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Chantiers de la Transition : La nécessaire adhésion des forces politiques

Le Premier ministre a insisté sur la mise en place de l’Organe unique de gestion des élections et la tenue des Assises nationales de la refondation. Deux projets phares qui ne font pas l’unanimité au sein de la classe politique

 

Dans la dynamique du processus de consultations de l’ensemble des forces vives du pays, le Premier ministre a échangé, vendredi dernier au Centre international de conférences de Bamako (CICB), avec les partis politiques, sur les grands chantiers de la Transition, comme le Plan d’action du gouvernement (PAG). Cette rencontre, au cours de laquelle des débats animés autour de certaines questions brûlantes de l’heure, ont été engagés, ouvre la voie à d’autres séquences d’échanges.

Les autorités actuelles ont indiqué dès le départ la nécessité d’une transition réussie basée sur l’inclusivité. À cet effet, après l’adoption du PAG par le Conseil national de Transition (CNT), Dr Choguel Kokalla Maïga a invité les leaders des partis politiques pour leur expliquer les principaux axes dudit document.

Ceux-ci s’articulent autour du renforcement de la sécurité ; des réformes politiques et institutionnelles ; de l’organisation des élections générales ; de la promotion de la bonne gouvernance et l’adoption d’un pacte de stabilité. Le Premier ministre était accompagné, pour la circonstance, de trois membres du gouvernement : Ibrahim Ikassa Maïga (Refondation de l’État), le lieutenant-colonel Abdoulaye Maïga (Administration territoriale et Décentralisation) et Mme Fatoumata Sékou Dicko (ministre déléguée chargée des Réformes politiques et institutionnelles).

Dans ses mots introductifs, le Premier ministre a indiqué que le débat sur l’Organe unique de gestion des élections est clos. Il a annoncé que les projets de termes de référence (TDR) de la mise en place dudit organe et ceux des Assises nationales de la refondation (ANR) seront disponibles dans les jours à venir. Parlant du volet sécuritaire, Choguel Kokalla Maïga a informé que le gouvernement a décidé de diversifier les partenariats pour sécuriser notre territoire national.

Concernant la bonne gouvernance, le chef du gouvernement a soutenu que les Maliens ont soif de justice, d’où la lutte enclenchée contre l’impunité, la corruption et le détournement des deniers publics. Toutefois, le chef du gouvernement précisera que personne ne sera traité pour ce qu’il a été, mais pour ce qu’il a fait.

Cet exercice d’explication du Premier ministre intervient à un moment où une coalition de partis et groupements politiques a produit un mémorandum pour affirmer sans ambiguïté son attachement au respect scrupuleux de la période de la Transition et de la date retenue pour les prochaines élections générales (présidentielle et législatives). Pour eux, aucune force politique ne s’opposera à la mise en place de l’organe unique si cela se fait dans le respect du délai imparti.

«Renforçons ce qui existe déjà, sinon le temps imparti ne nous permet pas la mise en place de l’organe unique de gestion des élections…respectons le délai de 18 mois de la Transition par respect à nos engagements…», a insisté Amadou Koïta, président du Parti socialiste-Yeleen Kura. Aussi, ces acteurs politiques mettent-ils en cause le caractère contraignant que les autorités voudraient donner aux recommandations des Assises nationales de la refondation.

La grille de lecture est naturellement différente chez les responsables des partis membres du Mouvement du 05 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP). Le président du Congrès national d’initiative démocratique-Faso yiriwaton (Cnid /FYT) a balayé d’un revers de main les inquiétudes soulevées par cette coalition.

Selon Me Mountaga Tall, aucune autorité de la Transition, encore moins un membre autorisé du M5-RFP n’a parlé de la prorogation du délai. Toutefois, des animateurs de ce courant politique ont indiqué qu’il faut sortir de «l’imposture du délai», estimant qu’il appartient aux Maliens de décider ensemble pour réussir la Transition.

En somme, les intervenants ont soulevé des inquiétudes relevant de l’inclusivité, du consensus, du front social précisément l’affaire des enseignants grévistes. Le chef du gouvernement a apporté des éclaircissements dans ses éléments de réponses à toutes ces questions.

Au demeurant, Choguel Kokalla Maïga a promis que son gouvernement s’est engagé à réaliser tout ce qui dépend de lui, pour faire respecter ses engagements. «C’est pour cela que nous travaillons d’arrache-pied pour atteindre ces objectifs», a-t-il insisté. Pour le reste, a-t-il tempéré, rien ne sera décidé sans les Maliens.

«Et d’ailleurs, nous voulons que les Assises nationales de la refondation soient le grand moment de réflexion, de cohésion, d’unité des Maliens…», a rassuré le Premier ministre. Il a invité les leaders politiques à poursuivre la réflexion et les échanges avec les ministres de l’Administration territoriale, de la Refondation de l’État et de la ministre déléguée chargée des Réformes politiques et institutionnelles.


Oumar DIAKITÉ

Source : L’ESSOR

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