Le vendredi serait-il en train de devenir structurellement noir en France et au Mali ? Pire, novembre serait-il le cauchemar malien depuis l’infâme coup d’Etat d’un certain capitaine Moussa Traoré perpétré un 19 novembre ? Il faut se souvenir aussi, très douloureusement, de ce 02 novembre 2013 où deux confrères de RFI furent lâchement fauchés dans le secteur de Kidal alors qu’ils étaient en reportage.
Enfin, simple constat de journaliste qui s’en voudrait de jouer aux oiseaux de mauvais augure ! Revenons à ce vendredi 19 novembre, à Bamako, où des criminels moyenâgeux ont cru devoir se rappeler au bon souvenir des maliens en versant le sang des innocents, en endeuillant toute une nation et le monde entier, en nous arrachant des larmes de colère et de douleur.
L’attaque contre l’Hôtel Radisson Blu à l’ACI 2000 de Hamdallaye est une entreprise criminelle de desperados dont l’unique dessein est la négation de la civilisation et de l’humanité. Malheureusement pour ces mécréants qui sont aussi loin de l’Islam que le poisson séché peut l’être du fleuve, le terrorisme n’est pas passé et ne passera pas. Jamais ! Le tour du web suffit pour se convaincre qu’hier, aujourd’hui et encore plus demain, #NousSommesTousMali. Des Hashtags pour exprimer la sympathie universelle pour le Mali, pour son vaillant peuple et pour ses autorités… ont fleuri tel au printemps. Florilège : #JeSuisMalien, #NousSommesRadissonBlu, #NousSommesBamako, #LeTerrorismeNePasseraPas, #TousEnsemble, #TogetherAgainstEvil, #StopTerrorism, #PrayForMali, #NousSommesMaliensNousSommesForts, #MaliAttacks, … Avec ces Hashtags et les messages de solidarité, de sympathie, de condoléances, de soutien… arrivés des quatre coins du monde, on pourrait écrire un livre de plus de 1000 pages. J’aurais été dans la tête de ces funestes individus que j’aurais évités, comme la peste, le Radisson Blu, situé au cœur de Bamako et au cœur d’un dispositif de sécurité national et international impressionnant prêt à réagir au ¼ de tour. Mais c’est oublier que ces crétins innommables ne cherchent que la pub, le sensationnel, l’action d’éclat à la desperado.
Outre la riposte foudroyante d’abord nationale puis internationale qui a réduit en poussières les « fous de Dieu », les leaders du monde entier ont pris la parole pour condamner, sans équivoque, ceux qui s’attaquent au monde libre, à ses acteurs, à ses symboles et à sa culture. In fine, la trame de l’ensemble des messages converge vers une conviction forte : « Le terrorisme ne passera ». Il faut se réjouir aussi du constat que, après sa déconfiture en 2012 et 2014, les FAMA ont démontré à la face du monde qu’ils ont « mangé du lion » et que le peuple du Mali peut désormais faire confiance à son armée… malgré, notent les internautes, la qualité perfectible de leurs équipements.
Les internautes ne s’y sont pas trompés qui leur ont dédié une foule de Hashtags : « JeSuisFama, #FierDesFama, #BravoAuxFama, … En règle générale, et il faut s’en réjouir, à la faveur de la prise d’otages du Radisson Blu, le peuple a fait corps avec les autorités politiques et militaires dont la gestion de la crise a été appréciée. Seul bémol, somme toute, la couverture calamiteuse des évènements par nos confrères de Bozola. Les Maliens, dans leur grand ensemble, ont dû recourir aux chaines internationales pour être au plus près des évènements. Ils n’ont pas compris que l’ORTM n’ait pas pris des initiatives pour couvrir la prise d’otages en créant, par exemple, des plateaux pour débattre des opérations en cours en particulier et de la stratégie de lutte contre le terrorisme en général. Ce, d’autant, que le Chef de l’Etat se trouvait au Sommet du G5 du Sahel justement pour discuter de ces questions avec ses pairs de Burkina Faso, de la Mauritanie, du Niger et du Tchad. Carton jaune aussi aux journalistes qui ont pu, par leur présence imprudente sur le théâtre des opérations, ralentir celles-ci d’une part et mettre leur vie en danger d’autre part. Enfin, carton rouge aux curieux de toutes natures et aux badauds qui se sont amassés autour du théâtre des opérations ou qui, mus par quelque dessein de ne rien rater des opérations, sont montés sur les toits des maisons alentour pour observer. Ceux-là ont fait preuve d’imprudence coupable qui aurait pu leur valoir d’être des victimes collatérales. Si le bilan des opérations est humainement lourd, plus de vingt morts, il faut se réjouir qu’on ait pu éviter le carnage. Reste aux Maliens de ne plus jamais oublier qu’ils vivent dans un pays en guerre, ce qui devrait les inciter à revoir leurs CAP (Comportements, Attitudes et Pratiques).
Serge de MERIDIO
source : Inf@sept