L’estimation des populations par phase de sévérité de l’insécurité alimentaire et nutritionnelle fait ressortir que 241 000 personnes ont besoin d’une assistance alimentaire immédiate au risque de voir passer ce nombre à 423 500 personnes à la période de soudure, tandis que des actions de résilience doivent être réalisées en faveur des populations en situation d’insécurité alimentaire, estimée à 1 855 050 personnes en phase courante et 2 605 885 personnes en phase projetée. C’est du moins les recommandations spécifiques du Comité national du cadre harmonisé d’identification des zones à risque et des populations vulnérables au sahel et en Afrique de l’Ouest qui vient de clore ses travaux.
A l’issue d’une réunion d’expertise du 14 au 19 mars 2016, pour identifier les zones à risques et des populations en insécurité alimentaire et nutritionnelle, le Système d’alerte précoce (SAP), en tant que président du Comité national du cadre harmonisé, a présenté, le vendredi dernier, les résultats de ses travaux, au titre de la campagne 2015-2016.
Il ressort de l’analyse et des résultats présentés qu’aucune zone, pour la situation courante (mars-mai 2016), n’a été identifiée en situation de crise, d’urgence ou de famine.
Par contre, 3 cercles ont été identifiés en phase sous pression. Il s’agit de Ménaka, dans la région de Gao ; Kidal et Abeibara, dans la région de Kidal.
Aussi, les résultats présentés font état de 46 autres cercles et les 6 communes de Bamako en phase minimale.
L’estimation des populations par phase de sévérité de l’insécurité alimentaire et nutritionnelle fait ressortir que 241 000 personnes, soit environ 1,30% de la population totale du pays, sont en une situation de besoin alimentaire alors que 1 855 050 personnes ont été identifiées en phase sous pression. Ce qui fait environ 10 % de la population totale du pays.
Selon l’analyse des 70 experts du Comité national du cadre harmonisé d’identification des zones à risque et des populations vulnérables au sahel et en Afrique de l’Ouest, une assistance alimentaire immédiate doit être apportée aux 241 000 personnes au risque de voir ce nombre augmenter sensiblement dans les tous prochains mois.
Ainsi, si aucune disposition n’a pas été prise de mars à mai 2016, la situation projetée de l’analyse des résultats donne les conclusions suivantes : 12 cercles ont été identifiés en phase sous pression. Il s’agit des cercles de Douentza, Ténekou et Youwarou, dans la région de Mopti ; Tombouctou, Diré, Goundam, Gourma Rharous et Niafunké, dans la région de Tombouctou ; Ansongo et Bourem, dans la région de Gao ; Kidal et Abeibara, dans la région de Kidal.
Par ailleurs, 37 cercles et les 6 communes du District de Bamako ont été déclarés en phase minimale. Ainsi, aucune zone n’est classée en phase crise ou pire.
Cependant, le nombre de population en phase crise à pire a été évalué à environ 423 500 personnes, soit 2,30 % de la population totale du pays ; alors que 2 605 885 personnes ont été identifiées en phase sous pression, soit environ 14 % de la population totale ; et 15 307 766 en phase minimale.
Le système d’alerte précoce a collecté les données nécessaires à cette analyse à travers les rapports des structures nationales et les ONG. Ainsi, l’inventaire des preuves a été réalisé la semaine précédente par l’équipe du SAP, élargie aux experts du PAM et de FEWS NET.
En guise de recommandations spécifiques au gouvernement et ses partenaires, le Comité national du cadre harmonisé d’identification des zones à risque et des populations vulnérables au sahel et en Afrique de l’Ouest les invite à mettre en œuvre un programme d’assistance alimentaire immédiat à 241 000 personnes en situation courante et à 423 500 personnes, lors de la période de soudure (juin à septembre 2016).
Aussi, les experts ont-ils recommandé la réalisation des actions de renforcement de la résilience pour toutes les populations en insécurité alimentaire, estimée à 1 855 050 personnes en phase courante et 2 605 885 personnes en phase projetée.
En clôturant les travaux, le Commissaire à la sécurité alimentaire, Oumar Ibrahim TOURE, a félicité l’ensembles des experts qui se sont investis une semaine durant pour passer en revue toutes les preuves disponibles pour analyser de façon professionnelle en vue d’aboutir à des résultats consensuels.
Selon Oumar Ibrahim TOURE, le cadre harmonisé est devenu le principal outil d’aide à la décision permettant au gouvernement et à des partenaires d’alléger les souffrances des populations et particulièrement celles qui sont les plus vulnérables.
Par Mohamed D. DIAWARA
Source: info-matin