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Choguel Kokalla Maiga aux commanditaires des terroristes: « le Mali ne retournera plus sous le joup de l’esclavage de quelqu’un »

Se recueillir à la mémoire des victimes (civiles et militaires) des attaques terroristes du Bateau Tombouctou du 7 septembre, des camps militaires de Gao 8 septembre, de Bamba 7 septembre, de Bourem 12 septembre, de Léré 20 septembre, il y a deux jours ; et celles de Tombouctou du 21 septembre, telle était la délicate cérémonie dont le Premier ministre le Dr Choguel Kokalla Maiga était appelé à présider ce vendredi 22 septembre 2023 au Palais des sports Salimata Maiga sis à l’ACI 200.

Espace de solidarité qui s’inscrit dans un élan patriotique, outre la forte présence des membres du gouvernement, on notait à cette cérémonie de recueillement celle de toutes les confessions religieuses, des associations de femmes, du parlement des enfants, des familles de victimes… Cette journée de recueillement vise à manifester, une fois de plus, la solidarité nationale à l’endroit des familles endeuillées, à montrer que le Peuple malien demeure uni, même dans la douleur. Il s’agissait pour le peuple du Mali, en ce jour solennel, de former un bloc de granite contre les tentatives de division des forces du mal qui tentent d’imposer leur idéologie.
Dans la trame de son intervention (français et bambara), le Premier ministre a invité les Maliens à la résilience, « l’avenir du Mali ne peut pas se décider ailleurs, il se décide au Mali, par la cohésion et l’union de toutes les filles et de tous les fils du pays ». La Patrie, reconnaissante et solidaire, n’oubliera, ni la perte de ses fils victimes de la barbarie humaine, ni le sacrifice de ceux-là qui se battent pour la Souveraineté et l’intégrité territoriale du Mali. C’est un Premier ministre très optimiste qui lance aux familles des victimes : «leur mort ne sera pas vaine. Cette guerre qui nous est imposée, nous allons la mener jusqu’au bout et nous la gagnerons». Voici la retranscription de l’intervention du Premier ministre Dr Choguel Kokalla Maiga, en français et en bambara.
En français : «il faut qu’aujourd’hui les Maliens se disent que le pays est en guerre ».
(…) Mesdames et Messieurs,
J’étais tenté au début de ne pas faire de discours. Mais, vous savez, notre pays ; le président de la transition ; le gouvernement ; les institutions de la transition dont le Conseil national de transition (CNT) et tous les organes directeurs de la transition travaillent pour l’Histoire. Nous travaillons pour les générations futures. Tous les actes qui sont posés aujourd’hui ont vocation à galvaniser les Maliens aujourd’hui mais surtout à préparer les générations futures. Parce qu’il s’agit d’elles, de notre avenir et du présent des générations futures. C’est pour cela, il est important de rappeler un certain nombre de choses.

La cérémonie qui nous réunit cet après-midi, est un devoir de souvenir du peuple Malien, à mémoire des victimes de l’attaque barbare du Bateau Tombouctou, et des camps militaires de Gao, de Bamba, de Bourem, les 7, 8 et 12 septembre 2023 et des victimes de Léré, il deux jours ; et celles de Tombouctou hier seulement.
Nous allons continuer à subir les attaques de ceux qui ne veulent pas la paix. Il ne faut pas vendre les illusions. Le peuple malien doit se préparer à faire face à toutes les situations.
Ces attaques de notre âge perpétrées par les groupes armés, revendiquées par des Maliens qui prétendent se battre pour d’autres Maliens, mais leur rôle, leur bataille, consiste à tuer d’autres Maliens.
Ne soyons pas dupes. Le Mali est en guerre contre le terrorisme. Toutes les revendications des mouvements dit armés, c’est de la poudre aux yeux des Maliens.
L’État malien, l’armée malienne, se battent contre le terrorisme.
Ce n’est pas pour le développement. Personne ne peut nous convaincre que c’est pour le Mali que le bateau est détruit. Où nous avions de Maliens, l’expression même unité nationale.

Mesdames et messieurs
C’est pour commémorer ce grand drame et dans un esprit de solidarité avec les familles endeuillées que les hautes autorités au Mali avaient décrété trois jours de deuil. En outre, le président de la transition, lors du conseil des ministres du 13 septembre 2023, a marqué sa profonde affliction face aux pertes en vie humaines, aux blessés civils et militaires.

Vous le savez que nous nous retrouvons dans une salle pour commémorer ce drame, alors qu’au début, c’était de grandes festivités qui étaient prévues, pour que les Maliens savourent très bien la fête de l’indépendance. C’est ce moment que certains maliens ont choisi pour tuer d’autres Maliens, disent-ils, pour revendiquer le développement du Mali. C’est à ce moment que le Président de la Transition a choisi pour commémorer les victimes, la mort des victimes. De faire surseoir à tout ce qui est festif pendant ces événements, pour nous concentrer à la méditation, à penser à l’avenir de notre pays.
Je voudrais attirer l’attention des maliennes et des Maliens, que malgré les débats politiques, qu’ils constatent quelque chose, tous ceux contestent sur la CEDEAO, l’ONU, ce qu’ils appellent la communauté internationale, sur les organisations des droits de l’homme, je vous invite à vous reformerez : qui les a entendu parler avec autant de morts au Mali. Aucune d’entre elles n’a même présenté des condoléances au président de la transition, et au gouvernement malien. Et pourtant les mêmes qui nous font comprendre que l’avenir du Mali dépend d’eux.
Je voudrais inviter des Maliens à se dire que l’avenir de notre pays, l’avenir de la jeunesse malienne, ne peut pas se décider ailleurs. Elle se décide au Mali à travers une cohésion sans faille entre le Peuple malien et ses forces armées et de sécurité. Rien d’autre, personne d’autre, ne peut nous tromper. Nous en avons une illustration parfaite, qui a plus souci du Mali que les Maliens.

La deuxième chose, vous savez, la guerre qui nous est imposée, nous allons la mener jusqu’au bout. Le difficile, c’est fin, et la fin, nous allons la gagner. Notre armée, aujourd’hui, a oublié les termes de repli tactique, de repli stratégique. C’est le coup pour coup. Quand on tue nos militaires, notre armée donne le coup qu’il faut. Il n’y plus à reculer, de mendier la paix. Depuis dix ans, depuis trente ans, les Maliens organisent ces genres de cérémonies. Cela n’a pas mis fin à la guerre.
Parce qu’il y a des citoyens qui ont estimé qu’ils doivent imposer leur volonté aux autres Maliens.
La démocratie, c’est vrai, c’est la loi de la majorité ; mais c’est aussi le respect des droits des minorités. Mais elle ne donne droit à personne de s’imposer par la violence aux Maliens.
Je dois vous dire que nous sommes à un tournoi historique. Nous devons tirer les leçons de l’histoire.
Vous savez, lorsque, un Etat minoritaire dans le monde, a décidé de soumettre tout le reste du monde par la force et la violence, sous le nazisme en 1942 ; quand il a occupé toute l’Europe, et bombarder l’Angleterre ; vous avez le peuple anglais a été galvanisé par un grand leader pour ce peuple. Je ne reprends pas toutes ces qualités, mais pour cette question précise, c’est un leader dans leur histoire, voici ce qu’il leur a dit. Écoutez bien, ça s’applique au Mali aujourd’hui. C’est Wilson Churchill, dans son discours du 12 octobre 1942, au plus fort du nazisme, voici ce qu’il a dit :
« Lorsque des gens pacifiques, en temps de paix ne se préoccupent nullement de leur défense, lorsque des nations et des peuples sans soucis et confiants, je dirais imprudents, méprisent l’art militaire et croient la guerre unique pour qu’elle puisse jamais revenir, lorsque ces nations sont attaquées par des conspirateurs hautement armés et lourdement organisés, qui depuis des années complotent en secret, célébrant la guerre comme la forme la plus élevée de l’effort humain, glorifient le meurtre et l’agression, préparés et entrainés jusqu’aux limites permises par la science et la discipline, il est dans l’ordre naturel des choses que ces nations imprévoyantes souffrent terriblement et que les agresseurs intrigants et cruels donnent libre cours à leur exultation sauvage. »
Ça doit donner à méditer.
En ce moment toute l’Europe était sous la force nazie ; et le Peuple anglais sous la bonne direction a tenu bon.
C’est ce qu’aujourd’hui le président de la transition, et l’équipe autour de lui, et l’armée malienne sous la haute conduite du ministre de la Défense est en train de faire comprendre aux Maliens. Nous avons demandé la paix, nous continuons à la demander ; mais il faut que les Maliens se lèvent. Plus personne ne va plus nous imposer sa volonté.
Il y a eu une période dans l’histoire où nous avons pensé, naïvement, que la guerre est finie, le Mali n’a pas besoin d’armée, les militaires, on n’en a pas besoin, on fait seulement la démocratie. Nous l’apprenons à nos dépens aujourd’hui. Et nous avons décidé d’aller jusqu’au bout.

Il faut qu’aujourd’hui les Maliens se disent que le pays est en guerre. Celui qui mène cette guerre, ce sont les FAMa. Les FAMa perdent des hommes tous les jours, elles continuent à en perdre ; mais la guerre, le Peuple malien va la gagner.
Nous ne voulons plus rester sous la botte d’un pays, d’un groupe de personnes, d’individus. Nous voulons être un peuple libre
Les femmes qui ont perdu leurs enfants, leur mari, soyez sûr, ils ne seront jamais oubliés dans l’histoire.
Un jour viendra, vos enfants, vos petits-enfants, vos arrière-petits-enfants seront très fiers d’aller dans un lieu, et dire, ici gît mon père, mon grand-père, mon mari, mon arrière père, qui a donné sa vie pour que je sois libre. Personne ne l’oubliera.
Mais aujourd’hui, nous ne céderons plus un pouce de notre territoire à quelqu’un. Nous avons clairement dit, au Mali, il y a des choses qui ne sont pas négociables. Personne ne va nous amener à céder un pouce de notre territoire. Personne ne va nous amener à remettre en cause l’unité nationale du Mali ; personne ne nous amènera à confier la souveraineté du Mali à quelqu’un. Les Maliens vont exercer leur souveraineté sur l’ensemble de leur territoire. Personne ne doit nous amener à imposer sa religion à d’autres manières au motif qu’il est minoritaire, qu’est majoritaire ; qu’il est violent, qu’il a des armes.
Ces quatre conditions, notre pays va les défendre, et préparez-vous à les défendre.
Ce dont l’armée a besoin aujourd’hui, c’est votre soutien massif, votre reconnaissance de tous les jours, de tous les instants. C’est le grand message que voudrais passer aux Maliens.
Bambara : «Nous ne devons pas céder au découragement et à la fatalité, au contraire »

Je voudrais saluer chaleureusement la forte présence des femmes cet après-midi dans ce Palais des sports.
Le combat que nous menons aujourd’hui c’est pour l’avenir de nos enfants, de toutes les générations futures. Nous avons fait 10 ans, 30 ans, avec des gens qui ont voulu nous en imposer ; ils faisaient ce qu’ils voulaient. Les gens mourraient, il n’y avait pas d’armée. Grâce à Dieu, aujourd’hui nous avons une armée debout qui s’oppose à la partition du pays et qui se bat pour restaurer la souveraineté du Mali. Le pays ne peut se construire sans ceux qui se battent au quotidien contre la division du pays et pour la restauration de l’honneur et de la dignité.
Un jour viendra, vos enfants, vos petits-enfants, vos arrière-petits-enfants seront très fiers d’aller dans un lieu, et dire, ici gît mon père, mon grand-père, mon mari, mon arrière père, qui a donné sa vie pour que je sois libre. Personne ne l’oubliera.

Mais ce qui en court aujourd’hui, c’est la volonté forcenée de certains de mener notre pays à la guerre pour nous faire revenir en arrière. A ces gens qui croient pouvoir grignoter progressivement sur notre territoire à travers les attaques, la vaillante armée malienne dit qu’elle ne cédera pas un centimètre carré de notre territoire. Et qu’elle répliquera à toutes les attaques. Des soldats vont tomber les armes à la main pour la défense de la patrie, et la nation reconnaissante va prendre en charge veuves et orphelins, mais nous ne reculerons pas. Dans mon village, ils ont tué 13 personnes, uniquement pour terroriser les gens. En recevant mes parents et après leur avoir présenté mes condoléances, je leur ai dit que si c’est le prix à payer le Mali consent à payer (quelle que soit la nature du prix) mais nous ne restons plus l’esclave de quelqu’un. Mais l’armée assumera désormais ses responsabilités et toutes ses responsabilités.

Ce dont l’armée a besoin aujourd’hui c’est votre confiance, que vous les soutenez, que vous les encouragez, que vous appuyez dans leur mission sacrée de défense et de préservation de l’intégrité territoriale et de la souveraineté nationale. Le Mali ne retournera plus sous le joug de l’esclavage de quelqu’un. C’est terminé.
Les autorités que nous avons aujourd’hui à savoir le président de la transition, le président du CNT, le ministre de la défense, la hiérarchie militaire, disent que nous ne reculeront plus. Nous allons restaurer notre souveraineté sur l’ensemble du territoire national.
Certains avaient dit que nous allions regretter d’avoir dit aux français et à la Minusma de partir. Aussi, vous comprendrez que tout ce qui est mis en œuvre aujourd’hui c’est pour nous faire payer notre audace d’avoir permis aux étrangers de partir et de nous le faire regretter.
Qu’est-ce que les étrangers ont fait depuis 10 ans qu’ils sont chez nous ? Tous les jours des personnes meurent, tous les jours des villes sont brulés… Ceux qui font ces exactions barbares se disent si 100 personnes meurent chaque 10 jour, on dira que c’est 10 personnes par jour. Mais si 100 jours meurent en une journée, ça va les terroriser, car les noirs ont peur de la mort et les noirs ne savent pas se battre ; après 2-3 morts ils reculeront. Désolé, cette fois-ci, ils ont tout faux : le Mali ne reculera pas, l’armée ne reculera pas. Tout ce la vaillante armée nationale veut c’est le soutien du peuple.
Nous nous sommes rassemblés pour rendre hommages aux victimes, civiles et militaires, toutes tombées pour le Mali. L’ennemi ne pourra jamais vaincre le Mali si le peuple fait bloc derrière son armée. Faites des bénédictions, les autorités sont à vos côtés, elles ne vous lâcheront pas. Nous sommes le Mali.
C’est parce que d’autres ont donné leur vie que nous qui sommes ici avons le courage et l’honneur de parler. Aussi, je voudrais avant de terminer encore vous remercier et vous demander de faire encore des bénédictions pour notre pays qui ira de l’avant.
Nous ne devons pas céder au découragement et à la fatalité, au contraire. C’est ce qu’ils cherchent. L’honneur et la dignité du Mali lui seront restitués.

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