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Chronique du web : La diplomatie digitale

La diplomatie classique a vécu ! C’est une certitude qui paraît abrupte et violente voire provocatrice. Aujourd’hui, les États, les entreprises, les sociétés civiles, les ONGs et associations interagissent davantage par de nouveaux moyens : la technologie. Dans les grands pays et les petits qui aspirent fortement à grandir, tous les acteurs qui enfilent le costume de diplomate sont ou vont devenir des Geeks. La diplomatie moderne, il faut définitivement s’en convaincre, n’est plus seulement le reflet de la puissance économique, militaire, culturelle… d’un État. Elle traduit davantage la volonté et la capacité des États à agir sur le cours des affaires du monde en utilisant l’internet, le web et toutes ces prodigieuses technologies qui sont en passe de suppléer l’homme.

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Tous les spécialistes l’admettent : l’eDiplomacy est relativement jeune, mais elle monte en puissance au point que dans certains pays, à commencer par les États-Unis d’Amérique et Israël, des Taskforce dotées de ressources conséquentes y sont dédiées. Une étude que nous avons pu parcourir sur le sujet explique que « L’importance accordée par l’administration Obama à la diplomatie numérique trouve ses racines dans le concept de smart power, destiné initialement à reconquérir l’autorité morale, perdue par les États-Unis au cours des années Bush ».

Par ailleurs, nous ne trahissons aucun secret en affirmant que l’avènement du printemps arabe a été rendu possible, dans une certaine mesure, par la maîtrise du web 2.0 par la jeunesse de ces pays qui s’est allègrement jouée de la censure. Malgré la relative jeunesse du champ de recherche, quelques études très doctes sont consacrées à la question de la diplomatie digitale. En outre, des spécialistes du secteur sont en train d’émerger dont le chercheur israélien Ilan Manor, qui font autorité.

Pour revenir à l’exemple américain, l’étude que nous évoquions plus haut signale que le « …smart power reposait sur le principe de connectivité selon lequel la centralité d’un acteur dépend de sa capacité à générer des connexions, et ainsi d’imposer son agenda en suscitant l’adhésion. Pour Washington, il s’agissait de se positionner comme un hub informationnel et idéologique et de recourir à la diplomatie numérique pour servir un empire médiatique global, capable de façonner non seulement l’opinion mondiale mais surtout de la segmenter en fonction des objectifs poursuivis ». On ne peut être plus clair !

Quand on évoque le web 2.0, on pense forcément d’abord Facebook et Twitter, ces sites de microbloging pensés parfois dans des garages, ateliers ou arrière-cour de maisons américaines de la Silicon Valley. Ensuite viennent les autres ! Dans le hit-parade des leaders mondiaux définitivement convertis à l’eDiplomacy, le président américain Barack Obama est devenu une référence mondiale. Le compteur de son compte Twitter affiche le chiffre astronomique de 57.536.150 followers (12H54mn le samedi 04 avril 2015). Les récents propos qu’il a tenus sur l’accord historique conclu la semaine dernière sur le nucléaire iranien ont affolé la twittosphère.

Cette viralité que d’aucuns pourraient traiter de banale est, en réalité, un instrument redoutable de communication au service d’un leadership incontesté. En cela, il est imité par de nombreux chefs d’Etat et de gouvernement – sur tous les continents – qui ont compris tout le bénéfice qu’ils peuvent tirer de ces nouveaux outils de communication. L’effet de mode mis à part, tous les pays qui ont quelque ambition se font un point d’honneur à figurer en bonne place dans le concert des nations qui comptent à travers leurs départements en charge des Affaires Etrangères, déclinés par les scripts @MFA, @MOFA ou @Diplomacy.

Aussi, rencontreriez-vous lors de vos pérégrinations des bizareries de cette nature : @IsraelMFA, @mfa_russia, @MFATurkey, @NorwayMFA, @RwandaMFA, @ForeignAffairs, @MofaJapan_en, @MFA_LI, @IndianDiplomacy, @francediplo, @SpainMFA, @MFA_KZ, @AzerbaijanMFA. En dehors du petit Rwanda, très peu de pays africains ont une stratégie claire de communication digitale. Paul Kagamé (@PaulKagame) et son chef de la Diplomatie, Louise Mushikiwabo (@LMushikiwabo), sont ainsi devenus de redoutables communicants. Beaucoup d’autres chefs d’Etat africains essaient, avec des fortunes diverses, de lui donner le change.

Et le Mali, me demanderiez-vous ? Le compte Twitter – certifié – de Koulouba (@PresidenceMali), 37.597 followers, est une référence mondiale, régulièrement classé dans le Top 50 des Best Connected World Leaders, établi annuellement par le Cabinet suisse Burson-Marsteller. Quant au ministre des Affaires Etrangères, Abdoulaye DIOP (@AbdoulayeDiop8), il a une activité appréciable sur son compte perso qui gagnerait à être mieux structurée.  En définitive, le Mali dispose d’un excellent potentiel en eDiplomacy qui mérite d’être clairement décliné dans le cadre de la stratégie de communication gouvernementale en cours de finalisation.

Serge de MERIDIO

Liens raccourcis :

De la diplomatie numérique : http://tinyurl.com/ltel95b

Exploring Digital Diplomacy : http://tinyurl.com/lyfz8on

Top 50 des Best Connected World Leaders 2014: http://tinyurl.com/kyosv53

Top 50 des Best Connected World Leaders 2013: http://tinyurl.com/q3bngwv

Most Conversationnal World Leaders: http://tinyurl.com/kdtvxzv

Most Active World Leaders: http://tinyurl.com/kdtvxzv

 

tinyurl.com

Source: Inf@sept

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