Un code-barres est une représentation graphique d’informations sous forme de lignes parallèles, généralement imprimée sur des étiquettes ou des emballages de produits. Ces lignes parallèles sont des combinaisons de barres noires et blanches qui encodent des données spécifiques.
Les codes-barres sont utilisés entre autres pour la traçabilité des produits. Ils permettent d’automatiser et de faciliter la collecte de données, ce qui réduit les erreurs humaines et accélère les processus.
Les productrices et les structures d’encadrement se plaignent des limites que le manque de traçabilité de la production nationale leur impose. “Nous produisons du sésame, du beurre de karité du pois sucré. Des commerçants de pays voisins viennent acheter, et devant nous, les ensachent sous le label made in…, de leur pays, alors qu’il s’agit de produits de notre terroir”, explique Fatoumata Koné, une transformatrice de pois sucré venu de Koutiala et membre d’un regroupement soutenu par Helvetas.
“La traçabilité des produits agricoles fait référence à la capacité de suivre le parcours d’un produit agricole depuis son origine jusqu’à sa destination finale. Cela implique de connaître l’ensemble du processus de production, de transformation, de distribution et de vente d’un produit agricole donné. La traçabilité des produits agricoles est essentielle pour garantir la sécurité alimentaire, la qualité des produits, la gestion des rappels en cas de problème, la conformité aux réglementations, et elle permet également d’établir la confiance des consommateurs”, explique un membre de l’encadrement paysan.
Aujourd’hui, pour les questions de sécurité alimentaire justement, et de confiance, il est important, soutient notre interlocuteur, de connaître l’origine du produit agricole, y compris la ferme ou la parcelle agricole d’où il provient. L’historique complet, depuis la production jusqu’à la distribution, est enregistré pour chaque lot de produits, ce que le code-barres permet.
La mise en place d’un système de traçabilité efficace des produits agricoles nécessite une collaboration entre les producteurs, les transformateurs, les distributeurs, les régulateurs gouvernementaux et les entreprises de technologie de l’information. Des avancées technologiques telles que les bases de données informatisées, les systèmes de suivi des produits et les codes-barres ont grandement facilité la mise en œuvre de la traçabilité des produits agricoles. Cela contribue à améliorer la sécurité alimentaire, la qualité des produits et la transparence dans l’industrie alimentaire.
Un pays n’a pas de code-barres en tant que tel, mais il peut mettre en place un système de codage ou d’étiquetage unique pour les produits qui sont soit produits soit vendus sur son territoire. Ce système permet d’identifier de manière distincte les produits originaires de ce pays ou produits selon ses normes spécifiques.
Un exemple célèbre de système d’identification de produits lié à un pays est l’Indication géographique protégée (IGP) de l’Union européenne, qui attribue des labels spécifiques aux produits alimentaires et agricoles provenant de régions géographiques particulières.
La mise en place d’un système de traçabilité nécessite des infrastructures, des ressources et des efforts coordonnés, ce qui peut parfois être un défi pour les pays en développement.
Cependant, la traçabilité des produits agricoles peut être réalisée sans nécessairement utiliser des codes-barres. D’autres méthodes de suivi et de traçabilité comme l’enregistrement manuel des données, l’utilisation de formulaires papier, ou même l’identification visuelle des produits, peuvent être employées lorsque les ressources technologiques sont limitées.
Aujourd’hui, dans tous les cas, il est indispensable que le Mali développe son commerce par la formation des agriculteurs et des acteurs de la chaîne d’approvisionnement sur l’importance de la traçabilité et sur les méthodes de collecte de données.
Le gouvernement devrait surtout investir dans l’infrastructure technologique nécessaire pour prendre en charge les systèmes de traçabilité, y compris les scanners de codes-barres, les bases de données informatisées, et les systèmes de gestion de l’information. Nous devons également travailler en étroite collaboration avec des organisations internationales, des ONG, et d’autres partenaires pour obtenir un soutien technique et financier pour la mise en place de systèmes de traçabilité.
Alexis Kalambry
Source : Mali Tribune