Le collectif des groupements professionnels et conseils Patronaux de régions membres du Conseil national du patronat du Mali a récusé le samedi 20 août 2022 l’Administration provisoire pour avoir violé son mandat en tripatouillant les textes du Conseil national du patronat. Ainsi en lieu et place de cette structure, ledit collectif annonce la mise en place d’un collège transitoire. « Au lieu de trouver une solution à la crise au sein du secteur privé, l’Administration provisoire est en train un de créer fâcheux précédent », a prévenu Omar DIOUARA porte-parole du collectif des groupements professionnels en conférence de presse le samedi dernier.
L’objectif de cette sortie médiatique était de dénoncer l’Administration provisoire pour avoir échoué à ramener la stabilité au sein du Conseil national du patronat et annoncer la constitution d’un collège transitoire.
Ce collectif regroupant 26 regroupements professionnels est né suite au constat de violation des textes du CNPM par les membres de l’Administration provisoire accusés d’outrepasser leur mission.
Dans sa déclaration lue par la vice-présidente Mme SIMPARA Aïssata KEITA, le collectif reproche ainsi aux membres de l’Administration provisoire de s’arroger « le droit d’être un organe indépendant en faisant fi des deux listes qui les avaient instituées lors de l’Assemblée générale extraordinaire du 2 avril 2022 avec un mandat clair ».
Au lieu d’assurer la gestion courante du CNPM, d’élaborer et adopter un règlement électoral en vue de l’organisation des élections correctes, les membres de cette Administration provisoire sont incriminés par le collectif d’entreprendre des actions délibérées « de manipulation et de tripatouillage des statuts et règlements intérieurs du CNPM en excluant des membres de droit pour se maintenir à la tête du CNPM en organisant très prochainement un simulacre d’élection dont le résultat est connu d’avance.»
Dans sa note, le collectif est revenu aussi sur la décision de ses membres qui ont claqué la porte lors de l’Assemblée générale extraordinaire du 13 août dernier qui s’est transformée en un spectacle des maîtres du jour érigé en club, une première dans l’histoire du CNPM.
Lors de cette Assemblée, l’Administration provisoire a procédé au forcing et l’abus en vue de l’adoption des textes qui ne relèvent pas pour autant de son mandat, a dénoncé le collectif.
« Par ces agissements, l’Administration provisoire du CNPM s’est décrédibilisée. Elle a échoué dans l’accomplissement de sa mission en violant le protocole d’accord transactionnel homologué par la Cour d’appel de Bamako le 13 juin 2022 », relevons dans la déclaration du collectif qui affirme n’avoir plus confiance à l’Administration provisoire. C’est pourquoi il déclare récuser les 16 membres de ladite structure.
« Elle est en passe de créer un conflit beaucoup plus grave que celui pour lequel ils ont été désignés pour résoudre en ramenant la confiance et la cohésion au sein du CNPM », alerte le collectif.
Alors en lieu et place de l’Administration provisoire, le Collectif des groupements professionnels et conseils Patronaux de région membres du Conseil national du patronat du Mali (CNPM ) a décidé de la mise en place d’un collège transitoire paritaire de 11 membres dont 5 désignés par chaque partie et présidé par un président neutre choisi de commun accord ou par le tribunal territorialement compétent sur une liste de personnalités du secteur privé dont la probité morale est incontestable.
Ce collège transitoire paritaire sera chargé d’élaborer un règlement électoral et d’organiser une Assemblée générale élective inclusive, crédible, transparente et consensuelle, dans un délai de 90 jours, sur la base d’une liste électorale reconstituée et conformément aux dispositions de l’article 12 des statuts du CNPM.
« Il s’agit pour nous aussi de rectifier la trajectoire de l’administration provisoire si nous voulons ramener la paix au sein du secteur privé malien », a expliqué Omar DIOUARA.
PAR SIKOU BAH
Source : Info-Matin