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CKM au meeting du M5RFP: ‘‘personne ne doit enterrer le 18 août’’

Le Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) a organisé, le samedi 17 août, un meeting au CICB pour commémorer les quatre ans des militaires au pouvoir. Ledit meeting, présidé par le Premier ministre Choguel Kokalla MAÏGA, était placé sous le signe du Soutien aux FAMa. Plusieurs forces du changement ont répondu présent pour réaffirmer leur soutien à l’armée et aux autorités de la transition.

À l’entame de son intervention, le Dr Choguel Kokalla MAIGA s’est incliné devant la mémoire de toutes les victimes militaire et civil que la de la crise et de toutes les victimes des inondations de ces derniers jours. Il a exprimé sa solidarité avec toutes les victimes, toutes les familles et à toutes les personnes qui ont souffert de ces inondations. Il n’a pas oublié les victimes de Sikasso, de Ségou et de Bamako le 10, 11 et 12 juillet 2020. Choguel Kokalla MAIGA a prié pour le repos de leurs âmes.

Objectifs d’une mobilisation
D’entrée de jeu, il a fait savoir que ce meeting a été convoqué par le M5-RFP pour commémorer le 18 août 2020, le jour, dit-il, du changement de paradigme politique au Mali, de la naissance du changement que nous sommes en train de vivre.
«Même s’il y a eu des tâtonnements au début, personne ne doit enterrer le 18 août. Nous ne permettrons à personne de banaliser le 18 août et faire comme si rien ne s’était passé.
De même, la rencontre avait pour objectif, c’est de soutenir les FAMa, nos braves forces armées et de sécurité.
« J’ai l’habitude de les appeler les ‘’moninbo denw», a-t-il rappelé.
Enfin, il s’agissait de rappeler que personne n’oublie les principaux objectifs que le peuple malien a poursuivis pendant des mois de manifestation, autrement dit les objectifs du changement, a-t-il précisé.
Choguel Kokalla MAIGA a rappelé qu’ils avaient demandé qu’il y ait un accord pour l’équilibre de la société pour que nous ayons un État stable ; un accord politique à l’issue duquel le gouvernement et les syndicats établiront un Pacte de stabilité sociale pour le développement et la stabilité.
Il a soutenu que l’Alliance stratégique entre le M5 RFP et les forces armées et de sécurité était le seul gage de la réussite de la transition et qu’aucun calcul ne doit mener personne à faire des échafaudages.
« Mais, un État c’est la force et le droit. Tant qu’il y a des Maliens qui veulent s’imposer aux autres, il faut que l’armée joue son rôle et ce défaitisme qui consiste à quémander la paix, nous ne sommes pas preneurs. L’État, c’est le droit, et la justice malienne est en train de se réorganiser, de traquer les terroristes et les criminels à col blanc », a déclaré Choguel Kokalla MAIGA, avant d’ajouter : « Tout ce que je vous demande c’est la confiance. Je vais tout faire pour ne jamais décevoir votre confiance. Si quelque chose ne va pas, il vaut mieux me le dire ».
Les lignes rouges à ne pas franchir
Il a déclaré qu’actuellement, sur les grandes lignes, les Maliens sont satisfaits. Puis, a-t-il fait comprendre que notre pays est dans une situation géopolitique et géostratégique internationale où on ne peut pas tout avoir tout de suite.
« Tous ces messieurs qui disent la paix, est-ce que vous savez qu’à un moment donné, quand on organisait la cérémonie d’indépendance de la République fantomatique de l’Azaward, quand on embarque les officiels on dit au représentant du Mali, les ministres, il ne faut pas aller avec le drapeau du Mali… On a subi cette humiliation ici. Mais les gens qui viennent nous dire aujourd’hui entente, où est-ce qu’ils étaient en ce moment ? Certains étaient enterrés. Ils n’étaient même pas là parce qu’ils ne savent même pas ce qui s’est passé en ce moment. Nous, nous avons subi ces humiliations et nous n’allons jamais les subir encore », a-t-il insisté à dire.

Par ailleurs, Choguel Kokalla MAIGA a expliqué qu’il y a un certain nombre de choses qui ne doivent pas être négociables.
« La patrie au-dessus de tout. Je suis de gauche, de droite, de tel parti partisan de ATT, de IBK, de Moussa TRAORE, de Modibo KEÏTA… Tout ça, c’est des discours. Ta patrie, il ne faut jamais cligner à droite et virer à gauche. Parce que c’est ce que certains font ou certains veulent faire ; clignoter à droite mais ils virent à gauche. Quand le peuple va se rendre compte que vous l’avez trompé, il va vous rattraper», a-t-il dit.
Pour lui, la deuxième chose, c’est qu’il faut aimer soutenir et sacraliser les forces armées et de sécurité.
«Un État sans armée n’existe pas. Historiquement tous les États qui se sont fondés c’est sur le modèle militaire. Quand un chef d’État affaiblit l’armée il est là pour détruire», a-t-il été clair.

La troisième chose, toujours de l’avis de Choguel, est de dire toujours la vérité.
«Ne mentez jamais, parce que si vous mentez, ça va vous rattraper », a-t-il mis en garde.
Enfin, celui que Dieu a donné la chance d’être à la tête du pays, il faut le respecter jusqu’à ce que Dieu en décide autrement.
«Beaucoup pensent que le destin des présidents et des Premiers ministres est entre leurs mains. Mais ils se trompent. C’est dans les mains de Dieu et du peuple. Le jour où Dieu et le peuple en décideront autrement, mais avant ça il faut le respecter. Il ne faut jamais traîner le Président dans la boue. Ça n’a jamais apporté du bonheur. Vous voyez aux États-Unis un des grands pays quels que soient les crimes que le Président fait une fois qu’il quitte, ils le laissent. Ça n’apporte rien, le fait même de quitter le pouvoir ça c’est la sanction suprême », a conseillé Choguel Kokalla MAIGA.

Le soutien des forces du changement
Au nom des forces du changement pour la refondation, le Dr Abdoulaye Amadou SY a déclaré que depuis quatre ans, et malgré une pression internationale inédite, assortie d’embargo et de sanctions uniques, iniques et inédites venant de puissances européennes et aussi de pays frères au nôtre ; à savoir la CEDEAO, le Mali est resté debout sous la haute Direction du Colonel Assimi GOÏTA. Il a adressé ses félicitations aux autorités pour l’action salvatrice qu’elles ont posées pour le retour de la Région de Kidal dans le giron malien.
« Cette action honore toutes les maliennes et tous les maliens. Cette victoire mémorable permet ainsi à notre peuple courageux et laborieux de recouvrer enfin l’entièreté de son territoire et de se consacrer ardument à l’œuvre du développement économique, socioculturel et environnemental du pays et au bénéfice de tous », a salué le Dr Abdoulaye Amadou SY.
Le Dr SY a saisi l’occasion pour poser la question qui taraude depuis fort longtemps les esprits au regard des actions néfastes posées par les terroristes qui étaient parvenus à contrôler les ¾ de notre territoire.
« Qu’est-elle devenue la Grande Armée malienne ? Cette armée aguerrie, fière et composée de valeureux soldats patriotes, bien formés et équipés à souhait. A-t- elle disparue d’elle-même ? Bien sûr que NON ? Car si les terroristes sont venus de partout, sont arrivés à envahir notre pays et occuper les ¾ de son territoire, c’est bien parce cette armée-là a été démantelée et abandonnée aux gémonies », a affirmé Abdoulaye Amadou SY, avant d’indiquer que le moment est venu de lever une Mission spéciale d’enquêtes pour interroger le passé, réparer les torts faits au peuple malien et préserver son avenir.
Selon lui, cette Mission spéciale devra œuvrer à obtenir, par ailleurs, la déclassification des évènements de Mars 1991 pour que le peuple sache enfin qui, d’une manière inouïe, a « tiré ou a fait tirer à souhait sur nos laborieuses populations ».

PAR MODIBO KONÉ

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