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Combats meurtriers à Ténenkou entre armée et rebelles touaregs

Ténenkou, à une centaine de kilomètres à l’ouest de Mopti, a été le théâtre de violents affrontements entre l’armée malienne et des rebelles du CMA, mardi 5 mai. C’est la quatrième attaque de ce type depuis la prise de Ménaka par le Gatia, une milice pro-gouvernementale, fin avril, tandis que les tractations s’intensifient à Bamako pour parvenir à la signature effective des accords d’Alger, prévue le 15 mai.

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Le calme est revenu dans la localité malienne de Ténenkou, après de violents combats qui y ont éclaté le matin entre l’armée malienne et des combattants rebelles de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), dont est membre le MNLA. Selon un communiqué du gouvernement malien, il y a eu « un mort et trois blessés » du côté des forces gouvernementales et « dix morts et plusieurs blessés » chez les assaillants.

Les combattants de la CMA ont lancé leur attaque sur cette ville située à 100 kilomètres à l’ouest de Mopti, dans le centre du pays, vers 5h du matin (TU). L’armée malienne est parvenue à les repousser en milieu de journée.

Tractations à Bamako

Ténenkou est la quatrième ville à être attaquée par les rebelles touaregs de la CMA depuis le 28 avril, date de la prise de Ménaka par le Gatia, un groupe armé progouvernemental. Une dégradation de la situation sécuritaire qui intervient à moins de dix jours de la cérémonie de signature de l’accord de paix d’ Alger, prévue à Bamako le 15 mai. Bamako, où l’activité diplomatique est de plus en plus intense et où d’intenses tractations sont en cours pour que soit maintenue la date du 15 mai pour la signature des accords de paix d’Alger.

Des invitations ont déjà été adressées à plusieurs chefs d’Etat, notamment de la sous-région. Mais la mission de l’ONU et les autres membres de la communauté internationale s’arrachent les cheveux pour obtenir un cessez-le-feu entre les belligérants. Les événements de Ténenkou prouvent que ce n’est pas gagné d’avance.

Ménaka et Kidal au centre des débats

Kidal est aujourd’hui au centre des préoccupations. Mohamed ag Intallah, chef de traditionnel de la tribu touarègue des Ifoghas de Kidal qui a succédé à son père décédé en fin d’année dernière, séjourne actuellement à Bamako, où il enchaîne les réunions. Celui qui s’est déclaré opposé au principe de l’Indépendance du nord du Malimultiplie les rencontres pour apaiser la situation.

Reste le cas de la ville de Ménaka, qui demeure un véritable casse-tête depuis que le Gatia et ses alliés ont chassé des lieux le MNLA, le 28 avril dernier. Parmi les solutions, certains préconisent le départ du Gatia et plaident pour que la sécurité de la ville soit confiée aux Casques bleus de l’ONU. D’autres, à Bamako, évoquent également la possibilité de laisser la ville aux mains de l’armée malienne. Une option qui n’a pas l’aval de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA).

Les humanitaires se préparent à de nouveaux combats

La reprise des combats dans le centre et le nord du Mali, et la crainte d’une dégradation à venir de la situation sécuritaire mobilise également les acteurs de l’urgence humanitaire. C’est le cas de l’ONG Alima, qui fournit des soins médicaux d’urgence dans la région de Tombouctou, notamment à Goundam et à Diré, où ont lieu certaines des dernières attaques des groupes rebelles.

Olivier Van Eyll, coordinateur général d’Alima au Mali, a décidé d’activer un plan d’afflux de blessés de manière préventive. « La zone de Goundam, en particulier du nord de Goundam, pourrait être très sensible. Il pourrait y avoir des combats qui amènent des blessés », explique l’humanitaire.

Alima dispose déjà de matériels et de personnels médicaux sur place, mais prévoit de renforcer ces moyens. « Dans les deux centres de santé de référence, il y a un plateau chirurgical de base qui existe depuis le début de la crise. On a des anesthésistes et des médecins à tendance chirurgicale, et on est en train de prévoir d’envoyer – cette semaine – un renfort de chirurgiens, pour la prise en charge des blessés. »

Prise en charge des blessés compliquée

Entre les attaques des rebelles, la menace des terroristes jihadistes et celle des bandits de grand chemin qui sillonnent la zone, le travail des humanitaires est pour le moins compliqué. La principale difficulté est le transport des blessés, la rapidité avec laquelle il est pris en charge. L’enjeu, c’est « comment le blessé passe du village au centre de santé communautaire, puis du centre communautaire au centre de santé de référence et ensuite arrive à l’hôpital », expose Olivier Van Eyll.

Sur le terrain, les ONG font comme elles peuvent. « Il y a quelques jours, on a dû transférer quatre blessés de Goundam vers Tombouctou. On a dû le faire en pinasse, en pirogue. Ça a pris six heures… Ce n’est pas l’idéal pour un blessé, mais le blessé est d’abord stabilisé et ensuite on le transfert en pirogue. »

SOURCE : RFI

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