Après neuf ans de présence au Mali, le retrait des soldats du pays est annoncé en février 2022. Ce désengagement, étalé sur six mois, nécessite le démontage et lacheminement du matériel par voie aérienne et routière. Un défi logistique dans lequel nous vous proposons de vous immerger.
“Un calme inhabituel règne sur la plateforme opérationnelle désert (PFOD) de Gao. Le sifflement familier des véhicules de lavant blindé (VAB), le claquement des ridelles des Renault GBC 180 et le vacarme des hélicoptères Tigre, Gazelle et Caïman se font plus rares. Les logements des groupements tactiques désert (GTD) et des équipes médicales avancées ont été démontés.
Sur les bastion walls, les oeuvres représentant les insignes des précédents mandats sont recouvertes dune épaisse couche de peinture noire. Les plaques situées sous le mât des couleurs ont été enlevés. Plus loin, le dernier hangar abritant les hélicoptères a perdu sa toile et attend dêtre retiré. La fermeture de la plus grande base française dAfrique de lOuest touche bientôt à sa fin.”
Le 15 août, le dernier élément français de lopération BARKHANE a traversé la frontière entre le Mali et le Niger. Plus tôt dans la nuit, la Plateforme opérationnelle désert (PfOD) de Gao, principale base de lopération au Mali, a été rétrocédée aux Forces armées maliennes (FAMa).
La PfOD de Gao a été créée en 2013, après la libération de la ville par lopération SERVAL. Pendant 9 ans, elle a servi de point dappui principal aux opérations de lutte contre les Groupes armés terroristes (GAT). Cette PfOD était la plus grande base militaire française en Afrique. En mesure dhéberger jusquà 3 000 militaires, elle comprenait une piste aérienne, de vastes zones techniques pour le stockage des munitions, la logistique et la maintenance de matériels terrestres et aérocombat. Son ancrage central à Gao a permis lintégration permanente de tous les partenaires dans la lutte contre le djihadisme au Sahel.
Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération BARKHANE a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays d’Afrique de l’Ouest. Elle regroupe environ 3 000 militaires qui, dans une logique de co-construction, ont pour mission de lutter contre les groupes armés terroristes en coordination avec nos partenaires africains et internationaux mobilisés dans ce combat.