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Cinema : Ngunu ngunu Kan, les rumeurs qui témoignent de l’histoire récente du Mali

L’occupation du nord du Mali par les Djihadistes et les échos qui parvenaient dans le reste du Mali et à l’extérieur du pays ont inspiré la Cinéaste Soussaba Cissé, fille de son père Souleymane Cissé, qui a été deux fois lauréat de l’Etalon de Yennenga au Fespaco. Fortement imbue de son patriotisme, face à l’occupation de son pays, Soussaba à l’extérieur n’est pas restée indifférente de ce que vivent ses compatriotes en situation.

Cineaste realisateur film Soussaba Cisse
Souleymane Touré, animateur de radio a été enlevé de son studio à Gao, accusé d’inciter la jeunesse à la révolte contre le nouvel ordre Djihadiste, auquel il n’a jamais adhéré. Il sera molesté et malmené par les extrémistes qui l’ont laissé pour mort. Ce fait marquant, le patriotisme de ce jeune animateur qui a risqué sa vie pour l’intégrité de son pays, mérite qu’on s’y attarde sous les faisceaux de la caméra. C’est autour de ce jeune animateur que tourne le film  Un film Ngunu ngunu kan, dont l’avant première a eu lieu au cinéma Babemba, le mardi dernier. Un film témoignant à travers ses conversations, discussions et échanges, de l’histoire récente du Mali, mêmes si l’objectif n’est pas de livrer des faits vérifiés, des propos avérés, mais le plus souvent des rumeurs, qui font partie de la vie chez nous.
La crise sécuritaire du nord conjuguée à celle politique qui a été un facteur aggravant  de la situation générale du pays, et la version des uns et des autres est au cœur de ce film, qui conjugue deux approches distractive et critique de la société malienne dans le contexte de crise, vécue en 2012.
Le nord est décrit par une scène de viol devant son époux, une pratique relatée dans les causeries qui relatent le mariage contracté par un homme, pour que la femme se retrouve une fois chez son mari, avec plusieurs hommes.
Le film est pensé se sorte qu’une fois évacué à Bamako, Souleymane a comme camarade et ami, un touareg très intégré et qui parle un excellent bamana sans accent. Un grand pas vers la reconciliation nationale.
Les écoles qui ont fermé au nord pendant que les élèves du sud font le bac, des attitudes, des comportements d’insouciance au sud pendant l’enfer Djihadiste règne au nord, de la part des populations et même des agents de sécurité, sont autant de situation qui ont permis d’intégrer des critiques constructives : quel patriotisme, quand le pays est occupé ? Mais que faire quand les militaires dont c’est la mission se replient? Pendant que les occupants égorgent au nord, qu’ils violent et amputent, quelles attitudes à Bamako ?
Le coup d’Etat n’est pas épargné dans ce film, l’état d’urgence, les arguments pour et contre le coup d’Etat, les efforts de médiation de la Cedeao, l’intervention étrangère, y sont abordés dans les discussions; l’équilibre des prise de positions font de ce film une œuvre responsable et hautement intellectuel, dont l’auteur semble intégrer le souci de reconciliation nationale.
Le capitaine Sanogo au bar avant le jour du coup d’Etat ? Les colporteurs de rumeurs en veulent pour preuve les yeux du Capitaine putschiste.
Capitaine Sanogo, Dioncounda, Cheick Modibo Diarra, tous sont venus pour libérer le nord. Mais c’est le nord qui tentera de libérer le Mali ? Les replis stratégiques, la complicité des populations avec les rebelles, les nombreux dons reçus ici et en Europe, au nom des nordistes, mais qui n’arrivent pas aux nécessiteux, sans tabou… Ngunu ngunu kan est un film à voir, qui plonge dans le vif de la transition et de l’occupation djihadiste.
B. Daou

Source: Le republicain

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