Rome, 15 octobre (AMAP) Le ministre commissaire à la Sécurité alimentaire, Kassoum Denon, a sollicité, lundi, au siège de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), à Rome, en Italie, les bailleurs de fonds pour une mobilisation accrue aux côtés du Mali et de la Région sahélienne.
« C’est de notre responsabilité commune, de nous mobiliser pour assurer une sécurité alimentaire durable à nos populations, car, cela demeure une priorité politique de premier plan. Pour le Mali, la sécurité alimentaire est un enjeu fondamental, voire vital », a déclaré M. Denon devant la 46è session du Comité de la sécurité alimentaire mondiale, dans la capitale italienne où, avec l’ambassadeur Aly Coulibaly, il représente le Mali.
La rencontre de Rome regroupe les organismes du système des Nations unies, notamment le Programme alimentaire mondial (PAM), la FAO, le Fonds international pour le développement alimentaire (FIDA et tous les intervenants du secteur de la sécurité alimentaire et nutritionnelle à travers le monde. Elle vise à faire l’état des lieux de la sécurité alimentaire dans le monde, de développer des solutions adaptées aux différentes régions du monde. Elle vise, surtout, à mobiliser les bailleurs de fonds autour des pays durement frappés par l’insécurité alimentaire et nutritionnelle.
« Du haut de cette tribune, je voudrais, surtout, lancer un appel pressant à tous les partenaires au développement des pays du Sahel. En effet, soutenir la sécurité alimentaire dans nos pays, c’est soutenir la paix, c’est, surtout, soutenir la lutte contre le terrorisme, le djihadisme et l’obscurantisme. Car, c’est dans le rang de ces populations vulnérables, en quête de leur survie que les terroristes recrutent. D’où la nécessité, d’une forte mobilisation de tous, afin d’intégrer pleinement les dimensions de sécurité alimentaire et nutritionnelle dans les programmes et projets de développement en faveur de nos pays », a-t-il lancé.
Le thème de cette présente :« Accélérer la réalisation de l’ODD 2 pour atteindre tous les objectifs de développement durable » est assez révélateur des challenges du Mali, en matière de sécurité alimentaire. Le ministre commissaire Denon a, ainsi, dépeint la situation alimentaire du Mali et du Sahel, qui, selon lui, est caractérisée par 20 à 30% des ménages qui sont en insécurité alimentaire et 70% des populations pauvres qui dépendent du marché pour se nourrir.
Il a rappelé que face à cette situation particulière, le gouvernement du Mali, à travers le Commissariat à la sécurité alimentaire (CSA) a engagé un vaste programme de distribution alimentaire gratuite sur toute l’étendue du territoire. Ce plan de réponse a permis une distribution spéciale gratuite de 8000 tonnes de céréales dans les Régions au Centre du Mali. En outre, 13.000 tonnes de céréales ont été gratuitement distribuées dans les zones à risques d’insécurité alimentaire identifiées par le Système d’alerte précoce (SAP) et 4049 tonnes distribuées, en partenariat, avec le Programme alimentaire mondial (PAM) dans les Régions dans le Nord du Mali
« Cependant, a-t-il soutenu, malgré cette mobilisation exceptionnelle de l’Etat, les difficultés alimentaires dans certaines zones restent constantes et la menace d’insécurité alimentaire plane sur plus de 3 millions de personnes au Mali ».
Le ministre commissaire a saisi l’occasion du comité pour rendre un hommage mérité aux partenaires du Dispositif national de sécurité alimentaire (DNSA) du Mali notamment la FAO, le FIDA, le PAM, l’Union européenne (UE), les coopérations suisse, nipponne, italienne, chinoise etc. qui accompagnent le Mali.
Kassoum Denon a indiqué que cet accompagnement constant de nos partenaires, constitue un véritable motif d’espérance pour nos populations. « Grâce à cette synergie d’action, mon pays vient d’adopter la Politique nationale de sécurité alimentaire et nutritionnelle (PolNSAN) qui constitue, désormais, l’unique cadre de référence du Mali en la matière et qui fédère tous les acteurs intervenants dans le domaine », a-t-il dit.
Il a plaidé pour la mobilisation des partenaires pour un financement conséquent de cette politique dont le budget est évalué à près de 2.700 milliards de Fcfa, soit 4,5 milliards de dollars US, « afin de permettre au Mali de lancer une véritable lutte contre l’insécurité alimentaire et la malnutrition, mais, surtout développer la résilience des zones les plus vulnérables de notre pays ».
Cette PolNSAN adoptée par le gouvernement, en mai dernier, a pour objectif global « d’assurerla sécurité alimentaire de la population, améliorer l’état nutritionnel des couches les plus vulnérables et leurs capacités de résilience dans le cadre de la perspective du Cadre pour la relance et le développement durable au Mali (CREDD), d’atteindre les objectifs de développement durable (ODD) du Mali d’ici 2030 ». « Ce quicadre, parfaitement, avec le thème de la présente session », a souligné M. Denon.
MD (AMAP)