J’ai l’impression que la moindre position qui ne cadre pas avec certaines personnes est vue comme une trahison ou une compromission. Tout ce que nous disons c’est qu’il faut revenir à la réalité. Ce qui n’a pas été fait avant l’investiture solennelle ne se fera certainement pas après, sauf à appeler à l’irréparable. Aujourd’hui, le vrai défi du Mali se trouve sur le terrain politique et institutionnel. Il n’est plus dans la rue. Et le terrain politique n’est pas un champ de bataille où il faut “abattre” un “ennemi”. C’est un terrain de confrontation d’idées.
Pour nous, acteurs politiques, l’enjeu est de travailler à la paix, à la sécurité, au développement et au bien-être des populations. Personne ne peut gagner à un pourrissement durable de la situation. Dans l’immédiat, nous estimons qu’il faut apaiser les tensions et ouvrir un dialogue sincère entre tous les fils et les filles du pays. Il faut analyser nos différences, en discuter en vue d’en tirer des points d’entente pour faire face à l’essentiel : la refondation du Mali, et cela ne peut se faire que dans le dialogue.
Malgré notre grande déception durant l’élection, nous faisons le choix de regarder de l’avant après cette investiture, sans compromission ni violence. Nous faisons le choix de donner une chance au dialogue. Nous faisons le choix de la République et de la Démocratie. Le choix de continuer à défendre nos convictions tout en étant constructifs. Voilà ce que les maliens attendent de nous. Il revient à présent aux plus hautes autorités de donner du contenu et un sens à la “main-tendue”.
Cheick Oumar DIALLO / Secrétaire Politique d’ADP-Maliba