À l’occasion de la commémoration du 09 juillet 2021, journée sans armes, le Secrétariat Permanent de Lutte contre la Prolifération des Armes Légères et de Petits Calibres a animé une conférence de presse à son siège. L’objectif de cette rencontre était de sensibiliser une fois de plus le public sur le danger de la circulation des armes légères et de petits calibres tout en invitant les médias à s’associer à la cause pour un Mali en sécurité.
Animée par le colonel Major Nema Sagara, Secrétaire Permanente de Lutte contre la prolifération des Armes Légères et de Petits Calibres (ALPC), cette conférence consiste à sensibiliser le public sur le danger de la circulation des armes légères et de petits calibres. Selon elle, la circulation des armes n’est pas un phénomène nouveau dans le monde encore moins au Mali, notamment dans le Sahel. «Dans le monde entier, ce sont de millions d’armes qui circulent illicitement aux mains des civils. Pour notre part, le sahel est devenu un creuset d’armes et le Mali, notre pays, n’échappe pas au phénomène », souligne-t-elle.
Pour le colonel Major Nema Sagara, le Mali, berceau des grands empires et de royaumes guerriers, a toujours connu la présence d’armes dans les familles. Des armes qui, avance-t-elle, généralement ne présentaient pourtant pas de menaces, car les détenteurs n’avaient aucune autre arrière-pensée que de manifester leur virilité. «Ces armes constituaient un prestige pour la famille. Il s’agissait essentiellement d’armes de chasse », ajoute-t-elle.
Un phénomène, selon elle, désormais révolu avec la détérioration de la situation sécuritaire du Mali. «Mais, depuis bien des années, avec les rebellions successives et à partir de 2011, avec la crise Libyenne et 2012 avec la crise que connait le Mali, la possession d’armes par les civils, dont les armes de guerre, c’est-à-dire des armes réservées uniquement à nos forces de défense et de sécurité, est devenue un phénomène courant avec la prolifération des milices et des groupes d’autodéfense pour se défendre contre les groupes armés terroristes. Aussi, ces armes sont venues raviver tous les anciens conflits inter et intracommunautaires », précise-t-elle.
Le secrétariat reste déterminé !
Pour sa part, le Secrétariat permanent de la lutte contre la prolifération des ALPC, composé essentiellement de militaires et de civils, entend s’engager à lutter contre le fléau tout en multipliant les actions de sensibilisation et de plaidoyer. «Nous nous attelons à lutter contre le phénomène à travers des séances de sensibilisation des communautés sur le danger des armes ; l’encadrement des artisans fabricants d’armes ; l’appui du gouvernement à disposer d’instruments juridiques pour le contrôle des armes et même la bonne gestion des stocks nationaux d’armes ; l’incitation des communautés à se débarrasser volontairement de leurs armes ou à les régulariser par l’obtention de permis de port d’armes », ajoute le colonel Major Nema Sagara.
Des tâches bien difficiles estime-t-elle. Aussi, elle tient à préciser : «Nous savons que notre tâche n’est pas du tout facile avec la généralisation de l’insécurité. Mais, nous avons foi et confiance que si tout le monde comprenait notre message et allait dans le sens de nos recommandations, le Mali va se défaire de ces armes qui circulent illicitement et il fera bon vivre entre nous au sein des communautés comme jadis cela l’a toujours été au Mali. »
Pour ce faire, le secrétariat permanent sollicite l’accompagnement des médias pour plus de sensibilisation afin de minimiser la prolifération des armes légères et de petits calibres.
Amadou Kodio
Source : Afrikinfos- mali