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Centre du Mali: L’ANACMA exige à l’Etat de désarmer et d’arrêter les faux chasseurs traditionnels qui sèment la terreur

Face à la présence de groupes armés déguisés avec les ténues de chasseurs traditionnels (donso), opérent dans les régions de Ségou et de Mopti. Pour stopper et mettre fin à l’amalgame, l’association  nationale des chasseurs  agrées du Mali (ANACMA), vient d’adresser une correspondance aux autorités compétentes du Mali afin qu’elles prennent toutes les dispositions pour mettre fin à ce genre de comportement qui n’honore pas la confrérie.

 

Pour en savoir davantage sur cet état de fait, nous avons rencontré le secrétaire général de ladite association des chasseurs, en la personne de monsieur Karamoko Diawoye Traoré.

Selon notre hôte du jour, de plusieurs sources venant des bureaux des régions de Ségou et de Mopti, ils existeraient des groupes  armés munis d’armes de guerre, qui se déguiseraient avec les tenues de chasseurs traditionnels et s’adonnent à des actes d’atrocités, de tueries et de pillages sans en être inquiété.

Cette situation, déploré déplore le secrétaire, accentue l’insécurité et met à mal les conditions  de vie des populations de ces régions qui ne savent plus où mettre leurs têtes. Les honnêtes citoyens massacrés, le bétail emporté, les champs brulés, des villages entiers dévastés.

C’est consciente de cela, qu’informée de la situation, l’association qui a des représentations dans tous les cercles à travers le pays, a jugé nécessaires, d’informer à son tour, les autorités compétentes afin qu’elles s’assument, pour démasquer, arrêter et mettre ces bandits à la disposition de la loi.

Ce comportement de ces personnes terni considérablement l’image de la confrérie des chasseurs traditionnels (Dozo) et représente une menace pour la stabilité des régions et zones où ils opèrent. Poursuivant,  Diawoye a fait savoir que le rôle et la mission d’un chasseur traditionnel dans la société est de préserver la quiétude et  de promouvoir les valeurs de vivre ensemble dans la paix et la concorde.

L’association nationale des chasseurs agrée du Mali, créée officiellement en 1991 a pour objectif de représenter les intérêts corporatifs des chasseurs et coordonner leurs efforts en vue de contribuer à l’amélioration de la gestion de la faune et de son habitat dans l’intérêt général, de contribuer à la mise en valeur du patrimoine culturel et naturel du Mali ; à la protection de l’environnement, en luttant contre le braconnage et la prolifération des armes légères; à la protection des personnes et de leurs biens, au respect des règles essentielles de la chasse traditionnelle et des dispositions régissant la chasse sportive.

Au regard de cette mission que s’est assignée l’association dont il est le secrétaire général, Diawoye estime qu’il est impérieux, qu’elle sorte de son silence, pour mettre de l’ordre, face à des individus mal intentionnés, qui ignorent toutes les valeurs du « Kotron et Sanin », des valeurs qui règlement, guident et déterminent le comportement d’un chasseur traditionnel selon nos principes ancestrales.

Toujours dans ses propos, notre interlocuteur dira que, l’une des valeurs, si chère à l’association depuis sa création, d’il y a de cela 28 ans, en faveur de confrérie  des chasseurs traditionnels du Mali, est de transmettre des enseignements basés sur la moral. Cette démarche, a-t-il ajouté, consiste à soutenir toutes initiatives, en faveur de la paix et de la réconciliation dont a plus que jamais besoin notre pays.

C’est dans cette dynamique que l’association, aux dires de son secrétaire général, pose de nombreuses actions en faveurs des victimes de la crise qui secoue notre pays, principalement la région du centre. Aussi, des campagnes de sensibilisations sont menées ça et là pour informer la population contre tout amalgame.

« Nous profitons de vos colonnes, pour prendre l’opinion nationale et internationale de ce que nous chasseurs traditionnels du Mali, ne nous reconnaissons pas dans ces actes de violences, de barbaries, de massacres, de vols et de viols collectifs de ces personnes qui se déguisent en chasseurs pour semer les troubles et mettre en mal la paix, la sécurité qui est l’aspiration de tous les Maliens sans exception. L’ANACMA, qui dispose d’un code moral très strict est une organisation très sérieuse, qui n’use d’aucun critère ethnique ou social reste attachée très jalousement à la préservation de l’équilibre social et veille pour la  promotion des aspects positifs du savoir communautaire. C’est à dire, le savoir être et le savoir vivre dans la société. C’est ici le lieu, une de plus d’exhorter nos autorités afin que nous soyons considérés comme étant des acteurs incontournables dans la recherche de la paix sur toute l’étendue du Mali. Nous méritons à ce titre une reconnaissance en tant qu’association d’utilité publique!» A en substance laissé entendre Diawoye.

Pour terminer cet entretien, monsieur Diawoye, invite les autorités maliennes à ouvrir le débat en impliquant toutes les forces vives de la nation qui ont leur mot et leur partition à jouer afin de trouver une bonne fois pour toute une solution efficace et durable à cette crise qui n’a que trop durée et qui continue de faire de la désolation chez les populations. Jadis vivaient en symbioses, dans la paix, la concorde et la solidarité.

Il faut donc noter qu’à travers cette note d’information et d’interpellation de l’association nationale de chasseurs du Mali, aux autorités, qui date du 22 de ce mois de juillet 2019, c’est un pas de géant qui vient d’être franchi, comme pour édifier, éclairer et informer l’opinion sur ce qui se passe réellement dans cette crise où personne ne sait plus faire la différence entre ceux qui sont de vrai Dozos et ceux qui usurpent le statut et commettre des actes qui n’honore pas la confrérie.

Correspondance Tchéwi Adams Konaté

Source : Le Combat

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