Le comité syndical du Centre national d’appui à la lutte contre la maladie (CNAM) observe depuis le 30 août dernier une grève illimitée. La raison de ce débrayage est l’arrestation du secrétaire général du comité syndical, Sidiki Djiré, et 5 autres protagonistes de l’affaire de la démolition des 309 concessions de Kalabambougou en fin juillet. L’affaire avait entrainé une visite inopinée du ministre de la Justice, des Droits de l’Homme sur le terrain (voir l’Essor du 6 août) et des conséquences en cascade jusqu’à des condamnations judiciaires.
Les syndicalistes protestent contre l’incarcération de leurs camarades à la Maison centrale d’arrêt de Bamako. Ils sont décidés à ne reprendre le service qu’après la libération de leurs militants.
Il faut rappeler que depuis le 8 août dernier, les syndicalistes du CNAM alternent assemblées générales d’information, sit-in et grèves pour attirer l’attention sur le sort de leurs camarades emprisonnés. Toutes les démarches entamées pour la libération de ceux-ci sont restées vaines. Décidé à ne pas lâcher ses militants, le syndicat a lancé le 15 août un préavis de grève illimitée à compter du 30 août. Sur initiative du ministre du Travail, de la Fonction publique et des Relations avec les Institutions et en collaboration avec les syndicalistes, une commission de conciliation a été mise en place. Mais les efforts accomplis sous l’égide de cette commission pour amener les syndicalistes à reconsidérer leur position n’ont pas abouti.
Ils sont alors allés en grève. Et depuis le 30 août, le service minimum est de rigueur au Centre national d’appui à la lutte contre la maladie. Sur place, le visiteur peut constater que des équipes d’astreinte sont présentes pour donner des soins aux malades hospitalisés.
Le directeur général de l’établissement, le Pr Samba Ousmane Sow, confirme que le service minimum est bien assuré pour la surveillance des cas suspects de fièvre hémorragique à virus Ebola. Il a rappelé que des efforts sont aussi déployés pour administrer des soins aux malades hospitalisés au centre. Notre interlocuteur reconnaît cependant que la grève empêche les consultations externes.
Le directeur général du CNAM rappelle que l’administration ne peut pas empêcher l’exécution d’un mot d’ordre de grève. « Nous continuons à chercher les voies et moyens pour concilier les positions, afin de ramener la quiétude dans l’établissement », indique Samba Ousmane Sow en relevant que les protocoles de recherche sont en train d’être exécutés, conformément à l’éthique et à la rigueur scientifique, requises en la matière.
Il faut espérer qu’une solution soit trouvée au problème qui motive la grève afin que les expertises développées par le centre soient mises au service de la bonne cause, celle des malades et de la recherche.
B. DOUMBIA
source : essor
