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Chronique Ramadan : «Le jeûne doit affecter positivement le comportement » dixit Ahmed Jaballah

Ahmed Jaballah  théologien  directeur Institut études sciences humaines

Ahmed Jaballah est théologien et directeur de l’Institut d’études en sciences humaines. Dans un entretien à Zaman France, il nous explique quelles sont les valeurs essentielles à partager en ce mois de jeûne.Quelles valeurs le mois de Ramadan célèbre-t-il ?

On peut peut-être dire que la première valeur est la valeur spirituelle. Le jeûne est une adoration tout d’abord comme le souligne le hadith Qudusi où Dieu dit que le jeûneur s’abstient de manger et de boire pour Lui. Le jeûne vient renforcer la dimension de la piété, il est un des moyens privilégiés pour l’atteindre. Dieu seul sait que le jeûneur jeûne, c’est donc un acte éminemment spirituel, moral, comportemental. Le jeûneur doit élargir le sens de l’abstention. S’il est vilipendé ou molesté, il doit se contenir car il jeûne. Le jeûne doit affecter positivement son comportement. Il y a également la valeur du partage. Se priver volontairement d’alimentation, c’est se rappeler que d’autres en sont privés mais pas volontairement. Il y a donc un sens spirituel, moral et social du jeûne.

Diriez-vous que le Ramadan est par excellence le mois de la patience ?

La patience peut-être classée dans les valeurs morales ou spirituelles car le Coran assigne une large place à ce terme. Un hadith rappelle que le jeûne est la moitié de la patience. En effet, la patience est directement sollicitée par le jeûneur qui doit maintenir son état de jeûne toute la journée.

Y a-t-il une difficulté particulière à jeûner collectivement et à pratiquer des valeurs communes dans une société individualiste comme la société française ?

Le jeûne est porteur de valeurs collectives. Le fait de se réunir pendant la prière, de partager des repas au moment de l’iftar, de célébrer mondialement ce pilier de l’islam, en sont les preuves. Je ne pense pas qu’il y ait de difficultés particulières à jeûner le Ramadan en Europe ou en France car il y a de nombreuses mosquées et de lieux de socialisation pour les musulmans. Même si, dans les pays musulmans, la dimension collective est plus présente, c’est certain.

On parle souvent du jeûne comme un moyen d’amener l’homme à atteindre l’état angélique, car les anges ne mangent, ni ne boivent. Cette affirmation a-t-elle un fondement théologique ?

Cela peut être dit mais dans un sens métaphorique au sens où comme les anges sont des êtres créés pour l’adoration, on peut prendre exemple sur eux. Lorsqu’il suit la voie du Bien, l’homme a la possibilité de dépasser le statut des anges qui eux n’ont pas la possibilité de désobéir à Dieu. Mais en islam, on tient à affirmer la différence entre la condition humaine et celle des anges. Il n’est pas demandé aux hommes de devenir des anges. Certains peuples demandaient à leurs prophètes de devenir des anges, ce que le Coran dénonçait comme une excuse pour ne pas suivre le Prophète.

SOURCE: Le Flambeau
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