“Nous attendons que cette affaire soit clôturée et en ce moment nous allons poursuivre nos détracteurs pour dénonciation calomnieuse”
Accusé de détournement de fonds de la part des individus malintentionnés, le premier vice-président de la Fédération malienne de judo, Colonel Abdoulaye Kéïta, nous a accordés une interview dans laquelle il répond aux détracteurs de la fédération, parle des défis majeurs qu’il compte relever pour le mandat en cours, des difficultés auxquelles la fédération est confrontée et ses relations avec le Comité national olympique et sportif du Mali (CNOSM).
Aujourd’hui-Mali : Aujourd’hui, comment se porte le judo malien ?
Colonel Abdoulaye Kéïta : Le judo malien se porte tant bien que mal parce qu’il fut un moment où tout le monde était frappé par la maladie à coronavirus (Covid-19), cela a beaucoup influé sur les activités du judo et puis le pays connait également une instabilité qui fait que les plus hautes autorités sont engagées pour la restauration de la paix. Tout cela a un impact sur le développement du judo. Malgré cela, la discipline se porte tant bien que mal, nous déployons beaucoup d’effort pour encadrer les jeunes afin que nos activités se passent dans les conditions idoines, mais dans les grandes difficultés.
Quels sont les défis majeurs que vous comptez relever pour le mandat ?
Lors du dernier Conseil National de la Fédération malienne de judo, nous avons élaboré un Plan d’Action que nous sommes actuellement en train de mettre en œuvre. À titre d’illustration, nos activités se font mensuellement avec l’accompagnement du Moov Africa Malitel.
De passage, je salue la bienveillance du président du Comité National Olympique et sportif du Mali (CNOSM), Habib Sissoko qui a bien voulu démarcher Moov Africa Malitel afin que toutes les fédérations sportives puissent souffler financièrement parce que sans argent c’est impossible de mener les activités. Avec ces financements, nous arrivons à exécuter tous nos programmes.
Le bureau actuel s’attèle à l’émancipation du judo et son élargissement de la première région jusqu’à la dernière région du pays. Cela est notre credo et nous nous battons pour que nous puissions décrocher des médailles à l’extérieur.
La Fédération malienne de judo est accusée de détournements de fonds. Quand en est-il ?
Vous savez, lorsque vous réunissez les gens, les points de vue ne sont jamais les mêmes. Du coup, il y a des contents et des mécontents. À l’issue de notre dernier Conseil national, il y a des gens qui n’ont pas pu rentrer dans le bureau. Ils ont essayé de former un conglomérat dénommé “Association des judokas pour l’émergence”. Ils se sont réunis pour dire que le judo malien est dans une grande difficulté financière et qu’il y a eu un détournement de plus de 100 millions de FCFA. En plus de cela, ils ont commencé à salir les membres du bureau fédéral avec l’accompagnement de certaines têtes brûlées. C’est eux qui ont rédigé cette plainte à adresser à Monsieur le Procureur de la République près du Tribunal de grande instance de la Commune III.
Quand le juge est saisi d’un réquisitoire introductif, il ne peut que saisir les services d’enquête. Le Procureur s’en est saisi et il a envoyé le dossier au Pôle économique et financier. Nous sommes dans cette affaire il y a plus d’une année et c’est maintenant que les membres du bureau fédéral ont commencé à être convoqués notamment le président, la présidente de la Commission d’organisation, l’ancienne présidente de la Commission d’organisation, la trésorière générale, le secrétaire général. Beaucoup de gens ont été convoqués à ce niveau pour s’expliquer autour de cela, mais le bien-fondé de la chose, ce que l’État ne donne pas d’argent aux fédérations sportives.
Comment les fonds de la Fédération malienne de judo sont gérés ?
L’argent du financement des compétitions du judo vient du Moov Africa Malitel à travers le Comité national olympique et sportif du Mali (CNOSM). Les fonds sont mobilisés au niveau du CNOSM qui les met à la disposition des fédérations afin de mener leurs activités. Les fonds du sponsoring avec Moov Africa Malitel sont déposés au niveau de la comptabilité du CNOSM.
Au niveau de la Fédération malienne de judo, nous nous réunissons pour dégager l’activité mensuelle qui peut concerner une coupe ou un tournoi. Ce sont ces activités qui sont menées à travers le pays. En plus de cela, il y a des sorties à l’extérieur. Souvent, nous sommes épaulés par le président du CNOSM.
Avant chaque compétition, nous déposons un devis au niveau de la comptabilité du CNOSM et le montant arrêté est mis à la disposition de la fédération pour mener l’activité. Une fois que l’activité est terminée, nous ressemblons les justificatifs pour être remis à la comptabilité. Maintenant, pour avoir droit à un autre financement par rapport à une autre activité à mener, tant que ces justificatifs ne répondent pas aux critères, cette fédération n’aura pas droit à un autre financement afin de mener une autre activité. Dans de telles situations, comment nous pouvons parler de détournement ? C’est des gens qui ont pensé qu’au sein de la fédération, il y a à boire et à manger. Je dis en la matière, il n’y a pas de délit, ni de crime commis et puis le fonds en question ne vient pas de l’État. C’est pour vous dire qu’il n’y a jamais eu de détournements à la fédération. Nos fonds sont gérés dans la plus grande transparence.
Aujourd’hui, Moov Africa Malitel trouve que la gestion de ces fonds est saine et le CNOSM ne nous reproche rien. Par ailleurs, nous sommes félicités par nos partenaires y compris le CNOSM. Comment des individus se lèvent parce qu’ils ne sont pas rentrés dans le bureau fédéral, alors ils extrapolent une plainte pour attaquer les membres du bureau fédéral. Nous aussi nous attendons que cette affaire soit clôturée avec un avis de classement sans suite et en ce moment, nous aussi, allons les poursuivre pour dénonciation calomnieuse.
Quelles sont les difficultés auxquelles vous êtes confrontés ?
Aujourd’hui la Fédération malienne de judo est confrontée à une difficulté financière parce que, qui dit sport, dit financement. Sans argent, vous ne pouvez rien faire. Le Comité national olympique et sportif du Mali (CNOSM) fait de son mieux, mais l’État ne nous accompagne pas. Ce que le CNOSM met à notre disposition n’est pas suffisant. C’est pourquoi, j’ai personnellement démarché des sponsors en dehors du Moov Africa Malitel afin que nous puissions bien tenir certaines de nos activités. Il s’agit de Z-For Mining et ADO Equipement. C’est des initiatives comme cela que nous sommes en train de voir c’est-à-dire comment nous pouvons aller vers d’autres sponsors différents de Moov Africa Malitel pour que nous puissions tenir plus d’activités et mettre les jeunes athlètes en jambe.
Parlez-nous de vos relations avec le Comité national olympique et sportif du Mali (Cnosm) ?
Vous savez, franchement le président du CNOSM est une personne digne de confiance, un bon partenaire, généreux et sociable. Il prend tellement de coups, s’il tenait compte de cela, il ne ferait pas de bien pour quelqu’un. C’est lui qui a démarché le Moov Africa Malitel et le PMU-Mali pour que ces deux entités puissent appuyer les fédérations sportives nationales afin qu’elles puissent tenir des activités. L’homme qui prend une telle décision, c’est Dieu seul qui peut lui payer. Avec le CNOSM, nos relations sont au beau fixe. Nous souhaitons que le Bon Dieu donne une très bonne santé et une très longue vie au président Habib Sissoko afin qu’il puisse continuer à accompagner le sport malien.
Si vous aviez un message à lancer au monde du judo, lequel serait-il ?
Je dirais au monde du judo de s’unir parce que ce n’est que dans la cohésion que le but recherché est atteint. Dans la division, nous ne nous gagnerons rien, nous qui sommes au niveau du bureau fédéral, nous sommes tous d’un certain âge. Nous avons l’obligation morale d’accompagner nos enfants, nos petits-enfants pour que la médaille d’Or tant recherchée depuis des années puisse venir au Mali. J’appelle les jeunes gens à serrer la ceinture afin qu’ils puissent nous amener cette médaille tant attendue.
Réalisé par Mahamadou Traoré
Source: Aujourd’hui-Mali