La crise politico-sécuritaire que connait le Mali depuis 2012 s’est traduite par la multiplication des foyers de tensions généralement alimentés par la mauvaise communication. Les médias – presse écrite, audiovisuelle et supports en ligne- jouent un rôle essentiel dans la communication et la diffusion de l’information. Ils jouent le rôle de facilitateurs de l’action politique et de lien social positif qui encourage un environnement favorable à la rédévabilité.
Malheureusement, ces mêmes médias peuvent aussi avoir un impact négatif sur les opinions publiques à travers la diffusion d’informations biaisées contribuant ainsi à véhiculer des discours haineux et inciter à la violence. Cet impact négatif d’une certaine manière alimente les tensions sociales, fragilise la cohésion sociale, affaiblit les valeurs communes et fait reculer la stabilité souhaitée.
Face à cette situation, il s’avère nécessaire de mieux outiller les acteurs de médias communautaires et les activistes/blogueurs à travers le renforcement de leurs capacités sur la communication sensible aux conflits.
Selon le représentant du ministre de la Réconciliation, de la Paix et de la Cohésion nationale, cette formation est la suite logique du calendrier élaboré par le ministère en vue de recoudre le tissu social fortement effrité et de promouvoir la réconciliation et le vivre-ensemble entre les Maliens.
A l’ouverture de la session le gouverneur, Colonel Moussa Soumaré a affirmé que dans le contexte fragile et affecté par des conflits multiformes au Mali, il est indispensable que la diffusion de l’information respecte les normes et principes du métier en vue d’apaiser les tensions. Les animateurs de médias communautaires auxquels est principalement dévolu le rôle de la diffusion de l’information au public, doivent être bien outillés et formés aux concepts fondamentaux du journalisme sensible aux conflits. Cela dans le seul but de leur permettre de fournir des informations fiables dans le sens de la résolution des conflits. Car cela, poursuit le gouverneur, exige de compétences professionnelles supplémentaires.
Les diffuseurs doivent être conscients de l’impact potentiel de l’information diffusée pour l’opinion publique et ipso facto sur l’évolution des conflits. Les médias sont une force sociale puissante en tant que sources d’information et outil de formation d’opinion. Mais force est de déplorer que l’insuffisance de formation qualifiante pour l’exercice du métier de journalisme constitue un facteur qui affecte dangereusement la diffusion de l’information correcte et fiable qui contribue à l’apaisement des tensions sociales. C’est pourquoi, cette formation de trois jours revêt une importance capitale.
Mieux dans un pays en crise comme le Mali, où la désinformation à tendance à noyer la vérité, de telles formations visant à renforcer les capacités des médias et réseaux sociaux dans le traitement de l’information doivent être multipliées. C’est pour cette raison que l’initiative a été saluée par les participants heureux de pouvoir désormais faire preuve de professionnalisme.
Drissa Togola
Source: Le Challenger