Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

“Charlie Hebdo” : les femmes de la famille Kouachi témoignent

“Le Monde” a eu accès aux auditions de la soeur et des épouses des frères Kouachi. Selon leurs témoignages, rien ne laissait présager une telle tuerie.

frere Kouachi terroriste francais  attaque charlie hebdo

“Je ne comprends pas, quoi, tout ça à cause d’un dessin. Non, on ne tue pas pour un dessin, il a pensé qu’à sa gueule Chérif.” Aïcha pleure. Elle vient d’apprendre que ses deux frères, Saïd et Chérif Kouachi, ont été abattus la veille. Le Monde a eu accès aux auditions de la jeune femme ainsi qu’à celles d’Izzana et Soumya, les épouses des frères Kouachi, dans la cadre de l’enquête sur les attentats de Paris, le 7 janvier dernier. Les trois femmes semblent bouleversées, en plein “cauchemar”. Elles ont encore du mal à croire ce qui s’est passé.

“J’ai l’impression que tout ça est irréel. J’ai l’impression que je fais un cauchemar et que je vais finir par me réveiller”, raconte Izzana, la femme de Chérif Kouachi. D’après Le Monde, la jeune femme, placée en garde à vue durant 76 heures, au 36, quai des Orfèvres, coupée du monde, n’apprendra la mort de son époux que le lendemain. La dernière fois qu’elle a vu son mari, c’est le matin de la tuerie dans les locaux de Charlie Hebdo. Il a claqué la porte vers 10 h 30, prétextant qu’il allait avec son frère, “faire les soldes”.

“L’État islamique, c’est n’importe quoi”

À Reims, c’est Soumya, l’épouse de Saïd Kouachi, qui est entendue dans les locaux de la police judiciaire. La jeune femme est handicapée par une sclérose en plaques, selon Le Monde. Elle déclare qu’elle ne “reconnaît” plus son mari dans la description que lui font les enquêteurs. Elle confie les dernières heures passées aux côtés de Saïd, malade, mardi, veille de la tuerie. “Nous avions la gastro à la maison. Toute la journée, mon mari a été malade. En fin de journée il a commencé à vomir.”

Le couple Chérif-Izzana pratique un islam “tout à fait normal”. Selon le quotidien, chacun s’abstient de serrer la main du sexe opposé. Izzana confiera aux enquêteurs que l’État islamique, “c’est n’importe quoi”. “Mes frères, c’est comme un couple. Chacun avait sa place.” Pour Aïcha, Chérif parle beaucoup, “il aime briller en société”. La jeune femme parle de lui comme un homme “différent”, “il cherche une figure paternelle. Il a besoin d’être dirigé, tenu par la main.” Saïd “est plus discret”, confie-t-elle.

“C’est n’importe quoi, des familles sont en deuil”

À la question d’un officier : “Qualifieriez-vous la pratique de l’islam par vos frères de radicale ?” Aïcha répondra : “Radical, je trouve le mot péjoratif, mais sectaire, oui, c’est certain. (…) Ils étaient très racistes envers tous ceux qui n’étaient pas musulmans et arabes.”

Aïcha, elle aussi, apprendra la mort de ses frères le lendemain, en fin de matinée, selon les informations du Monde. En pleurs, elle demandera aux enquêteurs si “des policiers sont morts”. “Ce n’est pas possible, et les familles des victimes et les otages… C’est n’importe quoi, des familles sont en deuil. (…) On a eu la même vie avec mes frères, mon père nous battait, ma mère nous négligeait. Mais on s’est toujours serré les coudes.”

Source: Le Point

Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance