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Chronique du Mali: De l’électricité dans l’atmosphère politique

Des débats qui ont eu lieu lors de l’adoption du Programme d’Actions gouvernementale (PAG), des mouvements et des prises de position des acteurs politiques, on repère quelques indices sur l’avenir immédiat de l’environnement politique dans notre pays. En premier lieu, qu’en est-il des prochaines élections très attendues et de la réussite de la transition, suivie de près par nos partenaires techniques et financiers?

Le Premier ministre Choguel n’en doute pas, les élections maliennes auront lieu aux dates prévues par le chronogramme qui a été publié, sans changement. Ce qui implique que la transition prendra fin dans sept mois. Mais ce temps est-il suffisant pour mettre en œuvre les ‘’incantations’’ égrainées par le Premier ministre lors de son passage devant le CNT ?

En deuxième lieu, il affirme sans rechigner, que ces consultations qui pointent à l’horizon seront organisées par un organe unique de gestion des élections, qui ne demanderait pas plus de temps que la CENI, nécessaire à leur mise en place. Donc de Lassana ou de Fousséni, c’est même gain pour leurs parents (blanc bonnet, bonnet blanc). Cependant, des observateurs restent dubitatifs sur mise en place et le bon fonctionnement de cet organe dans les délais indiqués ; la classe politique est en effet divisée sur le choix des organes pour organiser les prochaines élections. D’une part, on veut un nouvel organe ; d’autre part, on prône la CENI pour les organiser, mais tous savent que l’un ou l’autre de ces organes n’ont pas encore été mis en place à Bamako, à plus forte raison, leurs démembrements dans les localités. On bataille et on est divisé aussi bien pour le es dates que pour les organes.

Une partie de la classe politique va plus loin. Elle rejette l’organe unique, pendant que l’autre ne veut rien d’autre. Cet antagonisme vient s’ajouter à celle qui divise les partisans et ceux qui sont contre une prolongation de la transition au-delà du délai fétiche des 18 mois.

On se demande comment évolueront ces différentes positions, ces tendances politiques au Mali. Vont-elles vers une convergence de vue, ou au contraire, les positions contradictoires vont-elles se durcir, se radicaliser et provoquer le clash ? Le Mali n’a pas besoin d’une énième rupture, c’est plus qu’assez, Y’en a marre ! (nous en avons marre !)

Organe unique ou multiple nous devons nous mettre à l’évidence que sans une mise en ligne des résultats au fur et à mesure des décomptes de voix le soir du scrutin, on sera toujours confronté aux contestations des élections, avec à la base, des fraudes massives, des tripatouillages. Même ce procédé est sans préjudice des achats de conscience et des bourrages d’urnes. C’est le facteur humain qui en est le vecteur. C’est cette formation des cadres, cette éducation à la citoyenneté, et cette mobilisation pour le renforcement de la démocratie et la bonne gouvernance, pour lesquelles les partis politiques sont financés à coup de milliards, qui fait défaut chez nous. A cadre politique mal formé, électeur mal éduqué à la citoyenneté, élections truquées !

En tout cas certains n’ont pas leur langue dans la poche : « transition réussie ou transition de délai ? » a interrogé Souleymane Dé, enseignant et membre du CNT, lors des débats sur le PAG du Premier ministre. De son côté, Moulaye Keita, membre de la Commission TP du CNT indique qu’il faut avoir le courage d’aller vers une prorogation de la transition, si tant est que tout le monde veut une bonne organisation des élections, sans crise post électorale. Selon lui, si on organise les élections, sans prendre le temps nécessaire, les mêmes causes produiront les mêmes effets, et on ne sera pas à l’abri d’un autre coup d’Etat, craint-il. Pour lui, ceux qui ont détourné des milliards pendant le pouvoir déchu, sont tapis dans l’ombre et sont pressés d’aller aux élections mal organisées pour s’adonner à leur jeu favori de l’achat des voix, la fraude électorale et le bourrage des urges, et revenir au pouvoir.

Loin du brouhaha politique à Bamako, des responsables politiques sont presqu’en précampagne, ce weekend. Ainsi Boubou Cissé de l’URD, après Nioro où il s’est rendu chez le chérif, sera à Mopti où il sera célébré, comme citoyen d’honneur de la commune urbaine. Soumeylou Boubeye Maïga sera à Gao, et Moussa Mara quand à lui, est resté l’un des rares hommes politiques constants sur le terrain.

Et à côté du terrai politique, l’Observatoire pour les élections et la bonne gouvernance, veille sur le processus électoral, comme à la prunelle de ses yeux. Son président, Dr Ibrahim Sangho demande au gouvernement la publication d’un chronogramme claire et précis sur l’organisation dans les délais, des prochaines élections. Les observateurs brandissent la sanction politique de la CEDEAO, si les délais n’étaient pas respectés. Le cas de chato, membre du CNT dont la candidature a été refusée au parlement panafricain, à cause de la sanction politique de l’UA, a été cité en exemple. Cette quête laisse entendre que les observateurs n’en croient en rien, quand le Premier ministre Choguel Kokala Maïga affirme que le chronogramme sera maintenu, ou alors pense –t-il qu’il y a nécessité d’une mise à jour. Une consultation de la DGE où le Mali a chance de l’expertise du Général Siaka Sangaré, s’avère à notre avis, nécessaire pour décider de cette adaptation du chronogramme.

Boukary Daou

Source: Le Républicain

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