La commission tripartite Mali-UNHCR-Niger s’est réunie, hier, dans un hôtel de la place pour échanger et définir des actions pour le rapatriement volontaire des refugiés maliens vivant au Niger. Cette réunion, 13è réunion du genre, entre dans le cadre du dialogue régional de protection et de recherche des solutions pour le déplacement forcé dans le Sahel.
La rencontre était présidée par le secrétaire général du ministère de la Solidarité et de Lutte contre la Pauvreté, Salifou Maïga, en présence de son homologue du ministre de l’Intérieur, de la Sécurité publique, de la Décentralisation et des Affaires coutumières et religieuses du Niger et président de la commission nationale d’éligibilité au statut des refugiés (CNE) dans son pays, Idder Amadou, et la représentante du Haut commissariat des Nations unies pour les refugiés (UNHCR), Mme Angèle Djohossou. Au cours de la rencontre, les participants ont élaboré un plan de travail actualisé.
La représentante de la UNHCR a souligné que le rapatriement est l’une des solutions, les plus appropriées, dans les situations de déplacements forcés à travers le monde. Selon elle, c’est un processus dont la mise en œuvre repose sur plusieurs principes à savoir : la volonté de retourner, la sécurité et la dignité qui engagent aussi bien les candidats au retour, les pays d’asile, les pays d’origine, le HCR, les autres organisations humanitaires.
Elle a salué l’engagement du gouvernement pour ses efforts de consolidation de la paix et de sécurisation, de réconciliation nationale et d’amélioration des conditions d’accès à la justice.
Mme Angèle Djohossou a rappelé les efforts accomplis par le Mali pour la reconstruction et la réhabilitation des infrastructures administratives et sociales ainsi que la réhabilitation en cours de 34 sites pour améliorer les conditions d’accueil des rapatriés dans 20 communes prioritaires. Elle a aussi reconnu que le gouvernement s’efforce à partager régulièrement avec les pays d’asile les informations sécuritaires et humanitaires dans les zones de retour des réfugiés afin qu’ils prennent des décisions éclairées. Pour Idder Amadou, la session a persmis de passer en revue la situation de nos refugiés vivant au Niger et d’atteindre les objectifs que nos deux pays et le HCR se sont fixés. Il a indiqué qu’à la date du 31 octobre dernier, 57.274 réfugiés maliens vivaient sur le sol nigérien.
Pour faire face à ce phénomène, son pays a décrété, en mars 2017 et cette année l’état d’urgence dans plusieurs départements de Tillabéri et Tahoua. Le peuple nigérien œuvrera sans relâche à rendre agréable le séjour des réfugiés maliens quelle que soit la durée, a-t-il relevé.
« Cette situation de crise est au cœur des politiques publiques au Mali », a déclaré Salifou Maïga en faisant référence au programme d’urgence pour la relance du développement du Nord (PURD), au Plan de sécurisation intégré des régions du Centre (PSIRC) et la Stratégie spécifique de développement des régions du Nord. Il a souligné que ces programmes et projets s’inscrivent dans le cadre de la recherche de solutions définitives par les autorités de concert avec les partenaires, et complètent les autres outils tels que les accords tripartites et l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali. Il a également assuré que le gouvernement est déterminé à mettre en œuvre tous les accords pour sortir de la crise et soulager la population. Le secrétaire général a exhorté les experts de la Commission à faire en sorte que leurs analyses et propositions intègrent les acquis des précédentes éditions et permettent d’asseoir un retour organisé et volontaire des refugiés.
Fatoumata NAPHO