Les nouvelles générations sont formées à la conservation et au déchiffrage des manuscrits anciens au Mali, pays qui en compterait au moins 300.000.
Tombouctou
Dehors, on n’entend que l’appel à la prière de Dohr, rendez-vous de la mi-journée pour les croyants de la ville aux «333 saints». Alors que le soleil vient de passer son zénith, les haut-parleurs de la mosquée Sankoré diffusent un son métallique à travers les venelles de cette ville construite en demi-lune. Dedans, un ballet de visiteurs prend forme, cerné par les regards scrutateurs des Casques bleus qui, armes à l’épaule, patrouillent régulièrement dans la cité. Longeant Sankoré, sur la place du même nom, l’Institut des hautes études et de la recherche islamique Ahmed-Baba de Tombouctou, un établissement public, a mis en branle un important dispositif sécuritaire onusien, pour cette occasion, lourde de symboles.
Les épais murs ocre de l’établissement renferment un trésor menacé. Quelque 10.000 manuscrits anciens, enluminés, la plupart affublés d’une couverture de cuir. Ces recueils, pour la plupart écrits en arabe, renferment l’histoire de cette cité mythique du septentrion malien…