Le mouvement de grève en cours au CHU Gabriel Touré depuis le 31 mai 2023 ne faiblit pas. À l’issue d’une Assemblée générale tenue le jeudi 24 août 2023, les deux syndicats ont donc décidé de rompre le silence autour de la situation qui semble devenir normale au niveau de l’hôpital malgré les enjeux.
Alors qu’il observe déjà chaque semaine des jours de grève dans le cadre de ce mouvement, le personnel a organisé ce 25 août un sit-in pour dire «Non à des salaires amputés illégalement», explique le porte-parole du comité syndical de l’hôpital, Djimé KANTE.
Selon lui, il s’agit de protester contre les agissements de la direction et une « mauvaise application de la loi ». Il explique que lorsque le comité syndical a déposé son préavis de grève, aucune négociation n’a été ouverte par la direction, contrairement à ce que prévoit la loi. Or, la prise en compte des doléances qui étaient adressées aux autorités de l’hôpital et qui avaient pour but d’améliorer les conditions de travail du personnel « aurait pu éviter la grève ».
Il demande donc que la loi soit appliquée dans son entièreté et qu’ils soient « sanctionnés », s’il le faut, mais s’insurge contre une interprétation sélective des textes régissant les mouvements de grève par la direction ; dénonçant, en outre un mépris » de la part des responsables de l’hôpital.
« Nous sommes déterminés. Nous demandons le reversement des salaires pour entamer une quelconque négociation », a-t-il exigé.
Les salaires ont été réduits de moitié pour certains, et d’autres se sont vus injustement privés de salaires alors qu’ils continuaient à travailler.
Le syndicaliste regrette en outre l’annulation du cadre de concertation qui se tenait le premier mercredi de chaque mois et permettait au personnel et aux responsables d’échanger sur les difficultés de la structure, afin de trouver les solutions idoines.
Depuis bientôt deux ans, l’Hôpital CHU Gabriel TOURE traverse une crise sans précèdent qui hypothèque ses missions, voire même son existence.
Il faut rappeler que l’actuel mot d’ordre de grève a été lancé par deux syndicats de l’hôpital, à savoir : le Syndicat national de la Santé, de l’Action sociale et de la promotion de la famille (SNS-AS-PF) ; et le Syndicat autonome des cadres médicaux du Mali (SYNACAM).
Les responsables syndicaux du SNS-AS-PF et du SYNACAM dénoncent ce qu’ils qualifient de mépris des autorités face aux doléances des travailleurs.
Aujourd’hui, ont-ils fait savoir, il n’y a plus de dialogue entre les syndicats et le gouvernement après l’accord bancal arraché au mois de ramadan dernier.
Depuis que les syndicats ont déposé leur nouveau préavis au mois de mai dernier, les autorités ont brillé par le silence.
Par Abdoulaye OUATTARA