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Choguel Kokalla Maiga lors de la cérémonie de lancement du Tabalé en faveur des FAMa: « la France ment aux touaregs »

Le Premier ministre, le Dr Choguel Kokalla MAIGA, a présidé ce lundi 18 septembre 2023, au CICB, la cérémonie de lancement d’une campagne de sensibilisation en faveur des FAMa dénommée «Appel au sursaut patriotique et citoyen Tabalé », des hommes de culture, des organisations culturelles, du RECOTRADE, des légitimités traditionnelles, suite à la recrudescence des attaques ciblées contre les populations civiles et les militaires.

Profitant de cette tribune, il a invité les Maliens à apporter un soutien actif et sans condition aux Forces armées maliennes qui sur le front sont en train de rendre honneur au drapeau national. Toutefois, il conviendrait au même moment si chargé de notre histoire, a insisté Choguel Kokalla Maiga, autant donner sa vie pour le pays si cela est nécessaire autant éviter à tout prix les amalgames et la stigmatisation. Le chef du gouvernement a également appelé à l’union sacrée de toutes les filles et fils du Mali autour de leur pays. Pour lui, le combat que mène le Mali contre les ennemis de la paix est une cause juste, une cause noble, une bataille digne d’être livrée et d’être remportée. C’est pourquoi, a-t-il déclaré, le peuple doit être certain que nous gagnerons la guerre. Voici la transcription par notre rédaction de discours historique en bambara du Premier ministre, le Dr Choguel Kokalla Maïga.

Mesdames, Messieurs,
Que la paix d’Allah soit avec nous.
Que sa lumière miséricorde éclaire la tombe de tous ceux qui ont payé le lourd tribut pour la défense de la Patrie, notre cher Mali, pour la liberté et la paix, et de tous les victimes arrachées à notre affection.
Je voudrais à leur mémoire faire observer une minute de silence (…).
Mesdames et Messieurs,
La cérémonie qui nous réunit ce soir se tient à un moment où notre nation, tant éprouvée, connaît de nouveaux soubresauts funestes que les ennemis tentent de l’imposer par la terreur, une barbarie et une humanité innommable.
Nous nous sommes retrouvées pour se parler. Tous les Maliens doivent être écoutés ici où tout le Mali est représenté. Donc, le message que nous allons lancer ici s’adresse à tous les Maliens, c’est le message de tous les Maliens.
Mesdames et Messieurs,
J’ai une pensée pieuse pour les victimes que nous n’oublierons jamais.
Un jour viendra où l’État du Mali va ériger une stèle au nom de toutes les victimes de la crise multidimensionnelle. Elle sera un lieu de recueillement et d’hommage où se rendront les visiteurs au Mali.
Un jour viendra où tout Malien, tout Étranger qui vient au Mali, verra s’écrire sur les tombes de ces Maliennes et des Maliens, civils et militaires, qu’ils ont donné leur vie pour le Mali.
Ce jour-là, ce Malien ou cette Malienne sera fier de dire, mon père, mon frère, mon grand-père, mon arrière-grand-père est enterré ici. Il a donné sa vie pour qu’aujourd’hui je puisse venir me recueillir et inviter des étrangers en toute liberté.
C’est dans un contexte de gravité marqué par les attaques terroristes, mais aussi par la détermination de faire face à l’adversité contre notre cher pays que je me tiens devant vous, à l’occasion du lancement de la campagne de sensibilisation nommée «Appel au sursaut patriotique et citoyen Tabalé ».
Je prends la parole ici au nom du président de la transition, le Colonel Assimi GOITA, qui a toujours dit, malgré son statut de militaire, que l’action militaire seule ne suffira pas à vaincre le terrorisme ; mais qu’il faut l’union des Maliens. Il a toujours dit aux membres du gouvernent de comprendre que la construction du nouveau Mali que nous désirons commence dans nos têtes d’abord avant la guerre. Également, il a toujours dit la lutte contre la corruption et la délinquance financière doit être menée jusqu’au bout, sinon le Mali ne pourra pas avancer. C’est pourquoi, il faut que la transition réussisse ces deux missions, à savoir : la lutte contre la corruption et le changement de mentalité.
On peut penser, a priori, que la lutte contre la corruption et le changement de mentalité et l’action militaire n’ont pas de liens ; mais pourtant ces deux axes contribuent à l’essor du Mali, à la construction du Mali-Kura.
C’est ce message que je suis venu vous livrer.
Lutte contre le terrorisme : «Nous n’avons pas le droit d’échouer ! Nous sommes obligés de réussir»
Depuis l’annonce du départ de la MINUSMA, les attaques terroristes, lâches, contre nos populations se sont multipliées, mettant en mal le vivre ensemble millénaire d’un pays connu et reconnu pour son humanisme légendaire et sa riche diversité culturelle. Cette décision (de renoncer à l’assistance de la Minusma) a été qualifiée comme un effet annoncé par certains qui ont juré que le Mali va le regretter. Il y a des Maliens et des étrangers parmi ces détracteurs de notre pays.
Au Congo RDC, le Conseil de Sécurité des Nations unies a adopté la résolution mettant fin à la mission onusienne dans le pays, les casques bleus sont toujours présents au Congo. Aussi quand le Mali a donné la date du 31 décembre comme délai de rigueur pour le départ de la MINUSMA, la RDC a aussi tablé sur cette date.
Il faut que les Maliens n’oublient jamais que c’est le monde entier qui suit de près notre transition, notamment les pays africains. Nous n’avons pas le droit d’échouer ! Nous sommes obligés de réussir. Car si le Mali ne s’en sort pas, c’est toute l’Afrique qui aura des regrets.
Grâce à Allah, et au nom du président et du gouvernement, je leur ai dit que nous allions occuper toutes les bases de la MINUSMA sans exception.
Le Mali, pays des hommes d’honneur, pays de Soundjata KEITA, Kankou MOUSSA, Sonni Ali BER, Askia MOHAMED, Damonzon DIARRA, Samory TOURE, Mohamed Lamine DRAME, Koumi DIOSSE TRAORÉ, Tiéba et Babemba TRAORE, Amadou AHMADOU, El Hadj Oumar TALL, Banzani THERA, Firhoun Ag Anlisar, et beaucoup d’autres… Personne ne peut diviser ce pays.
Ceux qui sont à la tête de l’Etat aujourd’hui ont juré, si le peuple continue de les soutenir de restaurer l’honneur et la dignité du Mali.
Le Mali est comme un corps malade qui est couché. On avait dit qu’on allait le soigner au bout de deux ans. Aujourd’hui, plusieurs années ont passé, le mal ne fait qu’empirer. De nos jours, la maladie a touché les 80% du corps. A ce niveau, on a deux choix, soit on attend jusqu’à ce que mort s’en suivre, soit on se lève pour décider de faire une autre analyse, changer de médecin ou de médicaments, ou on change tout à la fois. Le Mali a décidé de tout changer à la fois, une fois pour toute. C’est ce qui n’a pas été du goût de certains.
Pour que le dirigeant soit écouté, il a besoin du soutien de son peuple. Si le dirigeant ne s’appuie pas sur une bonne armée, personne ne va l’écouter. Si un pouvoir n’est pas adossé sur une bonne armée, sa parole ne voudra rien, personne ne t’écoutera. Mais si tu es adossé à une bonne armée, tu es écouté et ta parole va loin.
Mais, le régime militaire aussi qui n’écoute pas le Peuple, et pense que l’action militaire peut tout résoudre, cela conduit à l’impasse. Parce qu’on ne peut pas occuper toutes les parties du pays avec son armée.
Dans le monde actuel, les pays qui sont le plus écoutés, à l’image de l’Amérique, de la Russie, Chine, Angleterre, Corée, Israël, ont tous fait de leur défense une priorité, la première de toutes.
Par ailleurs, le pouvoir à travers le dialogue seul, fut-il mené par les maîtres de la parole (Niamakala) ou les légitimités traditionnelles, ne suffit pas tout seul pour faire la paix, sans la force de coercition. Mais, le dialogue est important dans la gouvernance. Car le pouvoir de la parole peut être une exaltation pour encourager les militaires au front. Bref, la gouvernance d’un pays est un tout : politique, économique, militaire…
Selon certains observateurs, la Russie n’’est pas considérée comme une puissance militaire, mais tout le monde entier la respecte à cause de son armée.
Donc, j’ai toujours dit que le Mali est un malade que nous allons soigner, mettre sur pied que toute l’Afrique va envier. Cela ne peut être possible que si le Peuple, l’armée et les dirigeants parlent le même langage. C’est pourquoi, les blancs font tout pour que ces trois composantes ne parlent pas le même langage.
«Les Maliens ont tout compris aujourd’hui».
Aujourd’hui je vais vous expliquer comment ils (les blancs) procèdent.
Pour ce faire, ils essayent de nous distraire, de nous faire un lavage de nos intellectuels, de mettre les militaires dos à dos, de donner l’argent à ceux qui sont cupides, dans ce contexte, le pays ne peut pas être stable. Et comme ça, ils mènent tout le monde dans leur jeu.
Nous avons dit que les Maliens ont tout compris aujourd’hui. Ceux qui sont issus de nos ancêtres que viens de citer, ne peuvent pas être la risée du monde. Il y a eu des moments où le Mali était devenue la risée de tout le monde entier. Mais aujourd’hui, personne ne peut s’attaquer impunément au Mali.
Avant de continuer, je voudrais saluer mon frère Bajan AG HAMATOUN, ici présent, qui a parlé au nom de toutes les communautés du nord du Mali, que ce soit les arabes, les tamasheq, les peuls, les songhaï, les bamanan, etc. Je voudrais lui répondre sur certains points.
Le premier point, c’est que depuis 1958, les autorités traditionnelles sont dans la lutte pour la reconnaissance de leur statut. Mais, le 11 novembre 2021 cela a été un acquis.
Elles étaient toutes conviées ici au CICB, et le lendemain, le président a pris un décret, elles ont été reçues par le Premier ministre et le président. Grâce au président Assimi, le statut qui reconnaît le rôle important que les autorités traditionnelles jouent dans la gestion de la cité a été un acquis. C’est une étape importante. Mais le combat doit continuer. Sinon, nous avons déjà fait le soubassement.
Il y a des gens au Mali qui étaient contre ce statut, accusant les Chefs traditionnels d’avoir collaboré avec les colons. Cela montre qu’ils ne connaissent pas l’histoire du Malin car ce sont les chefs traditionnels qui ont été les premiers à s’opposer à la colonisation. Tous ceux que j’ai cité auparavant, étaient des chefs traditionnels.
Le cas des résistants africains sur le sol malien, c’est Firhoun. Au nord, c’était le Haut-commissaire du Sahara, il est mort en 1916 dans la lutte contre le colonisateur. Aujourd’hui, j’appelle Bajan Ag HAMATOUN, petit fils de Firhoun, mon frère. Car nos grands-pères ont été des amis. Ils ont combattu les colons ensemble.
On appelait mon grand-père le Haut- Commissaire du fleuve Niger qui commandait tous les noirs, et c’est son grand-père qui commandait tous les blancs. Ce n’est pas parce qu’on est parti à l’école occidentale quand peut nier l’apport des chefs traditionnels dans notre histoire.
Le père du Chérif de Nioro, Check Hamallah, a été résistant et déporté (en 1941) en Côte d’Ivoire, Gambie, Gabon, jusqu’à ce que les hamallistes aient dit qu’il s’est envolé au ciel. A Ansongo, ses fidèles ont été déportés et livrés aux travaux forcés. Ils ont fait une route avec des pierres qui va au Niger. Ils ont encore leurs tombes à Ansongo.
Au Mali, il y a aussi des Chefs traditionnels qui ont été soumis par la force. Ils ont dû faire des compromis avec les colons pour sauver les populations. Mais, en aucun cas, on ne peut pas accuser nos chefs traditionnels d’avoir trahi leurs populations. Aujourd’hui, on n’invente rien. Et nous nous référons toujours à notre histoire pour prendre les décisions.
Unité nationale : «la main du gouvernement malien est et reste toujours tendue »
Le deuxième point, mon frère Badjan a invité le gouvernement à tendre la main aux groupes armés séparatistes et terroristes qui revendiquent la nationalité malienne. C’est ce que nous avons toujours fait au niveau du gouvernement. Notre main est toujours tendue, nous appelons tous les Maliens au dialogue, négocions entre nous pour qu’il y ait la paix.
Au Mali, nous avons dit que l’unité nationale, l’intégrité du pays, la souveraineté du Mali, la forme laïque et républicaine de l’Etat ne sont pas négociables, même si on s’appelle rebelle. En dehors de ces 4 paramètres, que le Mali soit un et indivisible, retrouvé son honneur et sa dignité, que chacun puisse pratiquer librement sa croyance, tous ces points sont négociables.
Mais celui qui transgresse ces lignes rouges au nom du terrorisme sera combattu avec fermeté. Sinon, la main du gouvernement malien est et reste toujours tendue, je le dis ouvertement. Tous les maliens qui laissent les armes, qui veulent la paix, qu’ils viennent discuter avec leurs frères. On est tous Maliens.
Le problème c’est qu’il y a beaucoup de gens qui ont été endoctrinés, on vient leur donner 100 milles, voire 200 milles francs, et ils deviennent des djihadistes.
A Gao, il fut un moment où chaque vendredi, un obus était lancé sur la ville jusqu’à ce que l’armée arrête un homme. Cet homme ne venait même pas du nord, il venait du sud. Des témoins avaient exigé qu’on le tue, mais les militaires ont refusé. Quand on l’a auditionné, il a révélé que les terroristes lui versent 250 000 F CFA par mois pour commettre ces forfaits. Et dès qu’un obus est lancé, il reçoit automatiquement 50 mille francs. On est parvenu à le convaincre pour qu’il montre les positions de ces obus. Depuis que cet homme a été arrêté, les obus ne tombent plus sur la ville de Gao. Mais, c’est grâce à la mobilisation de la population de Gao.
Certes, il faut la guerre, il faut la négociation, et une part de motivation citoyenne. Mais, nous devons être convaincus d’une chose, celui qui a pris les armés pour te tuer, il ne va jamais renoncer à son projet il ne te laissera jamais la paix tant qu’il ne se rend pas compte que tu es plus fort que lui.
A tous les terroristes qui se reconnaissent Maliens, nos mains sont tendues. Mais, celui qui se dit musulman, et qui veut imposer ses principes aux autres, ou bien qui veut diviser le Mali, et s’emparer de la partie du territoire la plus riche en ressources naturelles au profit d’un autre pays, nous n’accepterons jamais ça.
Donc, c’est ce que je veux vous dire, Honorable Bajan Ag HAMATOUN, nos bras sont tendus. Vous être un porte-parole désigné, parce que vous être le digne héritier Firhoun Ag ALINSAR. Je le connais bien, même de nos jours, s’il est de passage à Ansongo, il vient donner le bonjour chez nous. Car ses grands-parents lui ont expliqué que nous sommes frères. C’est la raison pour laquelle, dans notre famille, on parlait tous songhaï et tamasheq.
«Ils ont divisé l’Afrique, coloniser l’Afrique et imposer la pire dictature, les travaux forcés »
Après ces précisions, je voudrais vous révélé ceci : les blancs se sont réuni, il y a plus de 100 ans, (les preuves existent, le 15 septembre 1884 jusqu’au 16 janvier 1885, un total de 14 pays occidentaux se sont réunis) à Berlin (Allemagne), pour ce qu’on appelle la conférence de Berlin pour diviser l’Afrique. Qu’est-ce qui a été dit ?
À la fin de la conférence, ils prirent deux résolutions. La première résolution porte sur deux points : la mission civilisatrice de la France ; qui est la mission trois ‘’C’’ de l’Angleterre, à savoir : le Christianisme, Civilisation, Commerce. La deuxième résolution, il y a trois grands fleuves en Afrique dont le Niger et le Congo. Ce n’est pas pour rien qu’il y a la guerre au Mali et en RDC.
En 1885, ils ont décidé de se rencontrer pour trouver des solutions mettant fin aux conflits autour de ces fleuves. C’était ça la mission.
Mais, l’année dernière, le bateau a été attaqué sur le Niger à Tombouctou. C’est ça leur stratégie. Nulle part, il était dit de soumettre les populations africaines à la violence et à la dictature. Mais une fois, en Afrique, ils ont divisé l’Afrique, coloniser l’Afrique et imposer la pire dictature, les travaux forcés.
Il y a 100 ans, l’objectif était le commerce, la civilisation. Pouvaient-ils nous apprendre la civilisation ? Mais c’est le mensonge qu’ils ont mis en avant. Aujourd’hui, on nous parle de démocratie, mais dernière le concept de démocratie, il s’agit de défendre leurs intérêts impérialistes. Chaque fois qu’il y a un changement de régime en Afrique, ils décident d’intervenir pour, disent-ils, rétablir l’ordre Constitutionnel, la démocratie. Pourtant dans certains pays africains, il y a eu des coups d’Etat sans que personne ne lève le petit doigt.
Mais pourquoi le cas d’autres coups d’Etat fait scandale ? C’est que dans ces pays, les nouvelles autorités leur font comprendre qu’ils ne peuvent plus continuer à profiter des ressources de ces pays. Sinon, comprendre qu’on fasse un coup d’Etat à Niamey (Niger) et c’est à Paris (France) qu’on organise un Conseil de défense. C’est quoi ça ?
On demande à l’ambassadeur de quitter le Niger, la France dit non.
C’est pourquoi, les nigériens ont décidé de l’isoler, de ne plus lui permettre de trouver à manger jusqu’à ce qu’il demande de quitter.
C’est pourquoi, je les ai conseillés de ne pas toucher à l’ambassadeur, car c’est une provocation afin de trouver un prétexte d’intervention.
En tout cas, au Mali, au Burkina Faso et au Niger, on a décidé de ne plus leur donner nos ressources sans contrepartie. C’est pourquoi, ils nous font la guerre.
«Hier, c’était la civilisation et le commerce, aujourd’hui, c’est la démocratie».
Hier, c’était la civilisation et le commerce, aujourd’hui, c’est la démocratie. Mais, en réalité, tout est une question d’intérêt.
Si vous vous rappeler, au moment de donner les indépendances à nos pays, le Premier ministre français de l’époque a écrit dans son mémoire, que en 1960, tous les leaders africains qui n’étaient pas favorables à la France ont été combattus politiquement, ou par la guerre, ou par assassinat. Donc, avant de quitter, ils ont convié l’Afrique, ils ont donné le pouvoir à des gouvernements favorables à la France. Ce n’est qu’au Cameroun et en Algérie qu’ils n’ont pas pu faire ça. Dans ces deux pays, ils ont mis le feu.
Dès qu’ils se rendent compte que vous êtes contre le France, il commence à saboter votre économie. C’est le cas de Sékou Touré. L’objectif de toutes ces manœuvres était de faire partir le régime par la crise. Et c’est ce qu’on essaie de reproduire aujourd’hui contre le Mali, le Niger et le Burkina.
Ainsi, après avoir fait partir les premiers gouvernements de l’Afrique indépendante, ils ont collaboré avec leurs successeurs pendant un moment. Mais, là aussi, dès que ceux-ci ont commencé à s’opposer à certaines de leurs décisions, ils ont inventé la démocratie pour renverser des régimes qui étaient essentiellement militaires. Car, Houphouët BOIGNY les avait prévus que dans 30 ans, les africains ne se laisseront plus faire. Et quand ce moment était venu, le prix du cacao et des minerais ne sera plus fixé ni à Paris, ni à Londres.
Malgré l’instauration forcée de la démocratie, les régimes qui se montrent récalcitrants sont balayés par un coup d’Etat que personne ne dénonce. Et quand le peuple décide de faire partir celui qui sert leurs intérêts, ils crient au scandale. En Afrique, c’est une politique avec plusieurs mesures, et il faut que vous compreniez cela. Si vous le comprenez, vous allez soutenir vos dirigeants. Dans le cas contraire, ils mettront les bâtons dans les roues des dirigeants.
Rébellion sécessionniste : «au plus profond de la colonisation, la France avait projeté d’exterminer les Touaregs et les arabes»
Aujourd’hui, la France présente les Touaregs comme leurs amis au Mali.
Mais, c’est faux, la France n’est l’ami de personne, sauf de ses intérêts. Je vais vous rappeler un épisode vérifiable de notre histoire. Au nord de notre pays, au plus profond de la colonisation, la France avait projeté d’exterminer les Touaregs et les arabes. Des correspondances avaient été envoyées dans ces sens aux dirigeants coloniaux de l’époque.
« Étant donné que nous ne pourrons jamais se faire des amis et des alliés dans ces tribus (Touaregs et arabes), par la suite de la haine religieuse, il faut les supprimer, si l’on peut. Et cela, en les affamant. Les hommes, en les empêchant d’acheté les céréales dont ils ont besoin ; les animaux, en les interdisant les rives du fleuve», (lettre du 13 septembre 1898, écrite par le Lieutenant-Colonel Audéoud, Lieutenant-Gouverneur du Haut Sénégal Niger). Cette lettre avait été adressée au Lieutenant-Colonel, commandant de la région de Tombouctou.
«Il arrivera que les tribus mourront de misère, où elles fuiront vers d’autres régions, ou enfin, se sentant impuissantes, elles se rendront à merci. Et alors, nous pourrions leur imposer un genre de vie qui les empêche de nous nuire», poursuit la lettre.
Le Colonel Mandiot, Commandant de la Région de Tombouctou, répond : «Demain, avec les bombes de l’aviation et sa rapidité d’évolution, nous parviendrons à les rattraper, ou avec son puissant concours, en empêchant les rassemblements, en détruisant les villages, nous donnera le renseignement qui nous permettra, à coup sûr. Il sera, à coup sûr, l’instrument de surprise», le 13 septembre 1898.
Tiré du Bulletin du Comité d’étude historique scientifique, 1922, Tome V.
Aujourd’hui, ce sont les mêmes gens qui viennent nous dire que les Touaregs et les Arabes sont leurs amis. Mais, à l’époque, le peuls et songhaï ont dit non et ils ont été victimes d’exactions.
A chaque étape, ils essayent de trouver des gens qui font leur jeu.
Aujourd’hui, dans la seule région de Ménaka, il y a plus de ressources naturelles dépassant de loin certains pays arabes qu’on considère comme des pays. N’en parlons pas de l’ensemble du nord.
L’avenir du Mali se trouve au nord, il faut que les Maliens le sachent.
C’est la richesse que convoitent les blancs. Pour ce faire, ils ont trouvé des Maliens, qu’ils ont armés, pour diviser le Mali à travers les attaques meurtrières, les violences interethniques et religieuses.
La communauté peule existe du Cameroun au Sénégal, les Tamasheq de la Libye, Algérie, Mauritanie, Maroc, etc. Pourquoi il n’y a la crise que seulement chez nous ? Ils ne font qu’instrumentaliser quelques groupes au sein de nos communautés, les poussant à engager des hostilités pour la partition du pays en leur promettant beaucoup de choses, dont les postes de président, de ministre, ainsi que beaucoup de richesses.
Au niveau du gouvernement, je le répète, notre main est et restera tendue, mais si tu veux t’imposer à nous parce que tu as des armes, on ne serait pas d’accord. Cela n’est plus possible au Mali grâce à Allah.
Tous les dirigeants qui se sont mis au service des intérêts étrangers, contre leur pays et l’Afrique, à la fin de la vie, ils les ont jetés comme des Kleenex. Certains sont morts dans le chagrin, d’autres sont morts dans l’isolement, ils ont refusé même de venir à leur enterrement ; à d’autres, ils leur ont tendu des pièges.
Est-ce que ce n’est pas la CEDEAO qui est allé au Niger, pour dire au président Libérien, pour lui dire : viens sans tes garde-corps. Une fois là-bas, ils l’ont pris pour le découper. C’est dans un camp de la CEDEAO que cela est arrivé. Vous savez de qui je parle (Ndlr : Samuel Do). Ils ont aussi invité le président d’un autre pays à une rencontre de la CEDEAO. Et quelques mois après, on l’a pris pour le remettre aux blancs.
Je demande aux présidents de la CEDEAO d’arrêter de servir les intérêts des blancs contre leur pays.
Quand ils ont installé des bases au Sénégal, en Côte d’Ivoire, au Bénin, ils disent que c’est contre le Niger. En fait, c’est pour détruire la CEDEAO. Mais l’autre objectif, c’est pour mettre les dirigeants de ces pays d’accueil de troupes françaises sous pression, leur dire, si vous ne faites pas ce qu’on veut, on va faire un coup d’Etat contre vous.
La troisième chose c’est pour intimider les peuples. Dans toutes manifestation, le président peut mater il n’y aura rien la dedans ; donc le peuple aura peur. Enfin, pour dire aux militaires de ce pays-là, ne levez pas la tête sinon on a notre armée ici. Donc d’une pierre ils font quatre coups : ils cassent la CEDEAO, ils intimident les dirigeants, ils intimident les peuples et ils intimident les militaires.
Il faut que les africains comprennent bien ce que ces gens veulent faire chez nous ; qu’ils restent chez eux ; qu’ils négocient avec les Etats responsables qui sont dans le Moyen-Orient. Pourquoi ils le font chez nous ?
Le Mali n’est l’ennemi de personne : «il y a des Français qui aiment le Mali et qu’il y a des Maliens qui vivent zen France»
Nous n’avons pas d’ennemi dans le monde. Tous les pays du monde sont des amis du Mali. Nous savons qu’il y a des Français qui aiment le Mali et qu’il y a des Maliens qui vivent zen France, mais nous ne pouvons pas accepter que des dirigeants viennent imposer une vision coloniale au Mali, qu’ils traitent d’égal à égal avec nos présidents. Ce qu’ils font dans d’autres pays, qu’ils négocient avec le gouvernement les conditions du partenariat. Sinon, s’appuyer sur des petits groupes ethniques, des groupes religieux pour s’imposer à la population ne marchera plus, personne ne s’imposera plus à notre Mali «Allah Barikala !» et notre armée veillera sur ça. Et je voudrai terminer en disant deux choses.
La première des choses, il faut remercier les grands pays qui nous aident, tels que la Russie, la Chine et la Turquie. Chaque fois que ceux qui sont au service de la France vont aux nations unies pour mettre des bâtons dans les roues du Mali, la Russie prend les battons, elles les cassent et les mettent au feu et le Mali continue de marcher la tête haute ! Nos amis chinois et turcs aussi nous aident énormément. Nous avons des drones turcs qui sont la terreur des terroristes aujourd’hui, même quand ils vont se cacher, on les bombarde.
Sur ce point, j’ai un message et un appel aux Maliens. Vous savez les FAMa, c’est comme une équipe qui joue ; quand ton équipe joue tu la soutiens à tout moment, à tout instant et en tout lieu. Ce n’est pas quand il perd un match que tu dois l’abandonner. L’armée malienne a besoin aujourd’hui que tous les maliens la soutiennent. Elle peut perdre des batailles mais va gagner la guerre ; parce la guerre pour le Mali est juste, honorable et digne d’être menée. C’est pour restaurer aux Maliens leur honneur, leur dignité, leur indépendance et leur souveraineté. Nous ne pouvons pas le faire sans notre armée. Elle a besoin du soutien du peuple. Les militaires ce sont des civils habillés en tenue qui donnent leur vie pour le Mali ; il faut donc les soutenir sans condition. Ce n’est pas seulement le jour des victoires mais quand ils perdent aussi il faut les remonter le morale.
Soutenir les FAMa : «c’est tout faire pour éviter les amalgames et la stigmatisation»
La deuxième chose sur laquelle je vais insister, c’est qu’il faut tout faire pour éviter les amalgames et la stigmatisation. Je viens de vous démontrer dans l’histoire comment ils font pour nous opposer. Il y a 100 ans, ils ont dit à tout le monde de tuer les arabes et les Touaregs. Maintenant, c’est parmi ces arabes et ces Touaregs qu’ils trouvent des gens pour tuer les autres. Mais les gens qui font le commerce du terrorisme, il y a des Sonrhaï là-dedans, il y a des peulhs là-dedans, ce n’est pas les arabes et les Touaregs seulement. J’ai dit même aux gens que le premier terroriste au Sud c’est l’antenne du JINIM, c’est inquiétant ! Donc le terrorisme n’a pas de religion, n’a pas de pays, n’a pas de foi ni de loi ; il n’a que des intérêts et des sponsors étrangers. C’est pourquoi il faut tout faire pour éviter l’amalgame et la stigmatisation. Quand vous voyez qu’un l’arabe ou un Touareg a peur il faut le protéger et celui qui se met contre ça, il faut lui donner des conseils parce que d’autres ne comprennent même pas. Car leur stratégie c’est de faire peur pour que tous les arabes et les Touaregs quittent la ville.
La troisième chose, il faut donner sa vie si nécessaire comme certains sonrhaï ont donné la leur en 1800 pour protéger leurs frères arabes et Touaregs.
La quatrième chose, il faut que vous soyez certains que la victoire du Mali fera jour. Dans l’histoire des nations, les historiens peuvent témoigner, tous ceux qui ont gagné, ce sont ceux dont la cause était juste et qui ont refusé de céder. Si votre cause est juste et que vous êtes faible, on va vous dominer. La cause des Maliens est juste, l’armée peut perdre des batailles par surprise, mais on va gagner la guerre. Il faut que tous les maliens soient convaincus de cela.
Et enfin, il faut l’union sacrée des Maliens. Que tout le monde comprenne cela. Vous savez comment ils divisent l’Afrique, quand un président vient on lui donne des conseillers européens qui font tout pour tout effacer de celui qui l’a précédé.
Donc tous les citoyens qui viennent de cette obédience-là, ils deviennent des ennemies du régime jusqu’à leur moelle. Ils vont comploter pour remplacer le président et on n’en parle plus. Il faut que cela s’arrête. Tous les gens qui ont compté dans l’histoire ( Fily Dabo SISSOKO ; Mamadou KONATE ; Modibo KEITA ; Moussa TRAORE ; Amadou Toumani TOURE ; Alpha Oumar KONARE ; Amadou Aya SANOGO ; Dionkounda TRAORE ; Ibrahim Boubacar KEITA jusqu’à cette transition) ; tous les enfants qui se réclament de ces régimes-là pour une raisons où une autre, je ne rentre pas dans ce débat idéologique qu’on peut mener ailleurs, mais tous ces gens-là doivent comprendre qu’aujourd’hui c’est la vie du Mali qui est en cause.
Mais n’importe qu‘elle tendance qui viendra au pouvoir, ils vont lui jouer le même jeu. Le jour où ils n’auront pas besoin de lui, ils vont trouver des citoyens qui mettront des bâtons dans ses roues pour provoquer le mécontentement du peuple et puis le renverser. Aujourd’hui ils veulent utiliser les terrorises pour diviser le Mali, opposer les Maliens et il y a des enfants du Mali qui jouent ce jeu.
Quand on achète des armes, ils prennent l’argent (nous on a le dossier) au lieu d’acheter les armes, ils vont mettre l’argent dans leur compte bancaire pour construire des maisons dans les pays des sous-régions. Ce sont des citoyens comme ça qu’ils veulent. Il y en a parmi les Maliens, mais ils sont minoritaires. Il faut que la majorité des citoyens fasse l’union sacrée, parce que l’équipe qui dirige le Mali aujourd’hui est composée des enfants de tous ces régimes-là. Ils n’ont pas plus de 60 ans.
L’intention du président de la transition et du gouvernement est d’établir cette union sacrée là. Avant que cette équipe ne quitte la direction du pays, il faut que les ennemies comprennent qu’ils ne peuvent plus diviser notre pays. ‘’
Ko démocratie wa, ko droit de l’homme wa, patati-patata’’ quand les gens sont morts à Tombouctou, sur la route de Gao (il y a eu cent (100) morts) qui a entendu ces organisations de droits de l’homme ? Même l’ONU, est-ce qu’il a présenté ces condoléances ? Personne, mais ils sont là à parler de droit de ‘homme.
Il faut que les Maliens soient conscients que notre destin se trouve dans nos mains, notre peuple et Dieu. Tout le reste, c’est de la poudre aux yeux et les manipulations et personne ne manipulera plus le Mali. Que les maliens fassent l’union sacrée pour retrouver leur honneur et dignité.
Merci beaucoup !

Info Matin

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