet aspect, les agents ont également dénoncé leur condition de travail qu’ils jugent très exécrables.
« Ça suffit », « non à l’injustice », « stop à l’assassinat des péagistes du Mali ». Ces slogans en disent long sur la colère témoignée par des responsables de la section syndicale des péagistes du Mali qui étaient face à la presse ce 2 juillet.
Le point de presse était animé principalement par le secrétaire général de la SSPM, Seydou DIALLO, entouré pour l’occasion de plusieurs membres de son bureau ainsi que de nombreux péagistes.
« Depuis décembre 2007 avec l’avènement de l’Autorité routière et le démarrage effectif du travail de péagiste, nous avons été confrontés à des conditions de travail qui laissent à désirer », a affirmé d’emblée le secrétaire général de la SSPM avant de rappeler avoir initié et entrepris des démarches avec la hiérarchie, qui n’ont pu améliorer la situation à hauteur de souhait, pour changer les conditions de travail.
Pour lui, le seul retour positif a été la transposition dans la grille de salaire (classification), et cette décision, a-t-il regretté, se trouve non appliquée.
« La transposition souhaitée, logique et légitime qui prendrait en compte la prime de zone, la prime de caisse et même l’ancienneté défendue par la centrale syndicale obtenue et ayant fait l’objet de Procès-verbal de conciliation reste inappliquée », a dénoncé M. DIALLO.
Alors selon son constat, les péagistes du Mali touchent au moins que ce qu’ils devraient bénéficier, d’abord en fonction de leur diplôme ensuite au regard du risque et de l’immensité de leur travail.
Pour preuve ; il a relevé que dans un poste, un seul agent est appelé à faire plusieurs choses à la fois : s’occuper de la caisse (encaisser et décaisser), délivrer les reçus et lever la barrière manuelle, etc.
En plus de ces préoccupations, et non des moindres, le conférencier a insisté sur l’absence de sécurité à leur poste de péage et pesage où les agents sont très souvent attaqués par des terroristes ou des bandits armés.
En effet, le syndicaliste a déploré qu’entre 2017 et 2022 la mort d’au moins 7 péagistes assassinés dans l’exercice de leur fonction sans que des compensations ne soient faites à leur famille, s’est-il indigné. La dernière en date est la mort d’un de leur membre au poste de San le 11 juin dernier.
« La mort est une fatalité. Donc, nous allons tous un jour mourir, mais il y a de ces conditions de morts qui font très mal. Parce que nous savons que certains drames auraient pu être évités si les mesures de sécurité étaient garanties et renforcées au niveau des postes», a déclaré M. DIALLO, pour qui ces événements douloureux les affectent et entament le moral des travailleurs.
Également, des blessés graves des attaques de postes de péagistes se trouvent à ce jour dans des conditions très difficiles sans l’assistance de la direction.
« Je profite de cette occasion pour appeler les autorités et les personnes de bonne de volonté à venir en aide à ces blessés et aux familles des agents décédés », a sollicité le conférencier.
« Nous travaillons dans une condition de psychose, de terreur en allant au service. Parce qu’on se dit qu’on peut mourir à tout moment. Cela n’est pas normal », a ajouté le secrétaire général adjoint en interpellant les autorités du pays de s’impliquer pour la résolution de ces problèmes.
Par ailleurs, il a également souhaité que les enfants des péagistes tués soient pris en compte dans la pupille de la république parce qu’ils ont été assassinés aussi pour le Mali.
PAR SIKOU BAH
Source : Info-Matin
