«L’Invité de la semaine» de Yaya Konaté (le samedi 15 janvier 2022 sur l’ORTM), Dr Choguel Kokalla Maïga, n’est pas allé avec le dos de la cuillère pour démonter les griefs formulés pas la Cédéao et l’Uémoa pour justifier les sanctions prises contre notre pays le 9 janvier 2022. Il a aussi profité de l’occasion pour régler ses comptes avec la France accusée d’œuvrer à «la désintégration» de l’Etat malien. Par rapport à la transition, le Mali est toujours ouvert au dialogue avec les dirigeants ouest-africaines. N’empêche que le PM assure que notre pays va porter plainte pour dénoncer le caractère irrégulier des sanctions. Des extraits de cette brillante démonstration du «Choguélisme» !
«Nous avons élaboré un Plan de riposte contre ce processus pour sauvegarder la souveraineté de l’Etat malien, son intégrité territoriale. Il y a des mesures à caractère juridique qui vont être prises. Nous avons porté plainte contre ces décisions devant les institutions habilitées sous-régionales, africaines et internationales» ! Telle est l’assurance donnée par le Premier ministre de la Transition, Dr Choguel Kokalla Maïga, «L’invité de la semaine» de Yaya Konaté samedi dernier (15 janvier 2022).
Pour l’ex-président du Comité stratégique du M5-RFP, «la finalité des sanctions illégales et illégitimes de la Cédéao et de l’Uémoa est de déstabiliser l’Etat malien et d’achever un peuple déjà à terre. En comparant ces sanctions aux textes fondamentaux de ces organisations, vous vous rendrez compte qu’il y a eu un abus de pouvoir». Et d’asséner, «on a choisi, l’Etat d’extrême faiblesse du Mali dans lequel il s’est retrouvé à cause des considérations d’ordres géopolitiques».
Et cela d’autant plus que, aujourd’hui a regretté Dr Maïga, notre pays est devenu «la risée des pays de la sous-région et du monde. Certains pays se servent de la Cédéao pour régler d’autres comptes avec le gouvernement malien d’aujourd’hui». Une allusion à peine voilée à la France d’Emmanuel Macron qu’il accusait déjà le 25 septembre 2021 (à la Tribune des Nations unies) d’avoir «abandonné le Mali en plein vol».
«Qu’est-ce qui s’est passé ? », s’est-il interrogé. «Dans le Sahel il y a deux groupes terroristes JNIM et l’EIGS. Alors qu’on a un accord de défense, le président français, parce qu’on a fait des nominations qui ne lui plaise pas au Mali, il dit qu’il arrête ses opérations militaires sans nous aviser», a-t-il indiqué pour prouver que le Mali a été réellement abandonné en plein vol.
En tout cas, le Premier ministre n’a pas hésité à accuser la France d’œuvrer à «la désintégration» de notre pays dont les autorités exigent désormais la relecture des accords de défense jugés «déséquilibrés». Et cela d’autant plus que, a rappelé le chef du gouvernement de transition, «nous cherchons les moyens de défendre notre peuple, nous voulons avoir notre autonomie de décision. Maintenant cette campagne contre nous, ce terrorisme diplomatique, médiatique, psychologique contre nous ça ne nous fera pas bouger d’un iota». Il n’a pas manqué non plus de préciser que la prétendue présence des mercenaires russes du groupe Wagner dans le pays fait partie des «rumeurs de guerre psychologique et d’intoxication pour perturber les autorités de la transition».
Pour le chef de gouvernement, l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uémoa) a débarqué à Accra (Ghana non membre de l’organisation) en l’absence du Mali qui a été invité à 48 heures sans qu’on lui dise l’ordre du jour. «On traite le Mali comme un moins que rien, comme si ce n’est pas un Etat. Nous ne pouvons pas acceptés cela. Il y’a des formes d’humiliation que le Mali ne peut pas accepter», a-t-il averti.
Des propos qui vont dans le sens de la détermination des Maliens à reprendre en main le destin de leur pays !
Naby
Source : Le Matin