Bamako, – Dix-sept civils ont été tués dans l’explosion d’un cadavre piégé dans le centre du Mali, a t-on appris mercredi auprès d’un élu local et d’une source de sécurité, quelques jours après un attentat similaire au Burkina Faso voisin.
“Mardi, dans la commune de Diankabou (centre), dix-sept civils ont été tués par un engin explosif enfoui dans le corps d’un homme abattu”, a déclaré à l’AFP un élu local. L’information a été confirmée par une source de sécurité selon laquelle “le cadavre a explosé en tuant dix-sept personnes”.
L’attaque de Diankabou a également fait quinze blessés parmi les civils, selon la source locale, un élu régional du centre du Mali.
Les parents d’un homme disparu, qui était allé chercher de la nourriture pour son bétail, ont découvert son cadavre dans la commune de Diankabou, a expliqué la source de sécurité.
Ils “ont approché imprudemment le cadavre qui a explosé en tuant dix-sept personnes. Les hommes armés qui ont assassiné l’homme ont mis dans et autour de son corps des explosifs”, a indiqué la même source.
“C’est une méthode que les jihadistes utilisent pour avoir le plus grand nombre (de victimes) dans les attentats”, a indiqué une autre source de sécurité malienne.
Deux militaires avaient été tués le 14 février et six blessés dans le nord du Burkina voisin, lors d’une attaque menée avec un procédé similaire, selon l’état-major général des armées burkinabè.
C’était apparemment la première fois qu’un corps humain était piégé dans ce pays sahélien pauvre qui fait face depuis plusieurs mois à une explosion de violences attribuées à des groupes jihadistes, dont plusieurs menées à partir
du Mali.
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes islamistes liés à Al-Qaïda. Ils en ont été en grande partie chassés par une intervention militaire internationale, lancée en janvier 2013 à l’initiative
de la France, qui se poursuit.
Depuis 2015, ces attaques se sont étendues au centre et au sud du Mali et le phénomène déborde sur les pays voisins, en particulier le Burkina Faso et le Niger.
Ces attaques se mêlent souvent à des conflits intercommunautaires, qui ont fait plus de 500 morts parmi les civils dans le centre du Mali en 2018, selon l’ONU.
AFP