Le Mali, comme les autres pays du Sahel, est frappé de plein fouet par les effets du changement climatique. Les perturbations climatiques ont pour conséquences l’augmentation des températures, la diminution des précipitations, la dégradation des sols, l’avancée du désert. Tous ces facteurs négatifs jouent sur l’activité économique, notamment l’agriculture.
Pour contribuer à atténuer les effets néfastes du changement climatique sur les communautés rurales qui sont les plus vulnérables, l’ONG World Vision Mali a organisé les 23 et 24 mai, un forum national sur les changements climatiques.
Cette rencontre, qui s’est déroulée au Grand hôtel de Bamako, était destinée à renforcer le cadre d’échange des expériences dans le domaine de l’agro-écologie. Les travaux ont démarré sous la présidence du directeur général de l’Agence de l’environnement et du développement durable (AEDD), Aboubacar Diabaté, et en présence du directeur national de World Vision Mali, Chance Briggs.
Le forum a enregistré la participation de chercheurs, d’universitaires, d’ONG, de partenaires techniques et financiers, de représentants d’associations paysannes et d’organisations féminines venant du Burkina Faso, du Ghana et du Mali qui travaillent dans la gestion de l’eau, de l’agriculture et des changements climatiques.
Eco-agriculture dans le Sahel est un projet de résilience conduit par l’ONG World Vision dans les cercles de Kolokani et Diéma dans le but d’améliorer l’adaptation et les moyens de subsistance des populations rurales durement touchées par les conséquences du changement climatique. Ceci se fera sur 4 options majeures, a expliqué Chance Briggs. La première concerne les eaux de pluies dont il faut promouvoir la collecte, le stockage et la gestion rationnelle. La seconde porte sur l’ajustement des dates de mise en place des cultures et la sélection des variétés de culture pour l’agriculture.
La troisième qui vise les infrastructures, est basée sur la construction d’ouvrages de retenue d’eau, de barrières antiérosives et d’infrastructures contre les inondations. Enfin, l’utilisation des sources d’énergies renouvelables et l’amélioration du rendement des énergies domestiques constituent la 4è option.
Le projet, dans sa première phase, s’était focalisé sur l’adoption et la promotion de pratiques de gestion durable des ressources naturelles telles la régénération naturelle assistée (RNA) et les techniques agro-écologiques (zaï, cordon pierreux, etc.). Ces techniques, constate le patron de World Vision Mali, ont eu un impact positif sur la restauration des sols et la régénération des parcs agro-forestiers.
La présente phase contribuera, elle, à tisser le lien entre les pratiques agro-écologiques, la RNA, la gestion de l’eau et l’amélioration des revenus des ménages. Déjà, l’approche inclusive et partenariale de l’ONG a permis aux communautés d’établir 164 champs écoles paysans. Elles ont favorisé l’engagement de près 4 700 femmes dans la protection de l’environnement dans leurs communautés. Plus 11 000 agriculteurs ont adopté la RNA, soit un taux d’adoption qui est passé de 1,7% en 2013 à 53% en 2015.
Le directeur général de l’AEDD a exprimé l’intérêt que le ministère de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable accorde au projet qui, selon lui, constitue la base du maintien de tous les services des écosystèmes, y compris la productivité agro-sylvo-pastorale à court et long termes. Il favorise également la restauration des services écologiques dont les cycles des éléments nutritifs, du carbone et de l’eau.
Aboubacar Diabaté a rappelé que la gestion durable des terres est une priorité pour le gouvernement. C’est pourquoi ce forum est venu à point nommé pour permettre aux acteurs de s’approprier des méthodes et outils de gestion durable des ressources naturelles et d’échanger les expériences dans le domaine
Il a invité les participants à s’engager individuellement et collectivement dans la mobilisation des ressources nécessaires, pour l’amélioration des connaissances en matière de promotion de la RNA et de l’agro-écologie.
Word Vision Mali est une organisation internationale d’aide, de développement et de défense des droits. Elle travaille avec les enfants, leurs familles et leurs communautés en vue de mettre fin à la pauvreté et rechercher la justice. A travers ses programmes d’éducation, santé et nutrition, de sécurité alimentaire et résilience, d’eau, hygiène et assainissement, de protection, de développement économique et d’aide d’urgence, World Vision sert toutes les personnes sans distinction de religion, de race, d’ethnie et de genre.
Installée au Mali depuis 1992, l’ONG est aujourd’hui l’un des organismes d’aide humanitaire et de développement les plus importants au monde. Elle travaille dans près de 100 pays.
C. A. DIA