Six milliards de francs. C’est le montant total de deux projets qui a éventuellement disparu à la chambre du commerce et d’industrie du Mali actuellement présidée par Youssouf Bathily. La révélation a été faite par le Représentant des commerçants du Mali, Moussa Sacko lors du meeting de la plateforme de la lutte contre la corruption et le chômage tenu le samedi 26 octobre dernier sur la place de l’indépendance.
Ils étaient plusieurs centaines de personnes à répondre à l’appel au meeting lancé par la plateforme de la lutte contre la corruption et le chômage pilotée par l’universitaire et homme politique Pr Clément Dembélé. Ayant pour but principal de dénoncer la cherté de la vie constable à tous les niveaux, le rassemblement qui a été délocalisé par le Gouverneur du district de Bamako a enregistré la présence de plusieurs organisations syndicales et de la société civile de Bamako et environnant.
Après plusieurs interventions sur la corruption dans les différentes structures qui freine le développement collectif, le Représentent des commerçants du Mali, Moussa Sacko, a égrené un chapelet de difficultés qui obstrue l’épanouissement des acteurs du domaine. « Les commerçants du Mali sont aujourd’hui confrontés à des difficultés. Les taxes douanières sont très élevées. Jadis, on recevait les commerçants des pays de la sous-région, dont la Cote d’ivoire, le Sénégal, la Guinée, mais tel n’est plus le cas. Cela est dû au fait que les autorités rajoutent une dizaine de milliards au dédouanement chaque année. Et cela retombe aux commerçants. Nous demandons à l’État de mettre en place le guichet unique pour le dédouanement. Cela évitera la corruption et les magouilles » a-t-il souhaité avant d’enchainer que l’opération bulldozers de l’ancienne gouverneure de Bamako, Ami Kane a mis à pied les projets de plusieurs commerçants détaillants. « Il y’en a qui sont partis en immigration, d’autres ont perdu leur famille suite à la galère et les disputes dans les familles. Nous demandons aux autorités de récupérer les bâtiments administratifs dans le grand marché et de les mettre à la disposition des commerçants détaillants. Pour le moment, ce sont ceux qui ont les relations qui en bénéficient. Il y’a des boutiques dont la caution est de 50 millions de francs CFA et les frais de location de 300 000 francs à 400 000 francs CFA. Nous disons non à cela. Il faut que l’Etat récupère les bâtiments administratifs même ceux qui ont été vendus par ce que nous savons qu’ils n’ont pas été vendus suivant la procédure légale. Or la loi dit que les ventes qui n’ont pas suivi la procédure normale peuvent être annulées ».
Les commerçants réclament la révision de la procédure de l’élection du Président de la CCIM
L’élection du président de la chambre du commerce a connu de nouvelles tournures depuis un moment. Chaque commerçant, même un revendeur de l’eau, avait droit au vote s’il payait sa patente. Mais aujourd’hui, le système instauré classe certaines personnes comme les grands électeurs c’est-à-dire que la voix d’une d’entre elles vaut 50 voix pour les autres. Une chose qui ne se fait même pas lors de l’élection du président de la République. Alors qui est à modifier selon M. Sacko qui révéla aussi : « Le gouvernement avait donné une enveloppe d’un milliard à la chambre du commerce pour aider ceux qui ont été expulsés des trottoirs, mais personne n’a reçu un rond jusqu’à présent. Nous voulons qu’ils nous disent quelle est la destination de cette somme. Il y’avait aussi un projet qui avait pour objectif d’assister les commerçants détaillants. Cinq milliards ont été aussi débloqués pour cela. Mais jusqu’à présent, aucun commerçant détaillant n’a eu un franc. Nous demandons au président de la chambre du commerce, Youssouf Bathily, de nous dire la destination de cet argent. Nous n’avions pas oublié. Les commerçants maliens sont confrontés à toutes sortes de difficultés ».
À Youssouf Bathily de sortir pour éclairer les Maliens …
Seydou Konaté
LE COMBAT