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Civils tués au Mali : HRW demande des enquêtes

Un rapport de Human Rights Watch (HRW) met en cause les forces armées maliennes (FAMa). L’ONG demande des enquêtes. Au moins 107 civils auraient été exécutés.

 

Au Mali, plusieurs civils auraient été tués par les forces gouvernementales et les groupes armés terroristes. C’est du moins, ce qui ressort du rapport de l’organisation de défense des droits humains Human Rights Watch paru ce mardi (15.03.2022).

Il s’agirait de plusieurs dizaines de civils sommairement exécutés dans le centre et le sud-ouest du pays depuis bientôt trois mois. Human Rights Watch exige des enquêtes indépendantes pour faire la lumière sur ces présumés meurtres.

Des enfants parmi les victimes

Selon Human Rights Watch au moins 107 civils, principalement des commerçants, des chefs de village, des leaders religieux et des enfants auraient été froidement abattus par l’armée malienne et les groupes islamistes armés depuis décembre 2021 au Mali.

“Ce sont des allégations. Parce que Human Rights Watch n’est pas un organe judiciaire, mais plutôt une ONG avec une autre méthode de travail, précisément le travail avec les témoignages”, prévient Corinne Dufka, la directrice pour le Sahel de Human Rights Watch.

“C’est pour cela que nous avons recommandé au gouvernement malien de mener des enquêtes en profondeur afin d’identifier les auteurs de ces présumés assassinats et établir la véracité des accusations. Nous demandons également aux autorités maliennes d’associer la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH) et la division des droits de l’homme de la mission de l’Onu au Mali qui sont mandatés pour enquêter sur des allégations d’exactions”, ajoute l’experte au nom de HRW.

Des témoignages à l’appui

Human Rights Watch affirme avoir recueilli au total 49 témoignages autour de huit incidents qui impliqueraient l’armée malienne et les groupes islamistes armés dans le centre et le sud-ouest du pays. Parmi les exactions attribuées à des groupes djihadistes, HRW cite le massacre en décembre 2021 de 32 personnes qui se trouvaient à bord d’un bus reliant Songho à Bandiagara (centre). Un témoin rapporte à l’ONG qu’un groupe de djihadistes a ouvert le feu sur le bus, “qui s’est renversé avant de s’enflammer”.

“On a donc parlé avec plusieurs témoins pour chaque incident avec des descriptions à l’appui. Nous avons demandé au gouvernement malien de s’assurer que le droit international humanitaire a été respecté lors des opérations militaires pour des questions de principe. Parce que la loi interdit de tuer des suspects (présumés auteurs) ou des civils lors d’un conflit”, insiste encore Corinne Dufka.

Le 11 mars, le ministère de la Défense et des Anciens combattants du Mali avait qualifié de “fake news”, ces accusations dont l’objectif est selon lui, de discréditer les FAMa, les (Forces Armées maliennes).

Source : DW

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