La sélection nationale locale s’est qualifiée hier pour la finale du CHAN, en battant la Guinée 5-4 aux tirs au but. à l’issue du temps réglementaire et des prolongations, les deux équipes s’étaient neutralisées 0-0. C’est la deuxième fois que notre pays atteint la finale de la compétition, après celle de 2016 au Rwanda
Le Syli restera au Cameroun pour le reste du Championnat d’Afrique des nations, mais la sélection guinéenne ne pourra prétendre, ni à la médaille d’argent, ni à la médaille d’or. La faute, aux Aigles locaux qui ont barré la route de la finale aux Guinéens, battus 5-4 aux tirs au but, hier au terme d’un match où le suspense aura duré plus de 120 minutes. En effet, au terme des 90 minutes et des prolongations, Maliens et Guinéens n’avaient pu se départager (0-0) et il a fallu attendre la séance des tirs au but pour voir les Aigles locaux faire la différence et valider leur ticket pour la finale. Comme en quarts de finale contre les Diables rouges du Congo défaits 5-4 dans le même exercice, les protégés du sélectionneur Nouhoum Diané ont encore réalisé un sans faute face au Syli, transformant leurs cinq tirs et sans trembler.
Le gardien Djigui Diarra a ajouté sa touche au travail de ses coéquipiers, en bloquant le tir du cinquième et dernier tireur du Syli. Avec ce succès, la sélection nationale se qualifie en finale pour la deuxième fois de son histoire après celle de 2016 au Rwanda face à la RD Congo (défaite 0-3). Cerise sur le gâteau pour les Aigles locaux, le trophée d’Homme du match a été décerné à Sadio Kanouté, le cinquième du Mali en cinq sorties. Désormais, les regards de Djigui Diarra et ses coéquipiers sont braqués vers la finale qui se déroulera dimanche au stade de Yaoundé là où il y a 49 ans, le Mali avait disputé et perdu la seule finale de CAN de son histoire (défaite 2-3 contre le Congo).
Pour revenir au match d’hier contre le Syli de Guinée, il a été très difficile pour les protégés de Nouhoum Diané qui, d’entrée de jeu, ont perdu la tour de contrôle de la défense, Mamadou Doumbia qui s’est grièvement blessé, suite à un choc avec un attaquant adverse (2è minute). A la demi-heure, nouveau coup dur pour le Mali : le milieu de terrain Ibourahima Sidibé lui, aussi titulaire à part entière de l’équipe se blesse et quitte ses coéquipiers (31è min). Les Guinéens pensaient alors avoir réussi leur coup, c’est-à-dire, déstabilisé les Aigles Locaux en pratiquant un football de combat, comme l’avaient fait les Congolais en quarts de finale. Conséquence : on assista à une multiplication de fautes notamment du côté guinéen, poussant ainsi l’arbitre à distribuer quatre cartons jaunes. La stratégie du Syli était clair : empêcher le Mali de jouer son football et cela, par tous les moyens.
Les joueurs du technicien Kanfory Bangoura réussiront leur coup en première période. Non seulement, ils ont mis le pied sur le ballon, mais se sont également créés quelques occasions. Mais ce que l’encadrement guinéen avait oublié ou ne se doutait pas, c’est la force mentale des Aigles locaux et leur capacité de réaction. En plus, la sélection guinéenne ne pensait pas que la débauche d’énergie pouvait se retourner contre elle, surtout face à des Maliens qui, depuis le début de ce CHAN, se montrent irréprochables sur le plan mental. Le Syli l’apprendra à ses dépens et cela, dès la deuxième période qui verra les Aigles locaux reprendre la bonne direction de marche et obliger leurs adversaires à jouer bas. Plus important encore, les Maliens prendront le dessus sur les protégés de Kanfory, en faisant parler leur puissance physique.
En quelques minutes, la confiance va changer de camp et si le gardien Djigui Diarra et ses coéquipiers ne parviendront pas à se créer des occasions, ils auront le mérite d’imposer leur rythme à la partie. Et plus les minutes s’écoulaient, plus la peur et la fatigue se faisaient sentir du côté guinéen. Ce qui devait arriver, arrivera dans la séance des tirs au but. Le technicien Kanfory Bangoura eut beau tenter un coup de bluff en remplaçant son gardien à 120è minute, donc uniquement pour gérer l’épreuve fatidique des tirs au but, il ne pourra pas empêcher les Aigles locaux de s’imposer et valider leur ticket pour la finale.
Une fois encore, la force mentale affichée par la sélection malienne, sa combativité sur la pelouse et surtout sa capacité de réaction se sont révélées payantes. L’équipe la plus méritante et celle qui a tout essayé pour produire du spectacle a gagné et quelle que soit la suite des événements, l’histoire retiendra que le Mali avait l’une des meilleures équipes de cette 6è édition du CHAN, Cameroun 2021. Peut-être que le meilleur est à venir pour le capitaine Djigui Diarra et ses coéquipiers.
Ladji M. DIABY
Mali-Guinée : 0-0 puis 5-4 t.a.b
Arbitrage de l’Egyptien Mahmoud Zakaria El Banna, assisté de son compatriote Mahmoud Ahmed Kamel Abou El Regal et du Tunisien Khalil Hassani
Ont réussi leur tir : Issaka Samaké, Moussa Kyabou, Makan Samabaly, Bassékou Diabaté et Mamadou Coulibaly (Mali), Mamadouba Bangoura, Ousmane Camara, Ismaël Camara, Yakhouba Gnagna Barry (Guinée).
A raté : Morlaye Sylla (Guinée).
Mali : Djigui Diarra (cap), Yacouba Doumbia, Siaka Bagayoko, Issaka Samaké, Mamadou Doumbia (Barou Sanogo, 6è min), Sadio Kanouté, Moussa Kyabou, Moussa Ballo (Bassékou Diabaté, 92è min), Ibourahima Sidibé (Makan Samabaly, 31è), Demba Diallo, Moussa Koné (Mamadou Coulibaly, 74è min).
Entraîneur : Nouhoum Diané
Guinée : Moussa Camara (Sékouba Camara, 120è min), Mohamed Bangoura, Ibrahima Sory Doumbouya, Mohamed Kalil Traoré, Naby Camara, Mohamed Coumbassa (Ousmane Camara, 84è min), Morlaye Sylla, Jean Mousté (cap), Alpha Oumar Sow (Ismaël Camara, 64è min), Victor Kantabadouno (Mamadouba Bangoura, 75è min), Yakhouba Gnagna Barry.
Entraîneur : Lappé Bangoura
Source : L’ESSOR