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Centrafrique : Un employé de MSF tué par balle

« Un employé de MSF est décédé le samedi 28 mai après avoir été touché à trois reprises par les tirs d’un individu employé par les forces armées centrafricaines (Faca) dans la préfecture de l’Ouham, au nord-ouest du pays », a annoncé mardi l’ONG Médecins sans frontières (MSF).

Mahamat Ahamat, “distributeur de médicaments”, Centrafricain de 46 ans, “a été touché à trois reprises” à Moyenne-Sido, à 500 km au nord de la capitale Bangui, près de la frontière tchadienne, a écrit mardi l’ONG dans un communiqué. Il a été tué chez lui à l’aube “par un membre des forces armées centrafricaines”, a précisé à l’AFP Romain Briey, chef de la mission de MSF Espagne dans le pays. « Ce décès est une nouvelle fois l’occasion de rappeler la nécessité de protéger les civils, les humanitaires, le personnel médical, les patients et les structures de santé, qui ne peuvent être ciblés par les parties au conflit », a souligné l’ONG. Selon MSF, le décès de Mahamat Ahamat « rappelle de manière dramatique la réalité du conflit brutal qui affecte chaque jour les populations de la République centrafricaine » depuis 2013 après la chute de François Bozizé. Les circonstances de l’assassinat de M. Ahamat n’ont ni n’été rapportées par MSF ou bien le gouvernement centrafricain. Cependant, « MSF est également en contact avec le ministère de la Santé, le ministère de la Défense et les autres autorités concernées afin de mieux comprendre les circonstances qui ont entraîné cette situation inacceptable », a poursuivi l’ONG dans son communiqué, en soulignant que les « circonstances exactes demandent toujours à être clarifiées ». En juin 2021, une femme avait été tuée et trois personnes blessées, dont un enfant, dans l’attaque par des hommes armés d’un convoi “clairement identifié” de MSF dans le nord de la Centrafrique. Pour rappel, en décembre 2020, au moment de l’élection présidentielle qui a vu le sortant, Faustin Archange Touadéra, réélu pour un deuxième mandat à l’issue d’un scrutin contesté par l’opposition, un humanitaire de MSF avait été tué après l’attaque d’un camion de transport public à 380 km à l’est de la capitale. Fin 2020, les plus puissants des nombreux groupes armés qui se partageaient alors les deux tiers du territoire avaient lancé peu avant les élections une offensive sur Bangui et M. Touadéra avait appelé Moscou à la rescousse de son armée démunie. Des centaines de paramilitaires russes – des “mercenaires” de la compagnie privée de sécurité Wagner selon l’ONU, et des capitales occidentales avaient alors rejoint quelques centaines de “conseillers” déjà présents depuis 2018 et permis, en quelques mois, de repousser l’offensive des rebelles puis de les refouler d’une grande partie des territoires et villes qu’ils contrôlaient. Mais sans pouvoir y réinstaller partout et durablement la présence et l’autorité de l’État. Par ailleurs, l’ONU, l’Union européenne et des pays comme la France notamment, accusent les “mercenaires” de Wagner de commettre des crimes et exactions contre les civils, et le pouvoir de M. Touadéra de les laisser piller les ressources du pays en échange de leur soutien militaire. Le 30 mars dernier, la Haut-Commissaire aux droits de l’Homme de l’ONU, Michelle Bachelet, a dénoncé de “graves violations des droits de l’Homme” en Centrafrique, dont “des meurtres et des violences sexuelles” sur les civils, commis par les groupes rebelles, mais aussi les forces armées du régime et leurs alliés russes. En outre, selon un rapport du Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha), publié en janvier dernier, 396 incidents affectant les humanitaires ont été enregistrés en RCA en 2021.

Mariam Guindo

Source: LE PAYS

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