Formé sur fond de favoritisme, de copinage et à grand renfort médiatique, le gouvernement de la rectification se cherche désespérément une voie pour satisfaire les nombreuses attentes et urgentes du peuple malien. À force de se dribler, l’usure du temps a eu raison des déclarations d’intention et à l’emporte-pièce servies aux Maliens comme une panacée. Malheureusement, force est de constater que les hommes de la rectification conduisent inéluctablement le Mali vers une destination inconnue.
Avant qu’il ne soit trop tard, un changement qualificatif semble nécessaire pour désamorcer la bombe sociale qui couve la cendre.Enfoncé dans les eaux boueuses du Djoliba, le gouvernement de la rectification, à sa tête le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga, n’arrive plus à retrouver ses marques après avoir jeté toutes ses flèches sans jamais atteindre ses objectifs. À savoir la satisfaction des besoins fondamentaux du peuple malien. Obnubilé par un esprit de tout remettre en cause, même sa propre gestion sous l’ère des vrais faux démocrates qui ont instauré un système de pillage du Trésor national en bandes organisées, le Premier ministre Maïga fait face aujourd’hui à la dure réalité de la gestion des affaires publiques. Il peine à embrigader la population qui voyait en lui l’homme de la situation. Ses discours mobilisateurs aux relents d’une souveraineté retrouvée, ses déclarations d’intention et à l’emporte-pièce ne se vendent plus comme au début de la transition.Pourtant, le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga avait toutes les cartes en main pour réunir cette mission à lui confiée par les militaires, auteurs du coup d’État du 20 août 2020 contre le président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK). Malheureusement, la caque sent toujours le hareng. L’homme ne sait jamais départir de son reflexe de prendre sa revanche sur l’histoire et d’en découdre avec les tombeurs de sa conscience politique, le président Moussa Traoré. Et cela n’a pas tardé à éclater au grand jour. La formation du gouvernement de la transition donne le ton départ de ce feuilleton. Censée réunir les compétences pour sortir notre pays d’une crise née de la gestion démocratique, l’équipe gouvernementale formée par M. Maïga accouche d’une souris. La plupart des femmes et des hommes appelés ne savaient quoi faire de la gestion d’un pays en crise. Ils ne savaient ni anticiper, ni prévoir ou encore moins trouver les ressorts nécessaires pour résoudre un problème urgent. Conséquences: le Mali croupit sous le poids de l’incompétence de certains ministres qui passent tout leur temps devant les caméras de télévision à expliquer leur échec dans la conduite des affaires publiques.Il fallait s’attendre à ce coup de poignard dans le dos des Maliens. Car, le gouvernement dit de la rectification a été formé sur fond de favoritisme, de copinage à l’image du Conseil national de transition (CNT) pour les beaux yeux des militaires. Il ne reflète aucunement le gouvernement d’un pays en guerre comme le nôtre, mais la volonté des princes du jour qui font semblants d’être innocents dans la formation d’un gouvernement aux antipodes des intérêts du Mali. Il ne roule que pour une poignée d’opportunistes, arrivistes qui ne se soucient que de leur confort personnel. Ils pensent que la transition est l’occasion rêvée pour réaliser leurs ambitions démesurées sur les fonds publics.La vision de ce groupe vorace et glouton se sent dans tous les segments de la vie nationale. Ces actions néfastes plombent toute initiative à donner un nouvel air à respirer pour la population malienne. L’incompétence des ministres aidant, cette mafia militaro-civile affame aujourd’hui le peuple malien en mettant main basse sur l’économie nationale. Les denrées des produits de première nécessité ne connaissent aucune baisse, malgré les subventions et exonérations accordées à des hommes de ce groupe criminel.Et, malgré le cri de détresse d’une population désemparée, le ministre de l’Industrie et du Commerce continue de faire croire aux Maliens que nos prix sont les plus bas de la sous-région. Il ne s’agit pas d’une comparaison, mais de mettre à la disposition du peuple malien des produits à un prix abordable. Et cet autre ministre qui excelle dans des déclarations tapageuses, des promesses sans lendemain et de visites de chantiers. Il s’agit du ministre des Mines, de l’Énergie et de l’Eau. Ce dernier, par sa gestion d’une autre époque du secteur de l’énergie, asphyxie l’économie nationale. Il ‘‘tue’’ les activités des gens qui ne perçoivent aucun rotin de la part de l’État à la fin du mois. Autre ministre, pas des moindres. Celui du Développement rural. Il a à son tableau de chasse les mauvaises récoltes des paysans dont l’approvisionnement en intrants agricoles a été des plus catastrophiques.Ces trois (03) ministres sont aujourd’hui sur la sellette pour n’avoir pas satisfait les attentes nombreuses et urgentes du peuple malien. Leur responsabilité dans la fabrication de la bombe sociale qui couve sous la cendre est entière. Et pour la désamorcer, un changement qualitatif s’impose pour mettre à la poubelle de l’histoire des ministres qui préfèrent les écrans de télévision au détriment de la satisfaction de leurs concitoyens.
Yoro SOW
Source : L’inter de Bamako