Les Aigles du Mali affrontent ce samedi 4 juin 2022 au Stade du 26 Mars de Yirimadio, le Congo Brazzaville, dans le cadre des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2023 qui se déroulera en Côte d’Ivoire. Pour ce match capital, les supporters des Aigles du Mali sont plus que jamais déterminés à donner le meilleur d’eux-mêmes pour aider les Aigles dans leur conquête. C’est la confession faite par le vice-président de l’UNASAM, Ckeiknè Demba, interrogé à propos de ce que réserve l’UNASAM en termes de mobilisation lors de ce match. Le vice-président a évoqué la question de la baisse des prix des billets, le soutien des entreprises, des sociétés minières, des industrielles et des autorités pour pousser les aigles à la victoire.
Avant de donner son point de vue, Cheknè Demba a tenu, en bon sportif, à remercier les uns et les autres pour leur soutien à Yoro N’Diaye jusqu’à son décès, un des grands supporters de l’équipe nationale du Mali. Il a ensuite remercié le président de la transition, le colonel Assimi Goïta ; le Ministre de la Jeunesse et des sports, chargé de l’instruction civique et de la construction citoyenne, Mossa Ag Attaher ; le président de la Fédération Malienne de Football, Mamoutou Touré dit «Bavieux», d’avoir entendu le cri de cœur des supporters en diminuant le prix des billets au Stade, de 2000francs à 1000 francs (tribune soleil). «Quand ils ont annoncé le prix des billets, je vous avoue que c’était trop élevé. Quand on dit le football, ce n’est pas les gens qui portent les cravates ou des basins, ou bien ceux qui sont dans les véhicules climatisés. C’est des gens qui ont peu des moyens, qui sont diminués financièrement. Il s’agit des cireurs de chaussures, des conducteurs de taxi-motos, des pousses pousseurs, etc. C’est eux qui vont au Stade, malgré qu’ils n’aient pas les gros moyens. Quand on met le billet à 2000 Fcfa, tu ajoutes 1000 Fcfa d’essence ; 300 Fcfa pour le parking motos; 1000 Fcfa pour manger. Ça te fait banalement 4500 Fcfa ou plus. Ce n’est pas tous les Maliens qui peuvent avoir ça. Quand j’ai appris ça, je me suis impliqué pour que le prix soit diminué. Et ils nous ont fait savoir qu’ils ont baissé. La tribune non couverte revient donc à 1000 Fcfa. Je dis aux supporters que notre cri de cœur a été attendu. Je suis ému, content de ce geste de compréhension de la part des dirigeants du sport et de l’Etat aussi», a fait savoir la deuxième personnalité de l’UNASAM.
L’appel de Cheiknè Demba à l’endroit des supporters, des sociétés…
Je dirai aux supporters, poursuit le vice président de l’UNASAM, d’économiser le maximum des moyens pour sortir massivement pour remplir le Stade du 26 mars comme lors du match de barrage aller des éliminatoires de la coupe du monde 2022 au Qatar contre le Tunisie. « Pour réussir la mobilisation, remplir le stade à hauteur de souhait, je lance un cri de cœur aux grosses entreprises comme Orange Mali, Malitel, Telecel, les banques, les sociétés minières les usines, les structures privées, d’acheter les billets à leurs employés pour qu’ils se rendent au terrain pour pousser les Aigles à la victoire. Cela nous encourage beaucoup. Toutes les personnes de bonne volonté peuvent le faire aussi pour nous aider à réussir la mobilisation», a imploré Cheiknè Demaba, auprès des grandes entreprises, sociétés, etc.
Toujours à l’endroit de mes camarades supporters, poursuit Demba Cheiknè, je leur demande de sortir massivement pour jouer leur rôle. «La fois dernière, je suis désolé, j’ai lancé appel, le stade à été plein comme un œuf. Certains supporters n’ont pas pu accéder au terrain malgré qu’ils aient leurs billets en main. Mais qu’ils comprennent que c’est la cause du Mali ; qu’ils comprennent que c’est le Mali qui gagne, qu’on ne doit pas se décourager. Qu’on sorte encore comme des fourmis pour aller supporter, pousser les Aigles à la victoire dans le fair-play. Quand on gagne le match, il ne s’agit pas de casser les véhicules, faire de barricades, bruler par-ci et par-là. Même en cas de défaite, ça ne doit pas se faire. Nous devons rester des gentlemans. Il ne faut pas casser. En cassant, qui va payer? C’est nous qui allons payer encore. Notre pays, le Mali, est en train de sortir d’une crise politico militaire. Il faut qu’on soit prudent. Casser, insulter, faire des problèmes, ne donne pas une image positive au Mali», supplie Demba.
Cheiknè Demba exige la présence au Stade, des ministres qui ne sont pas mission de l’Etat
Cheikné Demba n’a pas manqué de faire une requête auprès du président Assimi Goïta pour ce match. Il lui a demandé d’exiger la présence sur le terrain, de tous les ministres qui ne sont pas en mission de l’Etat. «Une fois, lors d’un match Mali/ Guinée, ici au Stade du 26 mars 2022, sous IBK, il n’y avait que deux ministres à l’époque au terrain : Boubou Cissé et Harouna Modibo. Par contre, ce jour là, il y avait sept ministres guinéens au Stade. Cela nous a dérangés, nous supporters des Aigles. Nous pensons que nos ministres doivent être aux côtés des Aigles, pour les accompagner à la victoire», a indiqué Cheiknè Demba.
Soutien des supporters à Eric Sékou Schelle et à son staff
Si j’ai déclenché la grève de la faim à un moment donné, dit Demba, ce n’était pas contre quelqu’un, c’était pour qu’on puisse changer le système. Je remercie, dit-il, les autorités d’avoir maintenu à la tête de la sélection nationale un joueur malien et non un sélectionneur étranger. «Quand on regarde beaucoup de pays, c’est les enfants du pays qui sont les entraineurs. Amener un entraineur local aujourd’hui, est un plus pour nous, car notre pays est en train de tout faire pour avoir son indépendance à tous les niveaux, y compris le football», a souligné Cheiknè Demba. Avant de réaffirmer le soutien des supporters au nouvel entraineur, Eric Sékou Chelle, accompagné de son adjoint Alou Badra dit « Konti» ; de Frédéric Oumar Kanouté, de Cédric Kanté. «Nous on ne veut pas un joueur qui se dit « je suis au FC Barcelone, au Real, à City, à Liverpool, Chelsea ». Ça ne nous intéresse pas. On veut un joueur qui vienne pour mouiller les maillots pour la sélection nationale, pour le pays. Je pense qu’Amary et ses camarades sont conscients de ce que le Mali traverse aujourd’hui. J’espère qu’ils vont mouiller les maillots pour le bonheur du peuple malien», a conclu Cheiknè Demba.
Je dirai, pour finir, au président de la République, le colonel Assimi Goïta, dit Cheiknè Demba, que les supporters sont conscients que l’argent qu’il est en train d’injecter dans le football peut servir à autre chose dans l’armée. Mais penser au football aussi en cette période difficile pour le pays, reconnaît Cheiknè Demba, est un acte de patriotisme.
Hadama B. FOFANA
Source: Le Républicain