Dans un communiqué vers le 10 août 2023, ce qu’on appelle aujourd’hui la CMA a déclaré être désormais en «légitime défense» contre l’armée régulière. Un communiqué qui cache mal leur énième tentative de se faire passer pour la victime de la situation de trouble qu’elle a toujours créée et dont elle a toujours tiré profit.
Dès l’annonce puis le début de la rétrocession des camps de la Minusma au gouvernement malien, elle n’a cessé de se radicaliser et de détériorer la situation sécuritaire du pays. Ainsi par sa réticence à ce que la vaillante Armée malienne exerce sa mission régalienne d’assurer la protection du territoire national, elle impose une guerre à celle-ci.
Mais, l’arbre ne cachera plus la forêt. Les 12 camps jadis occupés par la Minusma étant en train d’être rétrocédés à l’Etat du Mali, la Cma se voit en perte de vitesse sur des localités qu’elle prétend avoir sous son contrôle. Où elle s’adonnait en réalité à toutes sortes de crimes contre l’humanité. Il y a espoir que l’occupation des camps par la nouvelle Armée malienne mettra un terme aux pires sévices contre les innocents, aux spoliations de leurs biens, aux trafics de drogues et d’armes.
En perte de vitesse sur le plan militaire, ces forces obscurantistes à l’identité trouble perdent aussi sur d’autres terrains, notamment avec la désolidarisation du Mouvement Pour le Salut de l’Azawad (MSA). «Quand on créait le Cadre stratégique permanent pour la paix, la sécurité et le développement, c’était pour apaiser les tensions, reconstruire les communautés et mettre un terme aux conflits» a rappelé dans les colonnes du quotidien national, Moussa Ag Acharatoumane, Secrétaire général du Mouvement pour le salut de l’Azawad (Msa).
A son avis, du reste largement partagé dans l’opinion nationale, la Cma n’a jamais été habitée par cette «Nous avons toujours demandé à ce que nos frères de la Cma qui sont membres du Csp nous viennent en aide pour protéger les populations. Malheureusement, ils ne sont jamais venus» a-t-il déploré. Or «pendant un an et demi, plus de 1000 civils ont été tués, massacrés et chassés de chez eux».
Lutter contre soi-même ?
Comment la Cma, qui prétend contrôler Kidal, refuse de s’impliquer dans la sécurisation de paisibles citoyens? Son combat devait plutôt cibler les ennemis de la nation, comme le fait le MSA, éliminer les malfrats qui maltraitent les populations, traquer les trafiquants de drogues et d’humains et tous les groupes terroristes. Mais peut-on mener une lutte contre soi-même ?
Ousmane Tangara
Source: Le Challenger