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Choguel Kokalla Maïga au corps diplomatique : « On ne peut pas ramener raisonnablement la Transition … à la tenue uniquement d’élections »

La deuxième réunion d’échanges du Premier ministre, Chef du Gouvernement Dr Choguel Kokalla MAIGA avec le Corps diplomatique s’est tenue le lundi 7 février 2022 dans la Salle de Conférence de la Primature. Organisée par la Cellule des Relations internationales de la Primature, cette rencontre s’est déroulée en présence de plusieurs membres du Gouvernement, des Ambassadeurs, Chefs de Mission diplomatique et Poste Consulaire et les Représentants des Organisations Internationales. Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération Internationale, Abdoulaye Diop y était représenté par son homologue de Maliens Etablis à l’Extérieur et de l’Intégration Africaine, Alhamdou Ag Ilyène. La séance d’échanges a porté sur les orientations et choix du Gouvernement du Mali.

Dès l’entame de son discours, le Premier ministre a commencé par saluer et encourager « les FAMAs, nos forces de défense et de sécurité, pour leur bravoure et pour leur engagement au combat sur le terrain. Je coudrais leur dire que les victoires militaires éclatantes, les victoires tactiques et les victoires opérationnelles engrangées ces dernières semaines et ces derniers jours remplissent légitimement les Maliens et les Maliennes de fierté et d’espoir », a déclaré le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga.

Il a également salué l’engagement « aux côtés des FAMAs » de leurs frères d’armes des forces internationales, avant d’inviter à prier à la mémoire de toutes les victimes civiles et militaires, maliennes et étrangères tombées en terre africaine du Mali. « Leur sacrifice ne sera jamais vain », a-t-il promis. L’objectif ultime de cette réunion d’information ou d’échanges, autour de sujets d’intérêt commun, est de renforcer la compréhension mutuelle, selon le Dr Choguel Maïga.

Selon le Premier ministre, « autant l’adoption du Plan d’Action du Gouvernement a marqué une étape décisive dans le déroulement de la Transition, depuis la rectification de sa trajectoire le 24 mai 2021, autant la tenue des Assises Nationales de la Refondation de l’Etat (ANRs), du 27 au 30 décembre 2021, consacre une nouvelle phase dans la vie de notre nation et dans la marche de la Transition ». Le Premier ministre considère l’état actuel des relations avec la CEDEAO, dont le Mali est membre fondateur, « comme la résultante d’une brouille passagère, comme cela peut arriver entre les membres d’une même famille, sans que cela altère irrémédiablement le substrat des liens qui les unissent », indique-t-il. « Ce qui nous unit à la CEDEAO est, en effet, bien plus fort que la conjoncture politique et transcende les vicissitudes du moment. Car la vocation du Mali est l’Afrique, son unité, son intégration politique et économique », plaide-t-il.

L’engagement panafricain est une constance qui habite notre pays depuis son indépendance. Il est gravé dans le marbre, au travers de toutes les Constitutions dont le Mali s’est doté, depuis le 22 septembre 1960, date officielle de la proclamation de la République du Mali en tant qu’Etat indépendant et souverain, poursuit-il. « Toutefois, ce qui nous oppose à la CEDEAO en ce moment est la différence de grille de lecture sur la Transition politique en cours au Mali, notamment sur ses spécificités, sur ses défis et ses enjeux qui la différencient de beaucoup de processus politiques similaires en cours en Afrique », a déclaré Choguel K. Maïga. « Ce qui nous oppose à la CEDEAO c’est le prisme simpliste d’analyse qui ne tient pas compte, de notre point de vue, ni de l’aspiration profonde du peuple malien au changement et à la stabilité, ni de la complexité de la crise multidimensionnelle qui affecte le Mali depuis plus d’une décennie », dit-il. Ce qui nous oppose à la CEDEAO, c’est cette volonté acharnée, sous le couvert de la préservation de l’ordre constitutionnel, de certains Chefs d’Etat de vouloir vassaliser le Peuple malien pour le compte de l’agenda cachée de puissances extra-africaines, profitant du fait qu’aujourd’hui l’Etat malien est affaibli, ébranlé dans ses fondements et se trouve à terre, pour des raisons sur lesquelles il n’est nullement besoin de s’attarder, car suffisamment connues de tous les observateurs avisés, poursuit-il.

« Nous ne nous lasserons jamais de le répéter, la Transition malienne n’est pas le fruit d’une prise de pouvoir classique de la part de militaires ayant fait irruption par effraction sur la scène politique par attrait du pouvoir. Non ! Et Non ! La Transition malienne est le couronnement du soulèvement populaire qui a mobilisé le Peuple dans la rue, des mois durant, pour exiger la fin de la dérive et l’abîme dans lesquelles la mauvaise gouvernance, la corruption, l’impunité et l’impasse sécuritaire ont fini par plonger notre pays, menacé de dislocation si non de disparition en tant que Nation, en tant qu’Etat indépendant et souverain », a précisé le Dr Choguel Maïga. Les jeunes officiers patriotes qui, au risque de leur vie, ont mis à fin à la dérive et à l’imminence d’une situation de guerre civile ont, dès le lendemain du changement de régime le 18 août 2020, dit haut et fort, avoir parachevé la lutte héroïque du Peuple. Ils ont su fédérer autour d’eux l’ensemble des Forces de Défense et de Sécurité, ainsi que les Forces vives autour d’un objectif : Sauver le Mali du chaos, selon Choguel Kokalla Maïga.

Dans ces conditions, « on ne peut pas ramener raisonnablement la Transition, sauf à être dans une approche réductrice, parcellaire ou binaire, à la tenue seulement et uniquement d’élections ; en occultant le fait que depuis 1992, notre pays a régulièrement organisé divers scrutins, qui ne l’ont pourtant pas épargné les ruptures à répétition de l’ordre constitutionnel. Et surtout, en occultant le fait que la grave crise politique, sociale et sécuritaire qui a conduit à la démission de l’ancien Président de la République en 2020 (paix à son âme ! ) était née justement d’une crise électorale, celle des législatives de mars et avril 2020, illustration magistrale des limites et des déficiences qui caractérisent la gouvernance électorale dans notre pays », explique le Premier ministre…

B. Daou

Source: Le Républicain

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