Un appel pour le climat, un appel pour l’Afrique et un dernier, “peut-être le plus pathétique”, pour la paix en Syrie. Lors d’un discours à la tribune de l’ONU mardi, François Hollande, à qui la fondation Appeal of conscience vient de remettre le prix d’“Homme d’Etat de l’année”, a interpellé la communauté internationale, la pressant notamment de mettre fin à “la tragédie syrienne”.
“Je suis devant vous au nom de la France pour lancer plusieurs appels”, a expliqué le président français au siège des Nations Unies à New York, évoquant “l’état grave, inquiétant que connaît le monde”.
> Accélérer la ratification de l’accord de Paris pour le climat
Le premier appel de François Hollande a concerné le climat. Il faut “tout faire pour mettre en oeuvre l’accord historique qui a été signé à Paris le 12 décembre dernier”, a-t-il imploré.
“Cet accord était historique parce que pour la première fois la communauté internationale rassemblée acceptait de s’engager pour réduire le réchauffement climatique et de mobiliser des financements permettant aux pays les plus vulnérables d’assurer la transition énergétique”, s’est-il félicité.
Mais “il n’y a pas de temps à perdre”, a-t-il ajouté. “Les deux années qui viennent de s’écouler sont les plus chaudes qu’avait connu l’humanité depuis qu’on est capable de mesurer les températures. Il n’entrera en vigueur que s’il est ratifié par 55% des pays représentant 55% des émissions de gaz à effet de serre. J’appelle donc tous les pays membres de Nations Unies à accélérer leur procédure de ratification pour que tout soit conclu d’ici la fin de l’année.”
> Appel pour l’Afrique
Le locataire de l’Elysée a poursuivi avec un appel pour l’Afrique. “L’Afrique est un continent plein de promesses. Mais son développement peut être entravé par le dérèglement climatique, les migrations, les conflits, les guerres, le terrorisme. Ce continent peut être aussi celui qui provoque une insécurité grandissante, dont seraient d’ailleurs victimes d’abord les Africains”, a-t-il constaté.
François Hollande a ensuite proposé, “au nom de la France”, un “agenda 2020 pour l’Afrique”. “Ce plan doit permettre à tous les Africains d’accéder à l’électricité. L’enjeu, c’est de répondre à 15% de la population mondiale, de permettre aux Africains de bénéficier d’un potentiel immense de développement, de réduire les mouvements de population, les migrations, qui déstabilisent les pays d’origine et d’accueil”, a-t-il expliqué.
“J’ai donc lancé lors de cette conférence à Paris une initiative sur les énergies renouvelables en Afrique. Dix bailleurs se sont engagés à mobiliser dix milliards de dollars d’ici 2020. La France en prendra à sa charge 20%”, a-t-il annoncé. “Mon appel est donc là encore à l’égard de tous les pays représentés ici, de rejoindre cette dynamique. C’est un investissement mutuel”, a-t-il fait valoir.
> Mettre fin à “la tragédie syrienne”
Enfin, le président français a lancé un appel, “peut être le plus pathétique”, pour mettre fin au conflit en Syrie. “Je n’ai qu’un seul mot à dire: ça suffit!”, a lancé François Hollande, pointant le régime syrien, “responsable” selon lui de “l’échec” du cessez-le feu conclu sous l’égide des Etats-Unis et la Russie.
“La tragédie syrienne sera devant l’Histoire une honte pour la communauté internationale si nous n’y mettons pas fin rapidement”, a-t-il affirmé en qualifiant Alep de “ville aujourd’hui martyre”. “Des milliers d’enfants sont écrasés sous les bombes, des populations entières sont affamées et des convois humanitaires attaqués, des armes chimiques sont utilisées”, a-t-il énuméré.
“Le Conseil de sécurité doit se réunir dans les plus brefs délais”, a insisté François Hollande, pressant aussi la communauté internationale à ce qu’il ne soit pas “un théâtre de dupes”. Il a posé “quatre exigences” de la France dans ce dossier: “imposer un cessez-le-feu, assurer l’acheminement immédiat de l’aide humanitaire, permettre la reprise des négociations politiques et sanctionner le recours aux armes chimiques”.