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Comment la NSA espionne le monde ?

Les Présidents français sont loin d’être les seuls à être espionnés par la NSA : les entreprises et les particuliers aussi. Mais comment l’agence de renseignement américaine s’y prend-elle ? Décryptage.

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Si l’en était encore besoin, les révélations mardi par Libération et Mediapart des écoutes, par la NSA, des trois derniers Présidents français – Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande −entre 2006 et 2012, sont venues rappeler à quel point nul n’est à l’abri des « grandes oreilles » de l’agence de renseignement américaine.

Mais quels sont les procédés utilisés par la NSA pour espionner les communications des chefs d’États, des dirigeants d’entreprises ou de simples particuliers ?  Depuis l’affaire Snowden en 2013, et les multiples révélations qui ont suivi, on commence à en avoir une petite idée.

Le système Echelon

Il s’agit du plus ancien et du mieux connu des réseaux de surveillance des télécommunications à la disposition de la National Security Agency (NSA).

Mis en place au milieu des années 70, le système Echelon repose sur une dizaine de grandes stations d’interception situées aux États-Unis, au Royaume-Uni, au Canada, en Australie ou encore en Nouvelle-Zélande (surnommées les « grandes oreilles» de la NSA) et une centaine de satellites.

Il permet à la NSA d’intercepter les communications téléphoniques, les fax, les courriers électroniques et les données transitant via lessatellites de télécommunications, les ondes radios ou les réseaux cellulaires.

Déjà très sophistiqué, Echelon est capable de dénicher parmi les millions de messages interceptés « ceux qui contiennent desadresses ou des mots-clés préprogrammés » comme terrorisme, drogue, Daesh ou État islamique par exemple.

Des stations d’écoute dans les ambassades ? 

D’après le quotidien allemand Der Spiegel, le Special Collection Service (CSC), une unité conjointe de la NSA et la CIA, disposerait également de plus petites stations d’espionnage des télécommunications dissimulées sur le toit de 80 de ses ambassades dans le monde, dont celles de Paris et Berlin.

Déjà suspectées d’être à l’origine de la surveillance du portable de la chancelière allemande Angela Merkel, ces stations pourraient également être à l’origine des écoutes de Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande, selon Libération.

« Recouverte d’une bâche spéciale laissant passer les signaux électromagnétiques, peinte avec des fenêtres en trompe-l’œil afin de la dissimuler aux regards suspicieux », celle de Paris, qui occuperait tout le « dernier étage » de l’ambassade américaine, place de la Concorde, serait « idéalement située », d’après le quotidien, pour espionner les conversations de l’Élysée, qui se trouvent à quelques centaines de mètres. Mais aussi les ministères des Affaires étrangères, de la Défense, de l’Intérieur, de la Justice, de l’Assemblée Nationale, et plusieurs autres ambassades.

Les « grandes oreilles» de la NSA sont loin d’être le seul moyen à la disposition de l’agence américaine.

Ainsi, d’après les révélations de plusieurs journaux, dont Der Spiegel, le Guardian et le Süddeutsche Zeitung, la NSA aurait conclu des partenariats avec plusieurs pays (dont le Mexique et l’Allemagne), mais aussi des opérateurs téléphoniques et internet(notamment en Grande-Bretagne, aux États-Unis et au Brésil), leur permettant d’accéder à leurs réseaux et d’y collecter des données.

Depuis 2005, l’agence de renseignement disposerait également d’un sous-marin capable d’intercepter les données transitant par les câbles de télécommunication sous-marins entre les continents.

Mais aussi de groupes comme Google, Apple ou Facebook 

Le programme Prism est un autre rouage important du dispositif de surveillance d’internet de la NSA. Révélé en en juin 2013 par leGuardian et le Washington Post, ce programme consiste en une série de partenariats passés avec des géants d’Internet, dont Google,Microsoft, Apple, Facebook, et Yahoo.

D’après les deux quotidiens, l’agence de renseignement américaine disposerait depuis 2007 d’un « accès direct » à leurs serveurs et aux données de leurs utilisateurs. Les neuf groupes cités ont démenti avoir connaissance d’un tel programme. Assurant, au contraire, ne remettre des données à la NSA qu’au cas par cas et uniquement sur requête judiciaire.

XKeyScore, la clé de voûte du système 
 

Toutes ces sources d’informations − et sans doute d’autres dont on n’a pas connaissance − viennent alimenter XKeyScore, une sorte de moteur de recherche extrêmement perfectionné, véritable pierre angulaire du système.

D’après le Guardian, qui a révélé son existence en juillet 2013, à partir d’un document fourni par Edward Snowden, cet outil permettrait aux agents de la NSA de faire des recherches dans des bases de données contenant notamment « les mails, l’activité sur les réseaux sociaux et l’historique de navigation » de « millions d’internautes »…

Une infime partie des données surveillées ?

Seule consolation, étant donné la masse de données collectées, celles-ci ne sont conservées par la NSA que « trois à cinq jours ». L’agence de renseignement américaine affirme par ailleurs que seule une infirme partie des données transitant via Internet sont surveillées.

« La NSA ne touche que 1,6% des informations circulant chaque jour sur Internet. Et sur ces 1,6%, seuls 0,025% de ces données sont analysés par nos équipes. Au total, seul 0,00004% du trafic Internet est analysé par la NSA », affirme ainsi l’agence dans un document publié après l’affaire Snowden en août 2013.

Des pratiques du passé ?

Malgré tout, en janvier 2014, Barack Obama avait annoncé une série de mesures visant à réformer les pratiques de la NSA. Le président américain s’était notamment engagé : à ne plus stocker de données concernant des citoyens américains, et à ne plus surveiller les citoyens étrangers ou espionner « les communications des dirigeants de nos alliés proches et de nos amis » « à moins que notre sécurité nationale soit en jeu ».

Au lendemain des révélations de Libération et Mediapart, d’après l’Elysée, Barack Obama a redit « sans ambiguïté son engagement ferme d’en terminer avec les pratiques qui ont pu avoir lieu dans le passé et qui étaient inacceptables entre alliés ».

Malgré tout, le gouvernement français a décidé d’envoyer deux hauts responsables de ses services de renseignements « dans les jours qui viennent » aux États-Unis pour s’assurer que ses engagements sont « vérifiés, respectés et appliqués ».

 

Source: lanouvellerepublique.fr

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