La Police malienne fait encore négativement parler d’elle. Cette fois, elle endeuille la famille Traoré, à l’Hippodrome, en Commune II du district de Bamako. Dans la nuit du 23 au 24 octobre, dans les environs de 2 heures du matin, à l’Hippodrome, un handicapé mental, âgé de 24 ans, a été abattu de trois balles par une patrouille de la police. Informée des faits, la Direction générale de la Police nationale a immédiatement fait ouvrir une enquête administrative par l’Inspection de la Police nationale pour faire toute la lumière sur cette affaire, afin que le ou les fautifs puissent être identifiés et sanctionnés conformément à la réglementation en vigueur, sans préjudice de poursuites pénales. D’ores et déjà, à la lumière des premiers éléments d’enquête, une sanction disciplinaire d’arrêt de rigueur a été provisoirement prise à l’encontre de huit fonctionnaires de police, tous en service au Commissariat de police du 3è Arrondissement du District de Bamako.
Selon un membre de la famille, encore sous le choc, « les policiers ont interpelé le jeune handicapé, tard dans la nuit. Ce dernier n’a pas obtempéré et a couru se réfugier auprès d’un groupe de jeunes assis devant une porte. Ces jeunes auraient fait savoir aux patrouilleurs l’état de santé du jeune et ont demandé à le laisser. Les choses auraient pu s’arrêter là, si les policiers n’en avaient pas décidé autrement. A peine, le jeune handicapé mental a-t-il repris le chemin pour rentrer chez lui, qu’il fut à nouveau interpellé par des hommes en uniforme. Pris de panique, certainement, le jeune Traoré sort de sa poche un canif « couteau 6″. Il brandit à tout va l’arme et parvient, malheureusement, à blesser un agent. Le jeune s’enfuit et parvint à atteindre le domicile familial ».
Peine perdue! Les policiers, alors armés de matraque, ont demandé du renfort qui est arrivé avec des armes. Et le groupe s’engouffra dans la cour de la maison. Assis, devant la porte de son frère aîné, tenant toujours son canif « couteau 6 », le jeune handicapé est abattu, sous les yeux de ses parents (femmes et enfants).
Dans sa plainte contre X « pour assassinat » déposée chez le Procureur près le Tribunal de la Commune II, la maman du jeune homme écrit: « … un policier du groupe l’a abattu de 3 balles de pistolet jusqu’à la porte du salon familial, sous mes propres yeux ». Le corps prostré du jeune Mohamed, gisant dans le sang, sera traîné « par les deux pieds » et jeté dans l’arrière du pick-up’’. Indignée et en colère, la famille du défunt réclame justice.
L’inhumation du jeune a eu lieu vendredi 25 octobre, après la prière. Des sanctions disciplinaires contre 8 fonctionnaires de police
Dans un communiqué rendu public, la Direction générale de la Police nationale a qualifié cet acte ignoble » d’incident ».
Elle a informé qu’une enquête administrative a été ouverte par l’Inspection de la police nationale pour faire toute la lumière sur cette affaire, afin que le ou les fautifs puissent être identifiés et sanctionnés conformément à la réglementation en vigueur, sans préjudice de poursuites pénales.
D’ores et déjà, à la lumière des premiers éléments d’enquête, une sanction disciplinaire d’arrêt de rigueur a été provisoirement prise à l’encontre de huit fonctionnaires de police, tous en service au Commissariat de police du 3è Arrondissement du District de Bamako.
Par la même occasion, la Direction générale rassure la population de son ferme engagement à lutter contre l’impunité dans les rangs de la Police nationale. Avant de présenter ses condoléances les plus attristées à la famille du défunt.
Rappelons que cette situation n’est pas un cas isolé, les bavures policières devenant de plus en plus fréquentes à Bamako. En août dernier, un véhicule de la police a heurté un motocycliste qui sera ensuite trainé sur plusieurs mètres avant de mourir sur le coup.
En plus de cela, les patrouilles sont devenues de plus en plus des gagne-pains pour les policiers et ces derniers n’ont aucun respect vis-à-vis des populations lors des contrôles.
Une situation qui devrait inciter à revoir le mode de recrutement au sein de la police nationale et des autres forces de sécurité.
Bandiougou DIABATE
Source: l’Indépendant